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Till the end of the world feat. Julian

@ Zipporah Saada

Zipporah Saada
ADMIN - QUEEN OF SPADES
65 17/05/2023

myself (avatar) && underco Madame Saada ou Zippo pour les très rares personnes à m’être proches. Israélienne
#
Sam 20 Mai 2023 - 11:19


together we are stronger
feat.   @Julian Bell    


Jeudi 18 mai

«  Si jamais Monsieur et vous…»

Face au maladroit la cliente ne vint  jamais ponctuer ces propos que d’un sourcil parfaitement arqué, pour souligner sa surprise, et d’une main levée, pour signifier son agacement. Non, en 2023 de tels propos issus d’un patriarcat outrancier et plus que périmé ne devaient plus avoir leur place dans aucune conversation. Et si les papiers qu’elle parcourait de son regard le plus acéré ne l’avaient pas passionnée cela ferait un moment qu’elle se serait levée et aurait poliment pris congés. Mais voilà… La dame avait une faiblesse et l’homme avait su si habilement en jouer que même la juriste rouée qu’était Zipporah Saada savait reconnaître sa défaite. Un stylo à la plume recouverte d’or qu’elle sortit délicatement de la poche intérieure de son blouson en cuir et le contrat de vente qu’elle parcourait pour la énième fois. Ici, la plume griffa à les en rayer plusieurs phrases.

« Non. Ces clauses sont clairement contraires au code régissant votre secteur d’activité.»


Un peu plus bas des mots qu’elle griffonnait à la va vite.

« Formulé ainsi cela sera mieux et en accord avec la législation en vigueur sur les modalités d’annulation.»


Ainsi en allât il de l’ensemble de ce document qu’elle ne rendit à son interlocuteur qu’après l’avoir dûment paraphé et signé. Le papier qu’elle faisait glisser vers l’homme quelque peu décontenancé par son attitude peu conventionnelle. Une carte de crédit d’un noir de jais qu’elle fit suivre en une invitation à la débiter. Puis, lorsque cela fut fait, elle récupéra ce stylo qu’elle rangea avec précaution et dépliant sa longiligne silhouette elle récupéra son casque d’une main, l’autre s’occupant de déposer à son nez ses Aviators aux verres fumés. Un sourire aimable et son ton le plus mielleux alors qu’elle prenait congés avec ce ton toujours un peu trop formel qui était le sien quand elle ne connaissait pas ses interlocuteurs.

« J’attends la confirmation par mail d’ici ce soir. Ce fut un plaisir de traiter avec vous.»


Puis elle était partie, laissant l’homme perplexe mais heureux : en une vente il venait assurément de boucler son chiffe de la semaine. Peut-être même du mois.

La soirée venait tout juste de débuter quand elle reçut la confirmation tant attendue. Un verre de vin rouge qu’elle alla se servir et qu’elle commença à siroter confortablement installée dans son canapé. Elle n’avait pas même atteint la moitié du verre quand un large sourire vint étirer ses lèvres. Ses paupières s’étaient abaissées et pour un instant le monde n’avait plus été que sons. Les pas de ce petit garçon qui avait hérité de leur énergie à Julian et elle. Ce qui, pour être honnête, était parfois légèrement fatiguant. Le visage de l’enseignante qui s’était un peu plus adoucie encore quand le rire d’Andrea avait tintinnabulé à ses tympans. Leur merveille qui à pas même deux ans faisait déjà tourner les têtes et chavirer les cœurs. Tiens ? Les sourcils qui se froncèrent un moment. L’inflexion de la voix, le rythme du phrasé et cette chaleur qui colorait sa voix… autant d’indices qu’elle ne pouvait que reconnaître : avant c’était elle qui les lui inspirait. Zipporah avait souri en reconnaissant la dernière des voix venant s’inviter à la ronde d’une soirée. Il semblerait que Julian apprécie les femmes brunes aux longues, très longues jambes. Un rire qu’elle eut avant de se saisir de son portable et d’envoyer un sms.


« Ma mère arrive demain pour garder les enfants. J’ai négocié avec l’hôpital alors dis-moi merci : tu viens de gagner une semaine de vacances. Tu fais beaucoup trop d’heures supplémentaires d’après tes supérieurs. Je n’ai même pas eu à négocier tant ils étaient heureux de te contraindre à te reposer.  #frustration


Les prunelles malicieuses qui glissaient sur l’écran alors qu’elle ne pouvait s’empêcher de pouffer de rire : Julian aimait tant son métier qu’il fallait parfois l’en séparer à coups de pied de biche. Des gens l’admiraient tandis que d’autres le traitaient tout bas de carriériste âpre au gain. Mais Zipporah savait que ce n’était rien de cela. L’histoire était bien moins joyeuse certaines blessures telles que la perte d’un proche marquant si profondément qu’elles marquent à jamais.


« Ton passeport est dans le tiroir gauche de ton bureau alors n’oublie pas de le prendre et rejoins moi à l’aéroport à 17h.»


Un autre sourire alors qu’elle se demandait une fois de plus pourquoi tous les deux en étaient venus à préférer divorcer plutôt que de se donner une chance. Son verre qu’elle vida avant de le poser sur la table basse devant elle. C’était ça le problème. Tout tenait en ces quatre petits mots. se donner une chance. Leur histoire méritait mieux. Leur histoire ne mourrait pas assassinée par la routine ou l’ennui. Zipporah savait que peu importe si un jour quelqu’un venait à le remplacer dans son lit assez longtemps pour se faufiler jusqu’à son cœur aucun ne pourrait jamais prendre sa place. Julian était, est et demeurerait à jamais le premier.


« Sois mignon ne réveille pas ma libido en libérant les vôtres à en faire trembler mes vitres. »

Son téléphone qu’elle reposait une fois les réponses reçues. Quelques secondes encore à écouter les rires feutrés provenant du jardin de Julian. Les soirées commençaient à se faire douces et étoilées. C’était agréable et ils avaient raison d’en profiter. La télé qu’elle alluma : cela faisait un moment qu’elle ne s’était pas refait un bon vieux film d’horreur.

~***~


Samedi 20 mai

Ils étaient arrivés. Sous leur pied la chaleur du tarmac d’Ushuaïa. Devant eux un spectacle à nul autre pareil se dévoilait à eux dans ses mille et une nuances. Tout, absolument tout ici était une occasion de vous couper le souffle. Les couleurs qui, ici, semblaient tout crues et et paradoxalement plus vives aussi. Les odeurs qui emplissaient les airs piquants et venaient leur chatouiller les narines. L’impression de découvrir un nouveau monde. A deux. Comme ils l’avaient toujours fait. Comme, elle l’espérait, ils continueraient de le faire. Des bulles oniriques que Zipporah entendait continuer de leur créer pour évader quelques jours au monde et retrouver un peu, rien qu’un peu, de ce qu’ils avaient laissé filer. Son sac à dos sur l’épaule, son bonnet enfoncé si bas sur le visage que l’on distinguait à peine le brun aux reflets ambrés de ses prunelles.

«  Bienvenue aux portes de l’Antarctique mon Ange. »


Ils en avaient toujours rêvé. D’aller au bout de ce monde qu’ils voulaient croire leur. Ils n’en avaient jamais eu l’occasion. Pas l’argent, pas le temps. Plus de raison… Elle avait voulu leur offrir cela. Glissant sa main dans celle de l’homme de sa vie elle avait murmuré

« Il n’y a qu’avec toi que je voulais partager cela.»


Parce que les premières fois c’était ensemble ou pas, non ?

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@ Julian Bell

Julian Bell
Membre - Docteur Gremlins
67 17/05/2023

42 absolaime DrWeaver (elle) Anglaise
#
Lun 22 Mai 2023 - 18:44
Il est 19h30 et tu as enfin fini ta journée de travail. Pas vraiment l'heure à laquelle tu devais finir. C'était prévu que tu fasses une petite journée pour pouvoir profiter de tes enfants mais il a fallu qu'un gros accident impliquant un bus scolaire ne t'est obligé à faire des heures supplémentaires. Tu n'es pas de ceux qui, malgré la situation familiale, ne comptent pas les heures parce que la vie des gens sont bien plus importants que tout le reste. Beaucoup ne comprennent pas que tu puisses passer autant de temps à l'hôpital. Tu as beau leur expliquer par a+b que c'est un métier, certes prenant, mais que tu ne peux jouer avec la vie des habitants et que peut importe ce que tu as prévu à la fin de ta journée, tout peut être chamboulé à tout instant. Ce qui a été le cas aujourd'hui alors il a fallu gérer une soixante de personnes plus ou moins blessées. Il a fallu vous organiser pour que tout roule et que tout le monde puisse être traité assez rapidement. C'était long et harassant mais au bout de quatre heures, vous avez réussi. Alors, après avoir remercier l'équipe de tous les efforts fournis, tu récupères tes affaires dans la salle de repos sans te changer – trop la flemme- et tu rentres chez toi.

Arthur se saute dessus à peine tu as franchi la porte de la maison, manquant de te faire tomber. Andrea, quant à elle, s'accroche à ta jambe. Tu les sers tout contre toi, embrassant leur petite tête blonde. « Je suis bien content de vous retrouver, vous savez » tu lances avant de t'excuser de rentrer si tard. Tes enfants sont tout pour toi, la prunelle de tes yeux. Zipporah et toi avez toujours mis les enfants au centre de votre attention. Ils sont votre priorité ainsi que leur bien-être. Arthur se détache de toi alors que tu prends Andrea dans tes bras avant de faire pareil avec ton aîné. Bien que tu sois fatigué, tu ne peux t'empêcher de les avoir au plus près de toi et de passer le plus clair de ton temps libre avec eux. « Bonsoir Tam. Ca a été aujourd'hui ? » tu lui demandes avant de la remercier encore une fois d'être restée aussi longtemps. Depuis le temps, elle a l'habitude mais tu essaies toujours de respecter tes horaires. Elle aussi a une vie, elle avait peut-être quelque chose de prévu. « Papa, on peut aller dehors s'te plaît ? ». Réponse positive, tu les laisses aller s'amuser, il fait encore relativement bon dehors donc autant qu'ils en profitent. Tu invites la baby-sitter à rester manger pour la remercier d'être restée. Tu es bien heureux qu'elle soit là, elle aussi. Entre Zipporah et elle, tu es gâté. Parce que sans elles, tu n'es rien. Tu ne la remercieras jamais pour tout ce qu'elle fait pour Zippo et toi. Tu es heureux d'entretenir, depuis toutes ses années, un lien particulier avec la jeune femme. Vous vous êtes même rapprochés ces derniers mois mais par respect pour ton ex-femme – qui est aussi ta voisine – tu tentes de calmer tes ardeurs.

Vous préparez donc le repas ainsi que la table. C'est à ce moment-là que tu reçois un message. Zippo. Tu souris bêtement en voyant son prénom s'afficher sur ton écran. Tu as toujours cette impression d'être cet adolescent qui rencontre son premier amour avant de découvrir les premiers émois. Ton ex-femme n'était pas la première mais c'est celle qui a compté le plus dans ta vie et elle gardera la place numéro un dans ton cœur. Tu lèves les yeux au ciel en lisant son message. Qu'a-t-elle encore fait, hein ? Poser tes propres vacances sans ton accord ? Il n'y a bien qu'elle pour arriver ce tour de force. Faut dire qu'elle te connaît parfaitement. Les vacances et toi faites pas bon ménage, c'est très rare que tu les prennes et il est arrivé il y a quelques années, qu'on te force à reprendre deux mois et demi de vacances parce que tu les avais trop cumulés.

Une fois de plus, tu as réussi un tour de force. J'imagine que je n'ai pas mon mot à dire là-dedans. En tout cas, merci de prendre soin de moi. Toujours.

Réponse rapide, légèrement taquine. Vous vous affairez à la cuisine alors que les enfants sont dehors, Arthur jouant au foot avec sa petite sœur. Le tableau est magnifique à voir. Tu serais presque tenté d'inviter Zipp à la maison mais la connaissant, elle voudra rester tranquille chez elle.

Ah et en plus, tu me kidnappes. Pourrai-je au moins savoir la destination ou au moins des indices pour faire ma valise ? Demain 17h, passeport, je prend note.

Des valises seul à seul, rien que vous deux, cela fait des lustres que ce n'est pas arrivé. Cela ne pourrait que vous faire du bien, tu le sais. Malgré le divorce, vous avez toujours ce lien indéfectible qui vous unit et rien ni personne ne pourra le défaire. Vous êtes seuls contre le reste du monde. Point.

Tu sais, ma porte est grande ouverte au cas où tu voudrais nous rejoindre.

Message encore une fois taquine mais qui, si cela arrivait, te rendrait heureux. Ce serait étrange, il faut dire parce qu'avoir dans le même lit ton ex-femme et ta nounou, ça serait bizarre mais en tout homme qui se respecte, avoir deux femmes dans son lit, ça serait le pied, non ?

//

Enfin arrivés à destination, seuls face à vous-mêmes et votre histoire passée, tout se mélangeait en toi. Un bonheur absolu d'être là, dans ce lieu unique et magnifique avec pour seule compagnie celle qui a partagé tant d'années à tes côtés, qui a supporté tant de choses en commençant par les sacrifices qu'elle a fait alors que tu passais (et tu le fais encore aujourd'hui) tout ton temps à l'hôpital. Métier chronophage, bouffeur de vie sociale et familiale. Même encore aujourd'hui, tu te demandes comment elle a pu supporter tout ça, pour te supporter toi. Comment peut-elle encore vouloir partir en vacances avec toi, rien que vous deux ? L'amour fait faire beaucoup de choses mais il faut être fou pour vouloir passer autant de temps avec une personne qui n'est presque jamais là. Tu aimes ton boulot, il est vrai. C'est même plus qu'un travail, c'est une passion qui te dévore à petit feu au point que tu n'arrives pas à décrocher. Tu sais à quelle heure tu commences mais pas quand tu finis. Même si les plannings sont fait un mois à l'avance. Même si tu as une vie de famille. Il y a toujours un patient à soigner en urgence, une réunion qui tombe au mauvais moment. Tu te demandes encore comment elle a pu supporter tout ça. Gérer la maison, Arthur et son travail. En fin de compte, quand tu y penses, quand tu as parlé de divorce, il y a eu cette envie de la libérer de ses chaînes domestiques. Si on peut appeler ça comme ça. La libérer de cette image patriarcal de la femme qui gère tout alors que l'homme est au travail. Parce que tu avais aussi ce besoin qu'elle soit une femme avant tout le reste, qu'elle redevienne celle que tu avais connu avant que vous vous unissiez. Cette femme, l'amour de ta vie, la mère de tes enfants, qui avait tout accepté pour te suivre dans tes envies les plus folles avait besoin de redevenir une femme libre. Tu le savais, l'avais senti. C'était en partie pour ça que tu avais donné les papiers du divorce, malgré tout l'amour que tu lui portes depuis dix ans. Encore aujourd'hui, tu tentes de la laisser vivre sa vie en prenant autant que possible les enfants. Parce qu'elle le mérite, pour tout ce qu'elle a fait pour toi. Tu reprends conscience quand tu sens sa main prendre la tienne.

Tu ne sais pas combien de temps tu es parti ailleurs, déconnexion totale et irréaliste. Des secondes ? Des minutes ? Bonne question. Tu regardes vos mains entrelacés, prend conscience de la chaleur qui parcourt ton corps et de l'amour immense que tu lui portes avant de prendre le temps de détailler son visage d'ange. Tu sais pourquoi elle a fait tout ça parce que tu aurais fait de même à sa place si les rôles avaient été inversés. Parce que c'est ça l'amour. Le vrai avec un grand A majuscule. Tu amènes sa main près de ton visage avant de déposer un baiser sur le dos de celle-ci. « Je ne pouvais pas rêver mieux » tu lui réponds, plein d'amour et de sincères remerciements à son égard. C'est dingue de se dire que vous vous portez mutuellement un amour inconditionnel mais que vous avez divorcé. « Être ici avec toi, c'est le plus beau moment et le plus magique de toute ma vie. Enfin, en dehors de nos enfants » tu continues alors que vous prenez le chemin de l'intérieur du bâtiment. Ils vous faut récupérer vos affaires avant d'en profiter réellement. Elle t'a fait un cadeau tellement magnifique que tu n'auras pas assez d'une vie pour la remercier.
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@ Zipporah Saada

Zipporah Saada
ADMIN - QUEEN OF SPADES
65 17/05/2023

myself (avatar) && underco Madame Saada ou Zippo pour les très rares personnes à m’être proches. Israélienne
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Ven 26 Mai 2023 - 0:52


together we are stronger
feat.   @Julian Bell    


jeudi 18 mai

Il y avait ces secondes. Celles qui avaient parfois la cruauté de se faire minutes. Son verre dans une main, l’avocate en tapotait la surface translucide de la pulpe de son doigt, son regard glissant encore et encore jusqu’à l’endroit où elle savait que son téléphone reposait. Le vint auquel elle trempait ses lèvres quand, enfin, le premier de ses sms parvint. Et elle avait ri, Zipporah, en se surprenant à sentir son cœur sortir de sa gangue de torpeur pour mieux se mettre à tambouriner au rythme d’une chamade naissante comme ces toutes premières fois où, parfaite béotienne en matière des jeux amoureux, elle n’en finissait plus de soupirer après ces hommes aussi beaux qu’ils étaient profondément idiots. Des nuits blanchies par l’attente et des aurores délavées par les larmes de ses espoirs déçus. Et puis Julian était arrivé dans sa vie et il avait tout bousculé. Révolutionné. Il avait fait d’elle non pas sa femme ni une femme différente. Il avait fait plus que cela : il avait aidé la juriste à oser devenir celle qu’elle rêvait d’être. Celle qu’elle se savait destinée à devenir.


« Nos comptes bancaires et nos déclarations fiscales ont peut-être pris des directions différentes mais nos destinées resteront à jamais liées. Et ton bonheur m’importe et m’importera toujours mon ange. »


Un accusé de réception qui échoue sur l’océan de l’écran et le temps dont les rouages se grippent à le ralentir. Une minute… Son verre est vide. Cinq minutes… Le film perdait de son intérêt, déjà elle ne l’entendait plus. D’à côté, de cette maison voisine mais qui lui semblait ce soir là  comme perdue dans un autre monde, lui parvinrent les éclats de rire de ses enfants. De leurs enfants à Julian et elle rrd de t. Elle avait fait un pas vers la porte fenêtre, l’avait ouverte et s’était avancée un peu plus avant sur la terrasse. « Un pont jeté entre leurs deux rivese » comme pour ne jamais oublier qu’ils ne faisaient qu’un. Ou plutôt, qu’une. Une famille. Un pas qu’elle avait fait en avant. Un pas pour revenir vers eux. Un pas pour revenir vers lui. Et puis…

« Tammy ! Papa ! Vous venez ?!
— Je finis de ranger et j’arrive petit prince.

— Mais Tammy ! T’avais promis de revenir jouer avec nous !»

Sur sa terrasse, Zipporah avait souri en apercevant son fils debout à quelques mètres de l’endroit où elle se trouvait. Chaque jour il grandissait un peu plus, gagnait en assurance et en douceur. Un peu comme en cet instant où il était venu voir sa sœur et avait remis sur ses épaules son petit pull. Car, comme il tentait de l’expliquer à celle qui ne l’écoutait pourtant pas le moins du monde, il ne fallait pas qu’elle prenne froid ! Julian et elle avaient mis au monde des anges. Et c’était bien là la plus belle de leur réussite. Sa plus grande fierté aussi. L’espace d’une seconde bien furtive la femme eut envie de franchir le pont et de les rejoindre. Eux qui étaient son soleil et ses étoiles. Et puis… Le téléphone qui vibrait à sa poche arrière et elle qui s’en saisissait alors qu’elle laissait son regard s’attarder un instant sur la silhouette masculine dans la cuisine. Parfois elle oubliait. À quel point Julian était beau. À quel point elle l’aimait. Et puis elle se souvenait. Chaque fois qu’elle le regardait sans même qu’il ne s’en rende compte. Chaque fois qu’ils se prêtaient au jeux de ces sms où elle devenait bien fine la frontière entre leur passé commun et leur avenir peut-être…

Elle était apparue à son tour dans son champs de vision. Celle que l’avocate observe de longues secondes. Avec la gêne née de son impudeur. Avec la pointe de jalousie de celle qui voyait l’homme de sa vie doucement lui échapper pour cette autre que Zipporah ne pouvait, ni ne voulait,  détester. Cette gamine n’avait pas versé dans la vulgarité de celle qui cherche à séduire un homme marié. Pas plus que Julian n’avait, de son côté, endossé le rôle du quadragénaire qui aurait tenté de retenir un peu de sa jeunesse fuyante en faisant sienne une nymphe. Non, dans cette histoire il n’y avait ni crime ni coupable. Et si un jour victime il se devait d’avoir alors elle devinait qu’ils le seraient tous. Tant de gens mourraient de n’être pas assez ou si mal aimés.

Sous ses yeux, en un geste aussi spontané qu’innocent, elle avait vu. Leurs doigts qui se frôlent et leurs peaux qui s’épousent sans l’avoir cherché. La caresse qui aurait pu n’être que seconde onirique mais qui se prolonge. Une seconde qui devient deux. Puis trois. Les regards qui auraient peut-être voulu se fuir mais se trouvèrent pour mieux se fondre et se confondre. Elle voit les étoiles au lagon des yeux de Tamsin. Le rose qui vient colorer la porcelaine de ses joues. Elle était belle ainsi. Vraiment. Et lui ? Quelle expression venait hanter son visage alors qu’il se tenait proche, si proche de l’étudiante ? Souriait il comme il savait si bien le faire pour obtenir ce qu’il voulait de qui il voulait ? Ou, comme elle le soupçonnait, son visage s’était il peint de ces touches où envie et raison se le disputaient  à l’en perdre ? Un soupir qui lui échappait alors qu’elle laissait se ficher en son cœur le poison doucereux de la certitude : il y en avait une autre.

Son téléphone qui sonnait. La ligne de ses sourcils qui se plissait doucement en un accordéon biscornu. Un instant elle avait même cru que c’était son ex qui revenait à la charge avec ses fantasmes si bien roulés dans la testostérone qu’elle en riait avec tendresse. Honnêtement il y aurait bien pire aventure sexuelle que de se retrouver au lit avec Julian et sa future douceur ! Qui sait ? Peut-être même l’expérience pourrait-elle être des plus exquises ? Un appelant qui insistait et Zipporah qui se décidait enfin à répondre.

« Bonsoir Llew ! Comment va mon meilleur ennemi ?»


Zipporah avait souri. De l’autre côté du pont imaginaire, sur l’autre rive de cet autre monde et dans cette autre maison son mari en faisait de même. Elle retourna sur son canapé. Il s’en était allé dîner. Jamais bien loin l’un de l’autre. Jamais l’un sans l’autre. Et pourtant… Chacun sa route. Chacun son destin.

Et au milieu un jardin.

~***~



Samedi 20 mai,
Ushuaia

Pendant des années Julian et elle avaient partagé leurs rêves. De ce plus sage qu’ils évoquaient en riant autour de ce café qu’elle leur préparait pour le pousser à s’autoriser une pause. Riquiqui, le plus souvent. Rien que quelques poignées de secondes, une dizaine de minutes ses jours de chance, pendant lesquelles la médecine lui rendait son homme. Alors il mettaient leurs rêves en paroles, peignant de leurs mots cet avenir qu’ils étaient sûrs de vouloir partager, bâtir ensemble. De temps en temps, avec l’empressement des amants jamais rassasiés il s’étaient aimés. Sur le canapé, la table ou sous la douche. Parfois même dans leur lit. Julian et Zipporah avaient écrit des notes de leurs plaisirs comme de leurs désirs la symphonie d’une vie. Jusqu’à ce requiem où un juge avait dissout leur union. Pourtant…

« Nous avons réussi tu le sais, n’est-ce pas ?


Des mots qu’elle murmurait de sa voix comme toujours chantante et alors qu’elle le regardait lui revenir après une rêverie solitaire qu’elle s’était refusée à interrompre. Parce qu’elle adorait le voir ainsi. C’était si rare ! De le voir oublier le tic tac d’une horloge qui hier encore s’emballait à leur faire oublier que le temps pouvait aussi se faire doux. Lui courrait d’un patient à une urgence, elle d’une audience à la suivante et tous les deux rentraient pour continuer de courir après ces coquines poussières de temps qui n’en finissaient plus de leur filer entre les doigts. Quand la garde des petits leur échouait alors ils épuisaient la fin du jour en les enveloppant de leur amour et en se récompensant de celui qu’ils recevaient en retour. Quand la solitude était leur apanage alors le temps se faisait souvent de plomb. Tic… Tac… Leurs vies n’étaient jamais qu’une fuite. Mais pas ici. Ici Julian prenait son temps. Elle lui offrait le sien. Ils savouraient le leur.

« Nous avons réussi notre vie mon ange.»


Ses doigts qui avaient serré un peu plus fort leurs homologues masculins pour mieux l’entraîner jusqu’à la devanture de cette petite boutique où leurs reflets semblaient les attendre. Que verrait il ? Elle, y voyait les échos encore bien sémillants de leur jeunesse désormais épanouie. Si à leurs cheveux couraient maintenant quelques fils aux reflets argentés c’était pour mieux témoigner d’une vie qu’ils avaient juré de toujours vivre pleinement. Comme disait l’autre «  laisser le rêve dévorer la vie avant que la vie ne dévore le rêve ». Beaucoup en rêvent. Eux, l’avaient fait.

« Merci d’avoir grandi avec moi.»


Un baiser qu’elle envoyait à leur image mouvante et un autre qu’elle vint déposer aux lèvres qui demeureraient encore longtemps ses préférées. Sans doute même à jamais.

« Tu as faim ?
avait-elle lancé d’une voix joyeuse avant que de l’entraîner vers le silhouette ramassée d’un bâtiment faisant apparemment office d’hôtel comme de restaurant Je t’offre le petit déjeuner. puis leurs pas qu’elle suspendait tandis qu’elle ne lui faisait face que pour mieux murmurer   A moins que tu ne préfères satisfaire d’autres appétits ? »

Du coup de fourchette au coup de reins il suffisait parfois d’un mot pour sceller le destin d’un matin. A Julian de choisir.

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@ Julian Bell

Julian Bell
Membre - Docteur Gremlins
67 17/05/2023

42 absolaime DrWeaver (elle) Anglaise
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Sam 24 Juin 2023 - 18:56
Réussir. Un mot qui ne peut que te rendre fier. D'avoir surmonter tous les obstacles, d'être en arriver là alors que bien des personnes vous avaient mis des bâtons dans les roues, d'avoir réussi – oui – cette vie dont vous rêviez à deux, puis trois, puis quatre. Réussir. Il y a bien des façons de réussir dans la vie. Sa vie professionnelle, sa vie personnelle, le défi qu'on s'était lancé il y a trois ans de finir un marathon, d'aider les plus démunis que soi, de faire une petite action aussi douce que bénéfique pour les plus faibles ou les personnes en situation de handicap, de donner de son temps pour telle ou telle association par pure conviction humaine et/ou personnelle. Différentes manières mais un seul but final : se sentir heureux et épanoui dans sa vie. Vous aviez trouvé un équilibre tous les deux depuis le premier jour, un équilibre qui n'a jamais penché vers l'un ou l'autre. Une symbiose qui n'a de cesse jamais cessé de renforcer votre amour et qui a su combattre tous les difficultés. « Oui » tu réponds simplement comme pour prendre conscience que vous l'avez fait, là où bien des couples auraient fini par se déchirer. Là où bien des personnes se seraient vautrés pour ne jamais se relever. Malgré le divorce, vous avez continué à garder ce cap de toujours être heureux à deux, à quatre ou seul de votre côté. C'est le résultat de beaucoup de discussions, de franchise et de respect pour l'autre. Parce que, malgré le divorce, vous avez décidé de vous battre coûte que coûte pour vos enfants. Qu'ils ne pâtissent pas de la séparation ni de vos choix personnels. Toujours leur expliquer chaque décision, chaque pas réalisé. Être aussi honnête avec l'autre dans la bienveillance et en essayant de ne pas le nuire. La base n'est-il pas la communication ?

« Merci à toi d'avoir été – et d'être encore – à mes côtés » tu lui réponds dans un léger sourire qui veut en dire bien plus que tu ne le laisses transparaître. On dit toujours que derrière chaque homme se cache une femme. Et quelle femme. Zipp a toujours été présente, s'acharnant au travail comme à la maison pour le bien-être de tout le monde. Une femme incroyable qui a sa place à jamais dans ton cœur. « Je n'aurai jamais assez d'une vie pour te dire à quel point tu as changé ma vie. Assez d'une vie pour te remercier pour tout ce que tu as fait et ce que tu feras encore ». Quand tu vois vos silhouettes dans cette vitrine, tu retraces tout le chemin parcouru et les efforts partagés. Dix ans d'une vie qui paraissent tout aussi courtes qu'une minute mais tout aussi longues qu'une vie sur Terre. Déjà dix ans de vie à ses côtés, tu n'en reviens pas. « Quand je pense à nous à notre rencontre, je n'aurai pas imaginé une seule seconde qu'on en sera là aujourd'hui. J'étais encore qu'un gamin quand je t'ai rencontré et je suis devenu un homme grâce à toi alors merci » tu finis par dire, répondant à son baiser. Léger mais si agréable. Elle a toujours eu l'art de savoir t'embrasser et de t'emmener loin de la réalité en une fraction de seconde. Avant de vous embarquer vers ce qui semblerait être un hôtel somme tout élémentaire mais charmant. « Eh bien, j'avoue avoir un peu faim » tu commences par dire avant qu'elle ne vienne te murmurer cette question fatidique mais que tu espérais, il est vrai, en ton for intérieur. « Tu connais déjà la réponse, ma vie » tu esquisses un sourire taquin. « Pas besoin de poser la question, allons directement à l'essentiel » tu lui réponds avant que tu ne l'embarques avec toi, prenant en passage les clés de cette chambre où derrière la porte close, vos corps s'entremêleront.

Franchissant la porte, tu n'oublies pas d'accrocher l'écriteau ne pas déranger pour profiter pleinement de ce moment à deux qu'elle vous offre. La fatigue, bien présente, va laisser sa place à un moment immuable qui restera à jamais graver dans vos cœurs. « Je n'ai jamais cesser de t'aimer, tu le sais ? » tu lui murmures alors que vous vous approchez doucement du lit alors que tu viens déposer un baiser sur sa joue, puis à la base de son oreille et enfin dans son cou, l'entrelaçant de tes bras.
@Zipporah Saada 1823085597
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