OXFORD MY LIFE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-20%
Le deal à ne pas rater :
Oceanic – Climatiseur monobloc réversible mobile 3530 W /12000 BTU
254.99 € 319.99 €
Voir le deal

Shed a tear coz I’m missing you feat. Maxou

@ Shiloh Wertheimer

Shiloh Wertheimer
ADMIN - CHUCKYNETTE
136 28/04/2023

myself pour l’avatar et Redfox pour le codage de la signature .absolaime/Mae. française et britannique
#
Lun 15 Mai 2023 - 9:35


what have we become
feat.  @Maximilian Shelley   


L’année n’avait pas été de tout repos et cela commençait à se lire sur les faciès de chacun comme de tous. Les examens finaux s’approchaient et il flottait dans les airs cette électricité qui fait se bander les muscles, se froisser les minois et s’échauffer les esprits encore plus vite que d’ordinaire. Entre ceux qui pavoisaient des notes et mentions qu’ils étaient déjà certains de décrocher et ceux qui espéraient juste ne pas perdre leur bourse et éviter le naufrage… Il y en avait pour tous les goûts tant que ceux-ci étaient amers plus encore qu’acidulés. Moi ? Pour être honnête c’eut été mentir que de prétendre que j’étais sereine. J’étais même très loin de l’être et pour la première fois depuis que j’avais entamé mes études je me surprenais à bûcher trois fois plus pour ne pas me ramasser pathétiquement à mes examens. Et je ne comptais déjà plus ni les heures ni les cafés que je m’étais envoyée depuis que j’étais arrivée dans cette bibliothèque bondée d’étudiants qui, comme moi, disparaissaient derrière les écrans de leurs Macs et leurs piles de livres et autres manuels.

« Et merde !»


Un juron qui m’échappait avant que je n’ai eu le temps de le ravaler et qui me valut les plus sombres des regards de la part de mes voisins de tablée. Des soupirs qui commençaient à s’élever ponctués ici et là par quelques grognements tout juste retenus et tandis que je rassemblais mes affaires pour mieux tenter de me diriger discrètement vers la sortie. Bon, avec un téléphone qui se mit à beugler -au sens propre du terme- en plein milieu de ce lieu ancestral du savoir je pense que je pouvais repasser pour la discrétion. Présentant dans un filet de voix et les joues empourprées les plus plates excuses que j’ai en stock je serrais mon sac contre moi et courais dehors me jurant de savonner la bouche de la personne qui au sein de ma maison m’aura joué ce que vilain tour ! Une vache ?!! Ah ça, la personne qui avait changé ma sonnerie de téléphone allait me le payer cher  !

« Et merde !»


Encore une fois je jurais alors que, dans mon dos, j’entendais s’élever le son nasillard de ma nouvelle sonnerie. En un réflexe idiot je me palpais en une tentative évidemment vaine pour retrouver un téléphone qu’à l’évidence je n’avais pas. Encore un mugissement et mes yeux qui roulaient dans leurs orbites avant que je ne les lève aux cieux évidemment gorgés de cette pluie froide qui commençait déjà à perler et à venir, lentement mais si sûrement, détremper ma petite pomme. Encore une vache qui s’exprime et un soupir qui m’échappe. Ce bruit l’agaçait au plus haut point ! Je me retournais donc pour remercier la personne qui avait du trouver mon portable et avait la gentillesse de vouloir me le rendre. Honnêteté que j’appréciais et que j’entendais souligner quand je me figeais subitement.

« Et putain de merde !»


Légère variante au moins on ne pourra pas me reprocher de ne pas me renouveler… De pivoine mon teint, d’ordinaire déjà bien opalin, vira à la plus blafarde des nuances. Et deux secondes plus tard j’entendais un bruit qui me fit grimacer. Sous la surprise j’en avais lâché mon sac et RIP mon Mac. J’aurais pu penser que j’étais bonne pour m’en racheter un autre mais franchement je pense qu’en cet instant précis je n’étais plus même apte à réfléchir. Je pense qu’en cette seconde où je le vis surgir du labyrinthe de mes plus tendres mais douloureux souvenirs … Des tréfonds d’un cœur où je me maudis d’avoir laissé un soupçon de lui, un éclat de nous… Je jure qu’à cet instant même ma table de deux je ne la connaissais plus.

« Et merde…»


Difficile de dire autre chose. De toute manière même si je l’avais voulu j’en aurais été incapable alors… Pas sûr qu’il soit capable de dire mieux.
me contacter

Maximilian Shelley aime ce message

@ Maximilian Shelley

Maximilian Shelley
ADMIN - CHAT PITRE
42 28/04/2023

Darley Anglaise
#
Sam 20 Mai 2023 - 11:20


what have we become
feat.  @Shiloh Wertheimer   


Si je n’aimais pas vraiment l’idée de devoir rester à me triturer les méninges pendant plusieurs heures sur divers sujets d’examen, je devais bien avouer qu’en revanche, j’appréciais assez l’effervescence qui s’emparait d’Oxford à l’approche des examens finaux. Tout semblait exarcerbé et il flottait dans l’air une certaine dose d’électricité qui rendait les moindres accroches encore plus explosives. Mais à force, j’avais l’habitude. Après tout, j’avais déjà passé l’épreuve du feu à plusieurs reprises et je m’en étais toujours tiré en un seul morceau – une ou de fois de manière vraiment brillante. Peut-être que j’étais un peu trop sûr de moi. Mais j’avais quand même bossé tout au long de l’année – peut-être un peu moins que ce que j’avais fait la fête, mais est-ce que qui que ce soit allait me le reprocher ? Probablement personne avant que les résultats ne tombent.

Évidemment, si j’avais été certain de briller sans effort, je ne me serais pas retrouvé dans la bibliothèque, à m’user les yeux sur des livres et des articles pour préparer les examens. J’aurais été en train de faire la fête sans me soucier de rien. Mais j’arrivais au terme de mon cursus – enfin, il me resterait encore un an à faire si je passais l’année – alors je n’avais aucune envie de saborder ce futur.

Comme pas mal des étudiants, j’étais donc plongé tout droit dans mes révisions quand un juron était venu briser le silence bien religieux de la bibliothèque, bien vite suivi par des « chut » et des soupirs bien agacé. J’en étais à me dire que j’aurais dû embarquer avec moi mon casque à réduction de bruit quand le mugissement d’une vache était venu envahir l’espace sonore. Je n’avais pas vraiment pu retenir un sourire amusé plus qu’agacé. Si la personne à l’origine du trouble s’excusait, le meuglement, lui était resté. Peut-être que la mascotte d’Oxford allait devenir un bovidé ? Ce ne serait pas du plus bel effet ? Tandis que les autres étudiants grognaient et tentaient de se remettre à leurs révisions, ma motivation et ma concentration s’étaient fait la malle, probablement pour aller batifoler dans les champs avec la vache du portable.


Je m’étais donc levé et j’étais parti en quête de l’objet si mélodieusement tonitruant. J’avais fini par mettre la main dessus et j’étais parti trouver son propriétaire légitime. Sauf que c’était un fantôme du passé qui s’était retourné – probablement pour me remercier initialement. Un ange était passé entre nous. Suivi d’un « meuh » tonitruant qui m’aurait probablement fait rire si mon cerveau n’avait pas appuyé sur le bouton d’arrêt d’urgence.

« Ah. »

Eloquence quand tu nous tiens. Un bruit de chute et un ordinateur qui s’envole  ainsi au paradis  des pommes technologiques.

« Et merde. »

Nos deux voix qui résonnent l’unisson, mais étrangement sans l’harmonie des jours anciens.

« Shiloh... »

Ce prénom qui m’échappait et qui sonnait presque étrangement à mes oreilles. Qu’étais-je censé dire ? Que devrai-je dire d’autre ? Pour une personne qui se destinait à déterrer le passé de l’humanité, voir le mien surgir ainsi devant mes yeux était relativement loin de me plaire. Presque mécaniquement, j’avais tendu le bras pour lui rendre son téléphone que je n’avais pas lâché.

« Ton téléphone. »

Fais une phrase, idiot. Dit quelque chose, n’importe quoi.

« Chouette vache. »

Plus maladroit et idiot que cela tu meurs. Je me serais bien tapé le front du plat de la main en me traitant d’idiot. Une question me brûlait presque les lèvres, ou une proposition. Aller parler quelque part. Mais… Je la regardais et subitement, j’avais un doute, et mes dents se resserraient pour ne pas laisser fuser cette invitation. Parler de quoi ? Aller réveiller des fantômes ? Voilà qui n’apporterait rien de bon.  Alors j’étais resté planté là, tout en contradiction, entre l’envie de parler et celle de partir en courant. J’étais plus ou moins au bord de l’implosion.

« Tu as le temps pour un café ? »

Mes yeux avaient glissé vers le sac au sol et je m’étais penché pour le ramasser et le rendre à sa propriétaire. Peut-être qu’elle allait vouloir s’occuper de son ordinateur d’abord. Une partie de moi brûlait d’envie qu’elle m’envoie sur les roses, pour mieux prendre la fuite. L’autre… Eh bien, on pourra dire que l’instinct de préservation n’est pas toujours le plus dominant chez moi.
me contacter

@ Shiloh Wertheimer

Shiloh Wertheimer
ADMIN - CHUCKYNETTE
136 28/04/2023

myself pour l’avatar et Redfox pour le codage de la signature .absolaime/Mae. française et britannique
#
Dim 4 Juin 2023 - 19:56


what have we become
feat.  @Maximilian Shelley   


Si les souvenirs savent se faire cruels la réalité l’est bien plus encore. Un regard. Rien qu’une fraction de seconde. C’est tout ce que cela prit pour que je me sente submergée par des torrents d’émotions. Si intenses qu’elles en devenaient violentes. Si paradoxales que j’en avais perdu mes mots. Rien qu’un regard et il ne s’agissait pas même du mien mais de celui que Maximilian m’offrît. Le bleu de ses yeux avait changé. Hier il était un océan de rires dans lequel je plongeais pour mieux m’y prélasser. Hier ce même regard était promesse d’un avenir dont nous avions pensé jusqu’aux moindres détails. Et j’y tenais à cet avenir à ses côtés… Si fort qu’en voir les résidus hanter ses iris comme ils hantaient parfois les miennes me faisait mal.

« Maximilian.»


Une lame mouillée de l’acide des amours fauchées qui vint se ficher si profondément en mes entrailles que j’en frissonnais. Et la question aussi insidieuse que pernicieuse qui vint éclater en mon esprit : souffrais-je de l’entendre prononcer mon prénom avec autant de détachement ? Ou ne serait-ce pas plutôt la brûlure de son prénom sur mes lèvres qui fit flageoler mes jambes ? L’un dans l’autre la réponse importait peu : nous souffrions l’un comme l’autre.

« Je…»


Mais qu’étais je donc supposée répondre à cela ? De toutes les phrases, même les plus incongrues, qu’il aurait pu me servir il avait choisi la seule à laquelle je n’aurais pu m’attendre. Et quelque part cela me fit du bien. De sortir de cet enchaînement indigne de nous et où nous menacions de sombrer dans les plus surannées et sirupeuses des tragédies romantiques. Une vache… Voilà ce qu’il avait fallu pour que nous parvenions à nous parler. De mots aussi hachés que timides mais nous nous parlions et c’était déjà bien plus que nous ne l’aurions sûrement cru possible au réveil.

« Fais attention ! Si tu l’aimes tant je pourrais bien m’arranger pour qu’un petit farceur te l’installe à toi aussi.»


Les mots avaient peut-être bien claqué un peu fort à mon palais mais le ton était doux et à mes yeux je sais qu’il ne put voir que de la tendresse. A mes lèvres c’était un sourire que je sentais fleurir alors que je murmurais tout en frémissant lorsque nos doigts se frôlèrent en une caresse qui n’en était pas même une. Oh soit maudite réminiscence de ces effleurement qui en leurs temps en appelaient d’autres bien moins pudiques !

« Non.»


Un mot qui était sorti de ma bouche bien avant que je ne l’y autorise. Un mot que je regrettais d’une grimace tant il était loin d’exprimer l’entièreté de ma pensée. Ma main encore libre que je posais à son poignet en une invitation à ne pas m’écouter. pas déjà A ne pas m’écouter Tu ne l’as jamais fait alors ne commence pas aujourd’hui je t’en prie.

« En réalité je n’ai pas le temps. Je suis déjà en retard pour mon cours et …
mon regard qui glissait à en désespérer sur le cadavre de mon ami à grosse mémoire Et je dois courir au magasin m’acheter un autre portable.»

Un doigt que je levais avant de le plonger dans les profondeurs en grognant jusqu’à ce que je ne glapisse quand j’extirpais, presque triomphante, un feutre dont j’usais la plume au derme de la main de mon ex.  ex c’est si vilain comme mot, non ?  Une adresse et une heure.

« Rejoins moi. Ici. Ce soir. Nous parlerons un peu je te le promets.»


Je m’éloignais déjà en courant quand je manquais de tomber en me retournant un peu trop brusquement sans doute. Un sourire radieux et contre mon sein brûlant un sac que je serrais si fort que s’il eut s’agit d’une créature vivante elle serait assurément en train d’agoniser par asphyxie.

« Oh ! Et le dress code c’est : disco alors dégaine les pattes d’eph et les paillettes !»


Puis je m’étais enfuie. Sans plus me retourner mais en gardant à mon cœur les trépidations de ces retrouvailles dont je ne savais quoi penser. Ou peut-être la réponse était-elle si évidente que je préférais l’occulter tant que je le pouvais encore ? Au magasin du campus, sorte de tout à 10k pour étudiants nés dans l’opulence, j’avais acheté un magnifique Mac … et contraint le pauvre et méduse vendeur à me courir après car j’avais juste omis de le prendre en partant. En cours je m’étonnais ne rien comprendre au sujet jusqu’à ce que je me rende compte m’être trompée d’amphithéâtre. Voir même de bâtiment. Et je ne m’attarderai pas plus sur le fait que je sois rentrée chez moi en mettant trois fois plus de temps que d’ordinaire car je m’étais perdue… À bien y réfléchir il me semblait évident que le fait de retrouver Maximilian m’avait troublée. Plus que je ne l’aurais souhaité. Plus que je ne l’aurais cru possible. Et bien plus que nous n’en avions le droit lui et moi.

Quelques heures plus tard je me retrouvais, nerveuse et agacée de l’être, sur le campus. La soirée organisée par l’une de mes plus proches amies promettait d’être de celles qui marqueraient un temps les esprits et je me réjouissais pour elle de la réussite de son premier gros événement. Le succès serait d’estime et comme feu de paille mais cela n’était que le début. Elle se ferait doucement un nom et je pourrais dire que j’y étais. Calculatrice et intéressée moi ?  Absolument. On peut bien rêver le monde en rose il ne le sera jamais. Dans la vie seuls ceux qui savent saisir les opportunités et plus encore les créer s’élèvent. Les autres ne font jamais qu’en rêver. Mes mots vous paraissent durs ? Essayez donc de vous confronter à la vie : elle, est impitoyable !

Avec mon micro short en paillettes, mon haut de satin rose et mes bottes aussi hautes lacées qu’elles étaient perchées j’attendais. La cigarette coincée entre mes lèvres quand elle ne virevoltait pas entre mes longs doigts.  Mes amis du Golden m’entourant comme toujours. Comme d’habitude messieurs Ossian et Oliver soignaient leur entrée en calculant avec une minutie digne des petits princes qu’ils étaient leur retard. Assez conséquent pour être remarqué et frôler de peu l’agacement. Mais jamais assez long pour en arriver à faire de délier des langues de vipères toujours promptes a vilipender ce que le matin même elles idolâtraient encore. Et mes deux acolytes aimaient bien trop être vus et surtout reconnus pour mettre leurs cohortes de petits courtisans en colère. Encore moins de leurs courtisanes.

En parlant de cela je me jurais de rappeler Ossian pour prendre de ses nouvelles maintenant que sa Biélorusse préférée s’en soit retournée dans son pays pour protester contre les actions du gouvernements russe en Ukraine. Je connaissais bien assez mon ami pour savoir que cela ne touchait bien plus qu’il ne le dirait jamais. Il oublierait. Dans les bras d’une blonde ou d’une russe je l’ignorais mais jusque que là et même après je serai là pour lui.

Quant à Oliver… Le voir arriver avec une bombe pendue à son cou avant qu’elle ne le soit à sa braguette me fit froncer les sourcils et claquer ma langue à mon palais en une bordée d’injures que j’eus au moins le bon goût de ne pas énoncer. L’agacement heureusement guère perceptible alors que je le voyais s’approcher avec la future dinde de Noël et mon corps qui se déployait pour s’éloigner. Je me demandais comment j’allais pouvoir expliquer mon attitude sans que cela ne semble suspect quand Maximilian me fournit le plus parfait des prétextes en apparaissant à son tour. Souriant sans même avoir à me forcer je courus vers lui mais m’arrêtais à un pas seulement de l’endroit où lui-même s’était arrêté. Assez proches pour sentir son parfum. Assez éloignée pour ne pas sentir la chaleur de son corps.

« C’est gentil d’être venu.»


Le rose qui venait piquer à mes joues.

« Pour être honnête j’avais des doutes.»


Puis je lui avais tendu la main. En une invitation à me suivre. Jusqu’au bar, déjà. Jusqu’à la piste de danse ensuite et parce que vues nos tenues il eut été fort regrettable de ne pas aller éblouir les autres. Jusqu’au bout de la nuit ? Non, cela eut été trop dangereux. Mais n’était-ce pas là le propre du danger ? Être si séduisant qu’il est quasiment impossible d’y résister ?

Si.
me contacter

Maximilian Shelley aime ce message

@ Maximilian Shelley

Maximilian Shelley
ADMIN - CHAT PITRE
42 28/04/2023

Darley Anglaise
#
Dim 18 Juin 2023 - 22:27


what have we become
feat.  @Shiloh Wertheimer   


Revoir Shiloh de cette façon, nous poussant à nous parler alors qu’on avait développé une sorte de sixième sens pour ne pas vraiment avoir à le faire à moins d’y être contraint… Enfin, c’était presque ce qu’il s’était passé avec ce téléphone transformé en boîte à meuh. Tout ce que j’avais trouvé à dire, c’était deux mots incongrus sur cette fichue sonnerie. Mais cela avait suffi à briser la glace.

« Je ne laisserais plus mon téléphone sans attention alors. »

Je n’aurai pas aimé qu’on me joue ce genre de tour. C’est toujours plus drôle quand ça arrive aux autres, n’est-ce pas ? Alors profitant d’avoir un minimum rompu la glace, j’avais proposé qu’on aille boire un café – mais n’importe quoi d’autre aurait convenu. Tout ce dont j’avais envie à ce moment-là, c’était de passer un moment, aussi bref soit-il, avec Shiloh… J’aurais bien dit comme au bon vieux temps sauf que je savais très bien que cela ne pourrait jamais arriver. Le passé était le passé. Je ne m’étais pas attendu à un « non » si sec et rapide. Mais les doigts qui frôlèrent mon poignet voulaient dire tout autre chose, ce qui était on ne peut plus perturbant. J’allais protester, insister même lorsqu’elle avait avoué ne pas avoir le temps.

« Vraiment ? »

Et elle avait levé un doit pour me faire taire et c’était probablement la seule qui pouvait me réduire au silence d’un tel geste. Elle avait écrit une adresse sur ma main associée à une heure. Et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Shiloh s’était enfuie en courant, se stoppant uniquement pour me lancer le thème.

« Disco... »

Je l’avais regardée disparaître. J’avais suivi mes autres cours de la journée avec un certain degré de distraction, pour ne pas dire que j’avais été complètement ailleurs. Je n’avais cessé de peser le pour et le contre de cette invitation. Je me moquais du thème comme de ma première dent de lait. Ce que je n’arrivais pas à déterminer, c’était si je voulais y aller. Certes, je brûlais d’envie de revoir Shiloh, mais je n’avais pas prévu que ça soit dans une soirée comme ça, pleine de monde et de bruit. J’aurais peut-être pensé à une rencontre plus calme, où on aurait pu simplement se parler.


J’avais finalement décidé de me rendre à cette soirée disco et comme souligné par Shiloh, j’avais donc fait péter les paillettes et le pantalon patte d’éléphant. Je n’aurais sans doute pas détonné dans un remake de la Fièvre du Samedi soir. Mais pour être parfaitement sincère, je ne comptais pas porter cette tenue plus longtemps que nécessaire. J’étais arrivé alors que la fête avait déjà commencé mais ce n’était pas ce qui importait, même quand l’heure d’arrivée était calculée avec la précision et la minutie d’un horloger suisse. Non.

Un sourire avait étiré mes lèvres quand Shiloh avait couru vers moi. Voilà qui me ramenait à bien des souvenirs. Je m’étais arrêté et elle avait fait de même, à une distance de moi qui me paru étrangement immense.

« Je ne pouvais pas refuser ton invitation. »

Faux, j’avais hésité un temps monstre. Une bonne partie entre le moment où on s’était croisés et celui où j’étais allé dénicher ma tenue.

« J’ai eu peur que tu me poses un lapin. »

J’avais saisi la main qu’elle me tendait.

« S’il y a un concours du meilleur costume, tu vas le remporter haut la main. Tu es magnifique. »

Je n’aurais pas cru que qui que ce soit puisse ne pas avoir l’air ridicule sur ce thème, mais Shiloh avait placé la barre de la classe haut. Il fallait qu’on parle, tous les deux. Assurément. Mais peut-être pas ce soir, en fait. Elle m’avait entraîné à sa suite, jusqu’au bar. Il n’était pas difficile de se laisser happer par l’ambiance. Et il ne nous fallut guère plus longtemps pour nous retrouver avec un verre à la main. Quand à moi, je n’avais pas vraiment envie de laisser ses doigts filer.

« Avoues que c’est ton idée d’un traquenard pour me forcer à me ridiculiser sur la piste de danse. »

Je lui avais fait un clin d’œil, assorti d’un grand sourire. Mais si je devais être parfaitement honnête, elle et moi, je ne savais absolument plus où nous en étions. Tout ce que je savais, c’était que ce vide et ce silence entre nous était trop pesant et que mon amie me manquait.

« Mais n’imagine même pas pouvoir y échapper : si je vais sur la piste de danse, ce sera avec toi. »

Une invitation ou un défi ? Je n’en savais plus rien. Cela m’était égal. Tant qu’il y avait jeu. Tant qu’il y avait nous. Peut-être que cette soirée et ce portable boîte à meuh, c’était simplement ce qu’il nous fallait pour clore un chapitre et en débuter un nouveau, quel qu’il soit.
me contacter

@ Contenu sponsorisé

#
me contacter

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum