together we are stronger
feat. @Rachel Lockwood && @Hailey Hawkins 

L’été approchait et avec lui la période des examens. Sur le campus l’air vibrait de cette électricité étrange, grisante pour certains et écrasante pour tant d’autres qui vivaient toujours mal les semaines précédant ces heures cruciales où leurs efforts pourraient être récompensés ou leurs rêves détruits. Elle aussi avait connu ces instants étranges où l’excitation et l’appréhension se le disputaient en un sentiment étrange ou raison et excès de succèdent en des nuits trop souvent blanches et des journées passées les yeux rivés sur l’écran de son portable. Ces moments où le découragement gagnait et où la peur menaçait de la noyer. Un diplôme est tout sauf un simple bout de papier. Un diplôme c’est le sésame vers une liberté dont on ne réalise pas toujours l’importance. Un travail que l’on a choisi et non un que l’on subit. Une indépendance financière. Une vie souvent plus douce que celle des gens qui, contrairement à ses élèves, n’avaient pas eu la chance de choisir eux. Souvent pour des raisons financières. Alors, oui, Zipporah avait bien conscience d’être parmi les plus sévères des enseignants. Mais elle était aussi parmi les plus justes. Et, à sa manière, elle aimait ses étudiants.

Devant elle se profilait le couloir qui, si elle le remontait, la mènerait jusqu’au bureau de Rachel. Une hésitation et ses mains qui s’en allaient se perdre dans les profondeurs des poches de son impeccable pantalon. Elle ne comprenait toujours pas comment elle avait pu laisser leur amitié souffrir de choses qui n’étaient en fin de comptes que peccadilles. Non, ça n’en était pas ! Celle que la juriste avait toujours considéré comme son amie était partie ! Elle les avait abandonnées Hailey et elle et s’en était allée vivre sa vie. Si seulement ! Pour l’enseignante son amie s’était surtout enfuie. C’était lâche ! C’était petit ! C’était surtout blessant. Zipporah n’avait pas pu accepter que son amie ne soit pas venue la voir pour lui parler plus tôt. Si elle avait eu des ennuis il n’y a rien que la femme n’aurait été prête à faire pour elle. Si elle avait juste eu besoin d’air alors l’avocate voulait se persuader qu’elle aurait pu comprendre. Mais Rachel n’avait pas agi ainsi. Et le poison de l’abandon patiné d’un soupçon de trahison était venu moisir une amitié pourtant si sincère.

« Hailey ! Dieu merci tu es là !»

Des mots que la grande brune avait soupiré avant que de franchir en tout juste trois pas la distance qui la séparait de sa seconde si tendre amie. Une accolade plus réservée que d’ordinaire mais due au contexte et l’enseignante qui regardait vers le bureau de leur rousse préférée. Une grimace.

« Tu ne veux pas y aller seule ? Je sais que l’idée d’organiser un brunch champêtre étudiants enseignants était mon idée mais…»

Sa main qui passait dans la masse sombre de ses cheveux avant que sa tête ne dodeline une bonne poignée de secondes et que sa voix ne prennent ses inflexions les plus enfantines.

« J’veux pas y aller ! S’il te plaît !»

Ses mains qui se joignaient et ses yeux qui se faisaient plus implorants que ceux du chat du dessin animé alors qu’elle insistait

« Pitié ! Pitié ! Pitié ! Tu n’as qu’à dire que je me suis tordue la cheville ? Pris la porte en pleine tête ? Ou mieux : dis à Rachel que les aliens m’ont enlevée !»

Ridicule ? Assurément. Mais pas plus que ne l’était ces brouilles qui non seulement étaient indignes des deux femmes mais qui avaient aussi toujours pour fâcheuses conséquences de mettre Hailey en position d’arbitre. Ce qui vu le caractère des deux autres était la pire des positions possibles et quasiment l’assurance de se prendre une balle perdue lors de leurs échanges à feux nourris.

