La journée était assez banale pour moi, j’avais pas mal de paperasse a gérer et aucun cours de prévue. J’allais donc passer la journée a traiter ces documents. Je n’aurais jamais pensé avoir autant de choses a gérer en prenant ce poste de vice-présidente, j’étais bien loin de la vérité mais je ne regrettais aucunement. Non cela me permettait d’avoir une action sur l’université, de pouvoir faire bouger les choses et améliorer ce qui peut l’être. Cela me donne plus de responsabilités et de taper un grand coup dans la fourmilière quand cela le demande, oui je ne suis pas du genre a marcher mes mots et ose dire tout haut ce que je pense, ce qui n’est pas forcément du goût de la présidente ou des autres professeurs mais je m’en moque. Mon but est d’aider au mieux ses jeunes a réussir leurs études et de vivre pleinement leur vie dans ses murs.

J’étais tranquillement installé dans mon fauteuil, buvant une tasse de café bien chaude, je m’octroyais une petite pause, j’étais loin d’avoir finis alors autant prendre mon temps. Je ne suis pas du genre a me mettre la pression bien au contraire, je suis une femme détendue qui laisse couler parfois trop les choses, insouciante telle une adolescente. Je ne mesure pas toujours la conséquence des mes actes et c’est exactement cela qui aller m’être reproché.

Tout à coup la porte de mon bureau s’ouvrit sans avoir frapper au préalable. Je relevai la tête et découvrit ma fille Kylie, ma petite princesse qui allait sur ses 21 ans, bon dieu que le temps passe vite. Mon visage s’éclaira à son arrivée et je lui souris instinctivement puis me ravisa quand je vis le visage colérique de ma progéniture. Qu’avais-je encore fait pour déclencher cette foudre ? Elle me tendit une toile devant mes yeux.

Ce tableau me représentait à moitié nue, simplement couverte d’un drap blanc. En effet j’avais posé la semaine dernière pour un de mes étudiants, il était désespéré de ne pas trouver de modèle et je m’étais donc proposé. Ma fille ne semblait pas ravie par mon comportement et me le reprocha. Je me levai et m’approcha d’elle tout en ouvrant la bouche.

« Ne le prend pas comme ça mon cœur. Mike avait besoin d’un modèle, il désespérait de trouver quelqu’un, je lui ai juste rendu service voilà tout. »

Je saisi le tableau dans mes mains et commença à l’inspecter, il était très réussi. J’étais magnifique dessus, le petit avait vraiment bien travaillé.

« Il faut dire qu’il a fait un beau travail, je suis canon dessus ! »

Je souris et reposa mon regard sur ma fille toujours aussi en colère.

« Ne fais pas la tête on voit presque rien sérieusement. Tu en fais tout un plat pour pas grande chose, c’est de l’art rien d’autre tu devrais le savoir. »

Ma Kylie faisait des études d’art, j’aurais pensé qu’elle comprendrait qu’il s’agissait que d’un travail et de rien d’autre. Apparemment, elle ne l’entendait pas de la sorte, nous allions encore avoir une belle bataille mère-fille.

Les relations étaient assez tendu avec ma fille depuis mon retour à Oxford, nous n’arrivons pas a trouver le juste milieu, nos échanges partaient rapidement en des disputes mémorable. Pourtant j’ai tous fait pour être présente pour ma fille que je sois loin ou non mais rien n’y fait, notre complicité d’antant est bien loin et cela me chagrine. J’essaye de faire des efforts pour qu’on se retrouve mais j’ai l’impression de toujours avoir tous faux, quoique je fasse, Kylie pense que j’aurais du faire le contraire, c’est fatiguant. Je ne vais pas changer à mon âge, il va bien falloir qu’elle intègre que sa mère n’est pas une mère parfaite mais j’essaye de faire de mon mieux malgré tous.

Encore une fois sa colère faisait rage, la belle ne semblait pas apprécier que je pose pour l’un de ses camarades, bon à moitié nu mais quand même caché par un drap ! La jeune homme n’a rien vu de mon corps, j’y ai bien veillé, les histoires avec les étudiants j’ai donné merci, je passe mon tour désormais. On essaye de rendre service et voilà comment on est remercié, je n’arriverais jamais a entretenir mon karma c’est fou ça !

Ma fille bouder les bras croisés devant moi, elle était toute mignonne, elle me renvoyait des années en arrière quand petite elle boudait car elle voulait aller se baigner juste après manger et que je lui sommais d’attendre une heure avant de se jeter à l’eau. La même petite tête de têtue boudeuse se tenait devant moi, avec des années en plus mais l’expression restait la même.

« Tu crois que j’ai eu le temps de penser à ça, le pauvre était en panique il ne lui restait que quelques heures pour terminer son travail. J’ai commencé à discuter de ce qu’il désirait faire et voilà ça c’est fait comme ça. Tu es mélodramatique quand même, tu fais une histoire de pas grand-chose. »

Oui je me faisais remarquer malgré moi encore une fois, je ne réfléchissais pas forcément aux conséquences de mes actes, j’agissais et après les ennuis me tombait dessus. Je voulais simplement aider un étudiant, il n’était en rien question de se montrer aux autres et de faire jaser, j’avais juste permis à un élève d’avoir une bonne note. Kylie aimait être sous la lumière des projecteurs alors que moi pas du tout mais ma forte personnalité ne m’aidait jamais a rester discrète.

« Il n’a rien vu de mon corps, je me suis tout de suite caché dans le drap et le thème était la nudité, c’est d’ailleurs à cause de cela qu’il n’a pas trouvé de modèle donc difficile de faire autrement. Mais merci pour le compliment mon cœur.»

Je lui fis un clin d’œil. Bon le thème n’était pas imposé mais le jeune avait son idée en tête et il ne se voyait pas peindre autre chose donc j’avais accepté. Je n’ai aucun problème avec mon corps même vieillissant, je m’assume totalement.

« Excuse moi chérie, je ne voulais pas te piquer la vedette, bien au contraire je préfèrerais te la laisser. Mais je suis sûre que tu as été parfaite et que tous le monde se souviendra de ta prestation. Mon histoire sera vite enterré rassures-toi. »

Je ne comprenais pas qu’elle ait ce besoin que les regards soit porté sur elle, c’est peut être son envie d’être actrice qui la rendait comme ça ? En tous cas nous étions littéralement les opposées sur ce point.

Kylie commençait vraiment à me taper sur le système, c’était moi l’adulte dans cette situation et elle n’avait rien à me dire, je me comporte comment bon me semble. Cela fait maintenant dix bonnes minutes qu’elle me prend la tête pour cette histoire de nudité, je l’ai fait point barre, je ne voulais pas aller au conflit mais ses paroles deviennent de plus en plus déplacées et je ne compte pas accepter cela. J’ai essayé de discuter avec elle de parler en adulte et elle s’énerve comme une adolescente, ma patience a clairement des limites qu’elle vient de dépasser.

« Ecoute moi bien maintenant Kylie parce qu’apparemment il faut que je m’énerve pour que tu te calme. La séance c’est fait de façon très respectueuse, il n’a rien vu de mon corps et quand bien même, je fais ce que je veux de mon corps et tu n’as rien à dire fille ou non. »

Mon ton était devenu beaucoup plus froid, la colère commençait à monter en moi, c’est bizarre mais Kylie avait ce don de me faire partir au quart de tour. Les conflits mère fille ne sont jamais simple c’est bien connu. C’est alors qu’elle prononça la phrase de trop, insinuant que je couchais avec cet élève, me renvoyant à mon passé avec Victorya, la colère était à mon maximum et explosa, je n’allais pas me laisser pas ma gamine tout de même, ma vie privée ne la regarde absolument pas.

« Kylie ça suffit, j’avoue ne pas toujours respecter les règles et être assez spéciale comme vice-présidente mais je n’ai pas accepté ce poste pour allait coucher avec un étudiant, est ce qu’on est bien d’accord toi et moi !? Ma vie privée ne te regarde en rien, je couche avec qui je veux et tu n’as pas mots à dire à cela. »

Certes j’étais sa mère mais j’avais droit à mon jardin secret et puis j’étais sa mère justement elle me devait un minimum de respect. Je veux bien être une mère cool qui a une relation plus d’ami que de mère avec sa fille mais il ne faut pas abusé non plus.

« De toute façon c’est fait maintenant on ne va pas polémiquer pendant dix ans sur une simple toile. »

Je ne comprenais pas pourquoi elle tenait autant d’importance à cela, elle était elle-même en étude d’art justement, elle devrait comprendre que c’est juste de l’art et rien d’autre. Ma fille avait le don de faire un monde de pas grand-chose dès qu’il s’agit de mes agissements. Je compris rapidement pourquoi elle prenait si mal ce travail. D’après ses dire je lui avait piqué la vedette. Ma fille a un véritable problème d’image c’est fou.

« Au lieu de te consacrer sur le fait d’être la fille de, tu devrais plus penser à tes études et ton art. Arrête de te focaliser sur les dires des gens, tu leur accordes beaucoup trop d’importance. Je ne t’ai pas élevé comme ça Kylie bien au contraire. Je vous ai toujours appris à vivre comme vous êtes, à vivre votre vérité. »

Il fallait vraiment qu’elle se reprenne en main, elle agissait comme une enfant pourri gâté, tous ce que j’ai toujours voulu éviter. Elle voulait être célèbre je l’entends mais ce n’est pas avec cette mentalité que les portes s’ouvriront plus facilement bien au contraire. L’humilité est une qualité des plus apprécié dans ce monde.

J’avais haussé le ton, ce qui a assurément déplu à ma jolie fille mais c’est comme ça. Je sais que je ne suis pas la mère modèle et que j’enfreins beaucoup de code mais je suis comme ça et je ne changerais pour personne, j’estime être l’adulte dans l’histoire et savoir ce que j’ai a faire quand bien même cela déplaise à mes progénitures. Je ne m’attendais pas toutefois à ce que la belle me reproche mon départ pour Manchester. Le coup de poignard était donné et ça faisait mal, c’est dont ça qu’elle rumine depuis tous ce temps. Oui je suis partie vivre avec mon mec, j’ai déménagé pour vivre ma vie de femme mais je pensais avoir était présente pour mes enfants en les appelant régulièrement. Apparemment, la pilule n’était pas passé et mon absence avait fait des dégâts.

« C’est donc ça que tu me reproches, d’être partie à Manchester ? C’est pour ça que tu es si dure avec moi ? »

Je la regardais le regard plein de question, celle là je ne l’avais vraiment pas vu venir, je pensais avoir comblé le vide comme il fallait mais de toute évidence j’étais bien loin du compte. Son regard était assassin, elle m’en voulait fortement c’était certains. Ma colère était montée face au comportement enfantin de la belle. Il fallait la remettre les choses à leur place, une nouvelle fois, elle me reprochait mon absence et les conséquences de mes actes sur sa vie.

« Dis-moi, en quoi j’impacte ta vie, en quoi mon déménagement a eu un impact pour toi. Je peux comprendre que mon absence t’ais dérangé mais à part ça qu’ai-je donc fait pour te mettre si en colère ? Parle moi Kylie ! »

J’avais besoin de réponse, ma fille était toujours assez réservée sur ses sentiments profonds et ne m’avouais jamais ce qu’elle ressentait réellement à part dans des moments comme celui-ci où nous finissons par nous pourrir l’une et l’autre en nous disant nos quatre vérités.

« Tu sais quoi je vais la garder et l’emporter chez moi comme ça plus personne n’aura l’occasion de la voir ça te convient ? »

Tous ça pour une toile, il fallait bien que je mette de l’eau dans mon vin et lui accorde de ne plus l’affichée sinon notre conflit n’aurait jamais de fin. Kylie était froide et en rage me balançant à nouveau sa vérité. Je ne pensais pas avoir autant blessé mes enfants en partant à Manchester, leur père était en ville, il n’était pas seul et j’essayais de revenir assez régulièrement pour les voir.

« Je suis désolée si les gens sont assez stupides pour ne pas nous différencier Kylie mais je n’ai jamais voulu que tu souffres d’être ma fille, bien au contraire... Je ne vous ai pas abandonné, j’ai juste déménagé, tu sais très bien que j’aurais débarqué si tu m’avais demandé de l’aide mais tu ne me dis rien comment veux tu que je devine les choses, même quand je vivais ici, tu ne te confiais pas à moi. »

J’avais mal au cœur de voir mon bébé aussi mal, elle ne réalise pas à quel point elle est importante pour moi. Je suis très maladroite avec mes enfants je l’avoue mais ils sont la prunelle de mes yeux et je serais prête à tout pour eux mais s’il ne me demande pas de l’aide, je ne peux pas savoir quand leur offrir.

Les relations parents-enfants ne sont jamais facile et j’en fais clairement les frais aujourd’hui. Je n’aurais jamais pensé que mon départ ait autant affecté mes enfants. Je les pensais grand et assez adulte. Je pensais qu’ils sauraient venir me trouver s’ils avaient besoin. J’avais tord, j’ai cru que mes enfants étaient autonomes et n’avais plus besoin de mes conseils mais la vérité était tout autre. J’avais raté mes enfants, en partant avec mon nouvel petit ami et aujourd’hui je me prenais les conséquences de mon exil en plein face. Je n’étais pas seulement partie par amour mais aussi pour moi, pour me libérer de mon ex-mari, de mon passé, partir sur une page blanche pour me reconstruire. Cela je ne l’avais jamais dit à personne et mes enfants n’avaient pas à le savoir, j’allais devoir assumer mes actes.

« Je pensais que vous étiez grand et que vous n’aviez plus besoin de moi. Depuis le divorce vous ne me parliez plus toi et ton frère, alors j’ai pensé que je n’étais pas si importante... »

Oui je pensais que je n’étais que la mère et rien d’autre mais apparemment je m’étais trompé. J’appréciais que ma fille vide son sac, enfin, cela allait lui faire du bien même si ça me blessait. C’est ça être parent faire passer le bonheur de ses enfants avant le sien. Mon cœur se serrait de la voir aussi mal et surtout de savoir que j’étais la cause de se mal être.

« Ta vie me regardera toujours que tu le veuille ou non Kylie. Qu’est qui s’est passé au pensionnat ?! »

Mon côté mère poule prenait le dessus, pour qu’elle réagisse ainsi c’est qu’il devait s’être passé quelque chose, je connais ma fille. Elle avait littéralement changé depuis des années et maintenant que j’y réfléchissais cela coïncidais avec le pensionnait. Quelle idiote je n’avais rien vu à l’époque.

« Je te propose quelque chose, qu’on brûle se tableau à la maison autour d’un verre de vin pour me faire pardonner ? »

J’essayais de lever le drapeau blanc, ce tableau la contrarier beaucoup. J’étais la mère, c’était à moi de faire des efforts après tout et vu comment elle était en colère après moi, je lui devais bien ça.

« Non je ne m’en fichais pas de vous au contraire ! Je pensais qu’il était mieux que je parte après le divorce ... Fin j’ai mes raison mais de toute évidence, en voulant vous protéger, j’ai pris la mauvaise décision et j’en suis vraiment désolé. »

Je m’en voulais vraiment, moi la Rachel cool, j’étais anéanti mais je ne montrais rien, je voulais rassurer ma fille.

« J’aurais toujours débarqué pour vous Kylie, ne doute pas de mon amour. Je ne pensais pas que tu prendrais si mal cette histoire de tableau sinon je ne l’aurais jamais fait, je te le promets. »

Je ne savais pas comment faire, j’essayais tant bien que mal de me rapprochais de ma fille. Je voulais la prendre dans mes bras, lui caressait les cheveux comme je le faisais quand elle était enfant. Petit à petit, j’étais à ses côtés et je l’enlaçai même si je sentais de la résistance, je forçai l’étreinte, on en avait besoin toutes les deux même si elle est en colère.