OXFORD MY LIFE
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Ghost Train and candy floss feat. Yuvan

@ Winnie Sandman

Winnie Sandman
ADMIN — JAMAIS SANS MA POÊLE
75 13/05/2023

self .absolaime turque
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Mer 14 Juin 2023 - 11:24


together we are stronger
feat.   @Yuvan Prakash   


La nuit était en train de naître, les lumières délavées du jour peu à peu balayées par un vent tiède venant jouer dans ces mèches si folles que je me désespérais de jamais parvenir à les faire tenir en place. Dans le moindre recoin de cette foire devenue mon royaume nous nous affairions à régler les derniers détails d’une soirée qui se devait d’être parfaite. Ce soir tous les profits iraient à ces organismes et associations qui se démenaient pour protéger les droits trop souvent menacés des membres de la communauté LGBTQIA+. Nous savions tous que ce genre d’initiatives ne serait pas apprécié de tous mais nous avions  réussi à nous trouver un allié de poids dans l’université d’Oxford. Si rares étaient ceux à prendre des gants envers des forains les gens se montraient bien plus précautionneux envers ceux et celles qui depuis des générations formaient l’élite de la nation. De toutes les nations même…

Plusieurs fois j’avais du me rendre sur le campus pour mieux tenter de trouver des gens désireux de se faire quelques billets en venant bosser avec nous. Franchement on ne peut pas dire que mes recherches furent des plus fructueuses mais à quoi d’autre s’attendre quand l’on s’adresse à des privilégiés qui se sentent pour beaucoup agressés quand on les raille sur le sujet. Mes mots sont méprisants et j’en ai bien conscience. Ils sont réducteurs et injustes je le sais aussi. Mais ils étaient nombreux, de leur côté aussi, à me réduire à des clichés éculés et puants. Disons que je me sens toujours mal à l’aise avec ces gens qui me rappellent un peu trop -et pas toujours volontairement je le reconnais- à quel point je manque d’érudition. De connaissances. Et je dois bien dire que l’idée de devoir former ce soir un tandem avec l’un de ces privilégiés ne m’enchantait pas le moins du monde !

« Hey ! Winnie ! me héla l’une de mes amies en me voyant passer non loin de son attraction.
— Salut Dylan ! Je peux faire quelque chose pour toi ?

— J’aurais bien quelques idées mais je pense qu’t’es encore trop prude pour ce genre de jeux ma jolie.»

Un doigt levé bien haut pour témoigner de l’agacement que ces propositions indécentes m’inspiraient et je m’éloignais a reculons quand mon intenable amie me retint de l’un de ces sifflements suraigus dont elle avait le secret.

« Demi-tour petit lutin aux cheveux de paille ! Ton binôme pour ce grand capharnaüm est arrivé et il se trouve à l’entrée du train fantôme.
— Le train fantôme ? T’es sérieuse ?!

— Oui, M’dame !
— Mais il est où Liev ?!!!

— En train de courir après de longues gambettes je pense ?
— Ouais bah si tu le croises dis lui que je suis pas payée pour lui permettre de se détendre la braguette ! Je suis supposée être au palais des glaces !»


Exact, j’aurais même dû y être depuis un moment mais Gabriel avait encore trouvé le moyen de se fourrer dans les pires des guêpiers et semer ses créanciers nous avait demandé de piquer un tel sprint que j’en avais le souffle encore bien trop court à mon goût. Ce qui rendait mon humeur quelque peu grognon. Les mains dans les poches de mon battle et ma casquette de Gavroche boudeuse si bien vissée sur ma tête que c’était à peine si l’on apercevait mes yeux je rejoignis l’attraction où j’étais visiblement attendue. Et mes lèvres s’étirèrent en l’aube d’un sourire alors que je me rendais compte que je connaissais le bichon avec qui j’allais devoir bosser.

« Salut vous !
avais-je dit tout en relevant légèrement mon couvre-chef et en lui souriant Besoin de mettre du ketchup sur tes frites toi aussi ? je n’ai jamais aimé les épinards ni le beurre Ils t’ont expliqué ce qui t’attendait ?»

Comme j’avais plus d’un doute sur la question je m’éclipsais une seconde juste le temps d’aller récupérer nos ravissants costumes du soir : sorcière fournie avec le balais ou squelette. Absolument pas original, je sais, mais les gens paient pour une peur qu’ils maîtrisent. En vérité ils veulent jouer à feindre la peur. Tendant son costume à mon acolyte d’un soir je souris

« Si tu veux t’enfuir ç est maintenant. Et si tu veux te faire quelques billets en plus après on peut aller vendre les pommes d’amour et les barbes à papa ils manquent de masochistes pour la soirée. Tes petits copains étudiants étant de vrais connards quand ils viennent ici.»
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@ Yuvan Prakash

Yuvan Prakash
MEMBRE - APOLLON HOUSE
52 04/06/2023

20 mujhe Yav. Indienne
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Sam 24 Juin 2023 - 15:50
C'était la fin de l'année. La fin de ma deuxième année ici à Oxford, avec ses lots de montagnes russes émotionnelles. Si la fin des examens sonnait pour presque tout le monde la fin du boulot, qu'il soit scolaire ou non, annonçait pour moi les bouchées doubles. Si je voulais continuer à me montrer digne de ma bourse, je devais maintenir le cap et le niveau, et ne pas me relâcher pendant l'été. Tout en profitant de ce temps libre pour me faire embaucher partout où on pourrait avoir besoin de moi. Les factures, elles, ne prenaient pas de vacances. Et bientôt il faudrait financer d'autres ouvrages, d'autres fournitures... un véritable gouffre m'attendait. Mais hors de question de se laisser abattre ! Après mon service au bar, je rentrais vite fait prendre une douche, et courrait vers le job suivant. La fête foraine avait besoin de renforts en cette soirée particulière, alors j'avais signé pour ma présence. Après mon premier diplôme universitaire, dans un an, je pourrais peut-être enfin prétendre à d'autres emplois plus rémunérateurs, mais en attendant, tout ce que j'ai à proposer c'est un diplôme de fin d'études secondaires, et tout prestigieux soit-il dans mon pays, ça n'en reste pas moins un diplôme de lycée indien, qui n'a que trop peu de valeur ici.

J'arrivais un peu essoufflé, regardait rapidement le stand auquel j'avais été attaché, et m'y rendais sans plus attendre. Il paraît que les indiens sont toujours en retard... et bien je suis là pour leur prouver que c'est faux ! Bon, d'accord, on a pas la même gestion du temps, mais... je suis en Angleterre, je m'adapte.

Heureusement, ma collègue d'un soir se révélait être une personne que je connaissais déjà. Alors je la saluais en souriant, avant de secouer légèrement la tête sur les côtés (façon très indienne, là j'y peux rien) pour répondre à sa question.

- Pas plus que ça, je viens d'arriver...

Le costume ne me fait pas peur, au moins je n'aurais pas froid là dedans. Quoi qu'en disent les locaux, une fois que y'a pu de soleil, été ou pas été, ici, on se les gèle vraiment !!

- Tu peux compter sur moi ! J'ai l'intention de profiter des vacances pour renflouer le compte en banque... et t'inquiète pas pour les connards, je les gère si t'en as marre.

Dans le pire des cas, je peux toujours jouer les étrangers ingénus qui comprennent pas ce qui se passe. C'est plutôt efficace, comme technique. Je passe pour un con, c'est sûr, mais j'en pense pas moins de l'autre, alors...

Je bouge un peu dans mon costume, avant de me plaindre faussement :

- Rho, c'est nul, les os claquent même pas ! T'as quoi comme potions, toi ? Histoire de voir si on peut pas s'amuser un peu nous aussi...
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@ Winnie Sandman

Winnie Sandman
ADMIN — JAMAIS SANS MA POÊLE
75 13/05/2023

self .absolaime turque
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Mer 5 Juil 2023 - 2:29


together we are stronger
feat.   @Yuvan Prakash   


Les étudiants m’agaçaient. Sans doute parce qu’ils ne l’impressionnaient que trop drapés de leur légitime arrogance, le savoir bouillonnant sous leur grosse calotte crânienne, la condescendance luisant a leurs iris et la moquerie fusant de leurs lèvres pincées. Je détestais l’idée de savoir que ces gens qui ignoraient pour la plupart tout du monde seraient ceux qui, demain, le dirigeraient. Ils se gargariseraient de ces mots qu’ils asséneraient avec la même assurance que leurs prédécesseurs, jurant de faire mieux quand le plus souvent ils ne feraient qu’aggraver les choses. Simplement parce que ces élites, comme elles aimaient à se nommer elles-mêmes, n’avaient du monde que l’illusion, le fantasme. Mais comment aurait-il pu en être autrement quand ils ignoraient même la crainte de ne pas avoir de quoi remplir leur ventre à la fin du jour ? La hantise de ne pas savoir où dormir ou de quoi serait fait le lendemain ? Ces étudiants jouaient à vivre quand la plupart d’entre nous rêvions d’exister.

« T’es rigolo avec ta tête. On dirait un ressort déglingué. Et j’adore les ressorts comme tout ce qui est déglingué, détraqué ou pas normal.»


J’avais ri. Sans me moquer une seule seconde mais avec assez de douceur à mes prunelles et à mes lèvres pour qu’il comprenne que c’était juste ma manière -clairement spéciale je vais pas le nier- de lui dire que lui je l’appréciais. Et cela tombait bien vu que nous étions condamnés à souffrir ensemble toute la soirée. Mon regard qui glissait, un peu à la dérobée, tandis qu’il semblait réellement s’amuser de son costume comme de ces heures qui nous attendait. J’avoue, le coup des os qui ne claquait pas, ça m’avait bien fumée et je n’en avais rien que plus encore quand, dans un clin d’œil, je lui murmurais sur le ton du secret

« L’important c’est de leur faire claquer des dents à eux. Tu sais : ceux qui sautent dans les wagons de notre train persuadés qu’ils ne feront que se baver dessus en se roulant des pelles aux bruits de ventouses ? Ceux-là ce sont mes préférés ! J’adore leur lancer ma potion de mille-pattes et vers de terre !»


Et c’est là que je sortis mes mini chaudrons. Le noir c’était pour les fameux petits monstres réalisés en une matière assez molle et gluante pour faire illusion. Le vert c’était pour les fils fournis avec araignées : rien de vivant mais ça faisait toujours bien hurler. Trop pour mes tympans parfois même. Et puis il y avait le rouge avec mes provisions pour les pauses entre deux trains. Des bonbons qui roulent au palais et collent aux dents et des mini bouteilles de sodas. Alors que je partageais avec lui mes merveilles je m’assis sur le bord des rails et m’allumais une cigarette avant de lui en proposer une autre

« Si t’es parviens à faire hurler au moins une personne dans les trois prochains trains alors je te ferais visiter ce que les gens comme toi ne voient jamais. Je t’emmènerai avec moi de l’autre côté du miroir du monde des circassiens et tu vas trop aimer je pense !»


Alors que j’avais mes amis et collègues nous saluer avant que d’enfiler leurs masques de Zombie pour l’un et de Dracula pour l’autre je souris à mon complice d’un soir. Nous avions encore un peu de temps avant que d’entrer en piste. Autant en profiter pour faire connaissance non ?

« Tu sais que je connais même pas ton prénom ?
m’étais je surprise à glapir en réalisant qu’en effet nous ne nous étions jamais officiellement présentés. Me relevant et pirouettant de manière à me retrouver un instant à marcher sur les mains je demeurais la tête en bas et les pieds en l’air quand je pouffais de rire Moi, c’est Winnie. Circassienne, normalement équilibriste et parfois même trapéziste mais pour ce soir petite sorcière et train fantôme. Et toi ? C’est quoi ton petit nom ?»
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