Zipporah se maudissait d’avoir lancé cette idée supposée permettre aux étudiants de décompresser le temps d’un brunch et aussi de resserrer les liens entre le corps professoral et les étudiants. La communication était toujours la clé, ne cessait de répéter celle qui refusait de se rendre à une réunion où toutes les trois étaient supposées préparer ce fameux brunch. Évidemment elles avaient fait appel à Hailey pour organiser la partie caffeinée des choses et la fille de la directrice, Theodora, se chargerait du reste. Deux c’était bien pour tout préparer non ? Après tout l’adage ne disait-il pas qu’à trois c’était la foule ? Zipporah allait d’ailleurs avancer cet argument quand la porte du bureau de la vice-présidente s’ouvrît et que Rachel apparut.

Trop tard pour fuir.

« Je te préviens si jamais la conversation glisse sur autre chose que ce maudit brunch je me jette par la fenêtre !»

L’autre solution était moins pacifique encore… Zipporah avait regardé Hailey et d’un geste de la main l’avait invitée à prendre les devants. Hors de question qu’elle fasse le premier pas aujourd’hui encore. Zipporah était vexée. On ne l’est jamais autant que par les gens que l’on aime le plus.

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Avoir des amies comme Zippora et Rachel c’était très précieux, il fallait tout faire pour que ces amitiés perdurent avec le temps, malgré les coups durs de la vie. Ce genre d’amitié, c’est un peu comme une perle dans une huître, elles sont très rare dans nos vies. Si on m’avait dit dans le passé, que j’allais avoir deux amies comme elles, je ne l’aurais certainement pas cru. Il faut dire que quand j’étais arrivée en ville avec seulement mes bagages et ma fille, je ne pensais pas y arriver. Mais ça c’était du passé et je devais vivre dans le présent, avec toutes les personnes merveilleuses que j’avais rencontré au fil du temps. J’attendais Zippora devant le bureau de Rachel, car nous avions rendez-vous pour mettre au point le brunch qui devait avoir lieu dans très peu de temps. Réunir les professeurs et les élèves pour passer un bon moment autre part que dans une salle de classe était une excellente idée ! Peut-être si les professeurs que j’avais eus durant mes années d’études avaient eu la même idée, j’aurais un peu plus appréciés les cours. Je ne faisais pas parti du corps enseignant ni des élèves mais cela m’étonnait qu’à moitié que mes deux amies m’aident demandés de l’aide. Il faut dire que la plupart de leurs élèves passaient très régulièrement dans mon café et que donc je savais ce qu’ils aimaient boire et manger. J’étais un peu leur carte maîtresse et cela me faisait doucement sourire. Et puis je savais aussi pourquoi l’une de mes amies m’avait suppliée de venir à cette réunion, car de base elles voulaient discutés essentiellement de choses qui ne me concernaient pas mais depuis le retour de Rachel, c’était un peu tendue entre les deux. Alors que je me perdais un peu dans mes pensées, debout devant la porte du bureau de la co-directrice, une voix que j’aurais pu reconnaître entre mille, me fit revenir dans le présent et un grand sourire apparu sur mes lèvres. Même si la situation n’était pas idéale, j’étais toujours ravie de la voir et je devais avouer qu’on ne se voyait pas assez, du moins à mon goût mais ça c’était un autre sujet. Je pris doucement mon amie dans mes bras et je sentis tout de suite qu’elle n’était pas du tout à l’aise, qu’elle était raide comme un bout de bois. « Tu voulais que je sois où ? Dans les murs ? » Il était normal qu’elle soit dans cet état, vu que nous allions passer un moment en compagnie de Rachel et qu’elle n’avait toujours pas digéré le fait qu’elle soit parti sans rien lui dire et qu’elle était revenue un peu de la même façon. Alors que j’allais toquer, la voix de Zip’ me fit tourner la tête en sa direction et les excuses plus bidons les unes que les autres sorties d’entre ces lèvres. Je l’observai, un léger sourire sur le coin des lèvres, l’écoutant sans rien dire, attendant qu’elle soit à court d’excuses et franchement, je devais bien avouer qu’elle en avait quelques-unes de sympathiques mais qui ne marcheraient de toute façon pas. Je secouai la tête tout en laissant un rire s’échapper de ma bouche. « Tu n’as pas d’autres excuses, tu es certaine ? Et tu sais quoi ? La porte ne fait pas 15 km de large, donc je suis quasiment certaine que Rachel a entendu le son de ta voix à travers le bois. Et pour ton suicide, faudra penser à autre chose, parce que depuis le rez-de-chaussée, tu ne risques pas de te faire mal. » Je la pris par le bras et déposa un petit baiser sur l’une de ces joues. « Courage ma belle, je sais que tout va bien se passer et si elle décide de te lancer des trombones ou des élastiques, tu n’auras qu’à te réfugier derrière moi. » Avec les deux jeunes femmes, j’avais pris l’habitude de faire bouclier quand cela n’allait plus et même si je n’aimais pas vraiment ce rôle, je le prenais quand même, parce que je savais qu’au fond d’elles, toutes les deux s’aimaient quand même. Je toquai quelques coups sur la porte mais avant même t’entendre la réponse de la jeune femme se trouvant de l’autre côté, j’ouvris la porte, un beau sourire les lèvres. De toute façon nous étions attendues. « Bonjour madame, votre meilleure équipe vient d’arriver. » Un nouveau rire s’échappa d’entre mes lèvres, tout en espérant un peu détendre l’ambiance dès le début.

©️crack in time

@Zipporah Saada & @Rachel Lockwood

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feat. @Zipporah Saada && @Hailey Hawkins 

L’amitié, une chose spéciale et unique qu’il est parfois difficile de conserver sans quelques montagnes russes. De nombreuses fois dans ma vie j’avais connu des disputes avec des amies, il faut dire que mon franc parler n’est pas toujours du goût de tous le monde. En parlant de conflit en amitié, aujourd’hui je recevais Hailey, jusqu’ici tous va bien et Zipporah, c’est là que les ennuis commencent. Il faut dire qu’entre la brune et moi, la bonne humeur n’est pas forcément au rendez-vous, nous sommes en froid depuis mon départ et depuis que je suis revenue à Oxford, les choses ne se sont pas forcément arrangées. Mon amie me manquait beaucoup et j’espérais fortement qu’un jour nous arriverons à surmonter cela mais ce n’étais pas pour tout de suite apparemment.

J’avais rendez-vous avec Hailey et Zippo pour parler du brunch que nous organisons à l’université, une petite réunion entre élèves et professeurs pour détendre l’atmosphère et se connaître autrement que part nos discussions en salle de cours. Cette approche me plaît particulièrement, il faut dire que je n’ai jamais été une femme très conventionnelle et encore moins une vice-présidente respectant les règles. J’ai pu quelques fois me faire remarquer depuis ma prise de postes, il était donc normal que je sois en faveur de ce merveilleux projet. Zippo était aussi une convaincue, ce qui ne m’étonnais absolument pas, mon « amie » est une femme très sociable et soucieuse du bien être de nos étudiants. Hailey quand à elle, avait souvent à faire à nos étudiants dans son café, bon nombres d’entre eux, moi y comprit se rendait dans l’établissement pour se délectait d’une boissons chaudes ou d’une gourmandises. Hailey avait toujours de très bonnes idées et ne manquerait pas de ravir nos papilles avec ses recettes.

J’étais tranquillement installées dans mon fauteuil, attendant que les deux femmes daignent arriver. Je crus entendre des voix dans le couloir mais personnes ne toqua à ma porte. Cela m’intrigua mais je ne dis rien, elles rentreront quand elles en auront envie après tous. Je continuai d’avancer dans mon travail tout en sirotant un café que je venais de me faire couler en salle des professeurs.  Puis je me mis à me demander comment aller se passer cette réunion, Hailey connaissait parfaitement les tensions entre Zippo et moi et puis nous sommes amies depuis des années toutes les trois, même si nous étions à l’université nous ne nous gênerons pas de nous dire nos quatre vérités si les choses devaient dégénérés, nous verrons. Nous allons même tous de suite le voir, car quelqu’un toquait à la porte. Je n’eus pas le temps de répondre que je vis la frimousse des deux brunes pénétraient dans mon bureau. Je souris instinctivement aux deux, j’étais contente de les voir, oui toutes les deux.

« J’avoue que je ne pouvais pas rêver mieux en effet. »

Je souris puis fut mal à l’aise quand mon regard se posa sur celui de Zipporah. Je leur montrai les fauteuils présents devant mon bureau afin qu’elles puissent se mettre à l’aise.

« Allez-y installez-vous les filles, ne restez pas debout. »

Nous allons être vitre fixé sur le déroulé de cette réunion. Zippo ne semblait pas plus à l’aise que moi mais je ne doutais pas des talents d’Hailey chou pour créer et animer le dialogue.

Spoiler:

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feat. @Rachel Lockwood && @Hailey Hawkins 

Dans nombres de livres, de films et désormais de séries, l’on ne compte plus les fois où un personnage erre dans un lieu comme habité par les souvenirs qui s’y sont tissés. De cris comme de larmes. Du meilleur comme du pire. De ces galaxies de poussières de vies qui, avec la douceur qu’apporte le temps, font au final sourire. Plus jeune, beaucoup plus jeune, c’est en regardant la mini série Rose Red que la future juriste s’était passionnée aussi bien pour la littérature horrifique que pour l’architecture. Elle s’échinait pendant des heures à dessiner les plans de ces maisons qui n’avaient heureusement jamais vues le jour. Le temps avait passé, les ambitions changé mais la croyance avait, elle, perduré. Et Zipporah avait souri lorsque, le temps d’une seconde, elle avait entendu les échos de leurs rires à Rachel et elle. Quand elles partageaient tout et surtout l’un de ces verres qu’elles dégustaient toutes les trois tout en picorant avec appétit les délices préparés par Hailey. Elles prédisaient l’orage qui finirait bien un jour ou l’autre par frapper leur amitié mais elles se juraient alors d’en ressortir plus soudées encore. La suite devait douloureusement leur prouver que non.

« Il me semble ne pas avoir eu le plaisir de te féliciter personnellement pour ta nomination ? n’avait pu s’empêcher de lancer celle qui demeurait appuyée au chambranle de la porte, les bras croisés sur sa poitrine et un sourcil volontairement et exagérément arqué Mais je suis sûre que tu voudras bien m’excuser : la surprise m’aura sûrement fait perdre mes moyens.»

Se souvenant alors de s’être jurée à elle-même de ne pas faire d’Hailey la victime collatérale de leurs silences ou remarques acerbes la professeure de droit était venue s’asseoir face à celle pour qui elle se fendit même d’un sourire. Alors qu’elle se laissait couler dans son fauteuil elle avait levé la main, un peu à la manière d’un étudiant désireux de poser la question qui lui titillait le bout de la langue.

« Je me demandais où tu rangeais tes trombones et tes élastiques s’il te plaît ? C’est juste pour satisfaire à ma curiosité naturelle disons…»

Consciente qu’elle commençait déjà à dépasser les limites la grande brune s’était retournée vers la femme à ses côtés et levé les deux mains cette fois en un geste de cessez-le-feu immédiat. Elle n’aurait pas dû dire cela. Elle promettait de ne plus recommencer. Ou pas trop fort. Ni trop vite. Ni trop souvent. Mais il ne fallait pas non plus lui demander la lune !

« Comment vont tes enfants Rachel ? une mine outrée et sa main qui se posait à plat sur sa bouche ouverte en un O parfaitement imparfait Pardon ! Maintenant que tu es vice rectrice j’ai encore le droit de poser ce genre de questions ? un léger sourire en coin et le ton qui se faisait plus grave tandis qu’elle délivrait ses mots Je te présente mes excuses certaines habitudes, surtout les plus amicales sont dures à perdre.»

Puis sa banderille mouillée et l’acide plantée Zipporah s’était retournée vers son amie la plus raisonnable et feignant d’ignorer tout le début de leur conversation elle avait sorti sa tablette et fouille parmi ses documents.

« Étant donné la diversité des régimes alimentaires suivis sur le campus je m’étais dit que nous pourrions peut-être en profiter pour permettre justement l’échange de connaissance en proposant plusieurs tables où sur chacune un régime précis serait mis à l’honneur ?»

Se concentrer sur le buffet. Se concentrer sur la nourriture pour éviter de poser la question.

« Au fait Rachel si tu comptes te tirer une fois encore tu penses nous prévenir cette fois ? Histoire que je m’organise.»

Quand il faut que ça sort faut que ça sorte !
Là c’était fait.

« Hailey tu voyais ça comment toi ? Plutôt petits fours ou mini sandwichs ?»

Exemple parfait de l’expression   « Passer du coq à l’âne » ! Ou de « Noyer le poisson » ? Non. Simplement de « faire chier son monde» .

Spoiler: