OXFORD MY LIFE
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Kiss Me Thrill Me Kill Them

@ Clémentine Lefaye

Clémentine Lefaye
ADMIN LADY RIP
14 30/06/2023

36 self .absolaime franco-colombienne
#
Ven 30 Juin 2023 - 11:41


together we are stronger
feat.   @Alexandre Mayfair   



La nuit était tiède, presque chaude. Toute la journée les gens avaient espéré, presque prié pour que les cieux se mettent à gronder et  déversent leurs larmes les plus amères sur les pavés assoiffés de la capitale française. Quelques unes étaient venues rafraîchir une nuque, mouiller la soie d'une lèvre ou même, pour les plus mutines, rouler dans l'un de ces décolletés qui comme les hirondelles annoncent le printemps, célèbrent l'arrivée de l'été. Mais Paris demeurant fidèle à elle-même jamais ses terrasses ne s'étaient vidées de leurs hôtes. Touristes comme titis avaient continué de siroter leurs noisettes, Monaco's et autres spiritueux doux au palais. Au ciel les heures s'étaient peintes, avançant comme le soleil déclinait, lui. Il n'y a pas qu'à Rome que la vie soit douce. Et, non, je ne suis pas objective : après tout l'on parle bien de mon pays. Enfin, de l'un des deux.

« Bonjour Madame. Puis-je vous aider ?»

Cette politesse souvent si empesée qu'elle tombait dans l'obséquiosité avait une furieuse tendance à m'agacer. Sans parler de ces sourires qui eurent fait verdir de jalousie le Joker lui-même et qui ne vous étaient servis que pour mieux vous poussent à la consommation.  Compréhensible certes, après tout il faut bien que chacun gagne sa vie.

« Je vais vous prendre cinquante-neuf roses s'il vous plaît.

— Avez-vous une préférence pour la couleur ?
— Blanches, oui.»  


Il y avait quelque chose de consternant à chaque fois voir l’étonnement se peindre au visage des fleuristes devant mes choix qui, pourtant, ne changeaient jamais. Cette petite boutique, fort mignonnette et située sur l’île de la Cité, m’avait plue dès la toute première fois où je m’y étais aventurée il y avait bien des années de cela maintenant. A l’époque le propriétaire était un homme à la silhouette élancée et élégante dont la voix chevrotait mais dont les doigts demeuraient d’une agilité impressionnante. Et sa sagacité ! J’en avais été sincèrement troublée. Et, même, décontenancée. Quand je quittais l’échoppe quelques brèves minutes plus tard l’homme reposait paisiblement au sol, une pivoine posée sur la tache vermillon à son cœur. Il m’avait dit qu’elle était sa fleur préférée. J’avais voulu lui faire cet ultime présent. J’aimais bien ce vieillard. Rien de personnel, juste les affaires. Mais depuis ce jour qui avait scellé mon entrée dans le monde obscur du crime, lorsque mes pas -et mes affaires- me ramenaient dans la Ville Lumière alors j’aimais à venir en pèlerinage dans la boutique aujourd’hui tenue par sa belle-fille. Une chic fille. Les paumes des mains constellées des stigmates de son travail et la passion qui faisait vibrait sa voix. Je l’aimais bien elle aussi. Espérons que je n’aurais jamais à lui demander sa fleur préférée.

« Ponctuel, comme d’habitude.»


Pas besoin de me retourner, ni même de tendre l’oreille pour reconnaître l’aura de la créature vivante que je supportais le mieux au monde. Ce monstre qui faisait si bien écho au mien que la partie romantique -presque poétesse- en moi aimait à penser que nos étoiles étaient faites pour se rencontrer. La vérité étant, elle, plus … gothique ? Une journée caniculaire sous le soleil de Bogota. Et la sueur glacée qui avait perlé à mon front pour mieux venir rouler à mon échine quand nous nous étions faits face. Deux chasseurs et une seule proie. Dans les livres, foudroyés par l’amour, nous nous serons alliés pour mieux occire notre cible. Mais une fois de plus ce genres de choses n’existent jamais que dans les ouvrages les plus sirupeux. Alexandre avait logiquement été le plus rapide et le plus agile me privant du plaisir de voir la femme rendre gorge. Certes être spectatrice d’un spectacle macabre est divin mais la frustration de n’être que cela est, elle, amère. La vanité est un péché que l’on finit toujours par payer et ce fut peut-être là la toute première leçon qu’il m’offrît quand, profitant de mon trouble, il tenta de me trancher la gorge. Il y serait arrivé sans grand mal -ce qui m’aurait probablement valu de finir en fantôme prisonnière éternelle de sa sotte mélancolie- si mon instinct plus encore que mes réflexes ne m’avaient saisie et sauvée. Les armes, blanches ou à feu, sont redoutables mais les petites décoctions, mes petits poisons d’amour le sont tout autant. Même les plantes en apparences les plus inoffensives comme muguet peuvent, pour qui sait s’y prendre, se révéler être délicieusement mortelles. Alexandre a eu de la chance : je suis une spécialiste. Il a survécu. Au moins notre rencontre eut du panache !

« Je t’aime.»


Affolant la difficulté des gens à mettre en paroles la plus simple des choses. Tant d’êtres rêvent d’amour. Certains ont même la chance de le trouver. Mais rares sont ceux qui parviennent à en jouir tant ils sont doués pour le détruire avant même que de l’avoir bâti. Je ne me pose jamais de questions en matière d’amour. Si je désire je le dis. Si j’aime je le dis avec la même facilité. Et je préfère le préciser tant les gens ont parfois qu’on leur mette les points sur le i : je le fais et je le prouve tout autant car l’amour peut bien se conjuguer à tous les temps il ne se savoure qu’au présent. Le mode passé ? Mes ex époux, j’en ai eu six, reposent en paix six pieds sous terre après cv avoir insurgé six fois mes tisanes du diable. J’aime la symbolique.

« Avons-nous le temps de dîner ? Où nous faut-il déjà nous précipiter vers notre prochain client ?»


Tuer était un art encore plus magique lorsqu’on le pratiquait à deux. Même si… Même si je me demande parfois pourquoi mon compagnon vient sur un terrain où il n’a plus rien à prouver ni à gagner mais tant à perdre. La réputation et sa vie entre autres et dans cet ordre très précis je vous prie. Un baiser plus tendre que passionné. Je répugne à m’exciter avant une chasse. C’est mauvais pour ma concentration. Puis je lui avais tendu les roses, passé mon bras au sien et posé ma tête au creux de son épaule.

« Comment s’est passé ta journée mon ange ?»


Les mots les plus anodins dans la bouche des amoureux les moins anodins qui soient.

Rien que le quotidien de deux tueurs trop chevronnés pour être encore à gages. Nous avions l’un et l’autre débuté pour gagner de l’argent. Désormais nous le faisions pour le plaisir. Et pour l’art. Ne jamais oublier l’art ! Ou je m’agace vite. Et, ça, c’est dangereux.
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Alexandre Mayfair aime ce message

@ Alexandre Mayfair

Alexandre Mayfair
NEWBIE SUR OML
8 23/06/2023

absolaime uc
#
Mer 5 Juil 2023 - 22:14


together we are stronger
feat.   @Clémentine Lefaye   



Alexandre aimait quand le ciel se paraît d’un manteau d’orage. Il trouvait ce temps là, ombrageux bien plus beau qu’un plein soleil. Pour lui, les villes étaient plus belles une fois qu’elles se paraient de leur manteau d’ombre. Paris n’échappait pas à la règle. Il préférait la Ville Lumière emmitouflée dans ses ombres. Loin d’une image d’Épinal. Il avait cette vision plutôt cynique du monde. Il se moquait des zones d’ombres. Il s’en repaissait. Il était fait d’ombres et de lumières. Il n’aimait pas celles et ceux qui prétendaient n’être que l’un ou que l’autre. Ils se trompaient  sur toute la ligne et ils n’étaient pas crédibles.

Ses pas, indifférents au tempo de cette ville, qui le menait jusqu’à celle qui l’accueillit sans avoir à se retourner. Ponctuel ? Bien sûr qu’il l’était. Il arrivait toujours à point nommé, sans s’embarrasser d’arriver avec un retard calculé. Non, il n’était jamais en avance et encore moins en retard.

« Je ne voudrais pas te faire défaut. »

Son regard qui se posait sur la Femme. Là où il ne s’embarrassait pas de ronds de jambes ni de commentaire, là où il traitait les autres avec la plus grande indifférence, il n’y avait que quelques individus qu’il plaçait au-delà des autres, mais il n’y avait qu’une personne qu’il surnommait ainsi. Celle qui tenait le bouquet de roses blanches. Clémentine. Eux qui s’étaient presque affrontés dans les rues assommantes de chaleur de Bogotá. Une cible. Deux tueurs. Sa victoire à lui. Leur affrontement qui s’en était suivi et qui s’était soldé par un échec pour eux deux. Rares étaient ceux qui pouvaient se vanter d’avoir échappé à Alexandre. Un sourire sincère aux mots de Clémentine.

« Je t’aime. »

Il n’avait pas plus de mal qu’elle à dire ces mots. Il énonçait les choses clairement, posément. En vérité, il était rare qu’Alexandre se départisse de sa voix calme et posée. Il pouvait parfois sembler ne rien éprouver, à par peut-être la parfaite maîtrise de lui-même et de chacun de ses gestes.

« Nous avons aisément le temps de dîner. Peut-être que par le plus grand des hasards, nous pourrions retrouver notre prochain client. »

Car Alexandre laissait rarement quoi que ce soit au hasard. Ils avaient aisément le temps de profiter de leur dîner, sans compromettre leur contrat. Alexandre prenait un risque plus que calculé. Il n’avait rien à prouver et tout à perdre. Mais il ne pouvait pas donner l’impression d’avoir pris sa retraite ou du recul, sinon n’importe quel péquenaud pourrait se mettre en tête de prendre sa place. Même s’il ne se leurrait pas, un jour viendrait où La Mort Blanche faillirait et un ou une autre, plus jeune, viendrait prendre sa place. Seulement, il ne comptait pas quitter la scène si facilement. Quiconque voudrait un jour prendre sa place devrait s’en montrer digne. A vrai dire, en dehors de Clémentine, il doutait avoir à ce jour rencontré quelqu’un qui en soit capable.

Il saisit le bouquet tendu par Clémentine et lui rendit son baiser avec cette tendresse qu’il n’avait que pour elle. Pourtant, ils restèrent chastes alors qu’il ne leur aurait pas fallu grand-chose pour céder à leur passion, mais cela aurait été contre-productif. Il avait serré la jeune femme contre lui et s’était enivré de son parfum.

« Elle vient de prendre un bien meilleur tour. » s’était il amusé. « Et la tienne ? »

Il se délectait de cette apparente normalité. Le monde ne voyait qu’un couple échangeant des banalités. Ce qu’ils faisaient, évidemment. Excepté qu’ils ne parlaient pas d’une journée dans un bureau lambda. Bien au contraire.

Ils en avaient fait de la route tous les deux depuis leurs débuts. Et Alexandre ne pouvait s’empêcher de s’enorgueillir un peu de ce chemin parcouru. Il n’avait pas lésiné sur ses efforts et il avait frôlé la mort plus d’une fois, mais cette danse là, il avait appris à la maîtriser. Ce n’était pas encore que la lame de la faucheuse s’abattrait sur lui.

« Allons dîner et nous parlerons ensuite ? »

Une fois leur dernier client expédié. Une fois qu’il n’y aurait plus qu’eux pour profiter de la fin de la soirée. Il avait déposé un nouveau baiser aux lèvres de la Femme. Une promesse pour ce que serait leur fin de soirée. Mais les affaires primaient. Ils le savaient tous les deux et ils s’accordaient sur le sujet. Leur art ne souffrait d’aucune distraction.

« Qu’en dis-tu, un bon dîner et une fois les détails réglés, une soirée rien que pour nous ? »

Oui, vraiment, quiconque aurait laissé traîné une oreille n’aurait rien entendu d’anormal. Mais l’une comme l’autre connaissait les mots qui se dissimulaient dans ces phrases, leur travail, ce qu’ils pouvaient faire et qui jamais ne seraient mentionné à haute voix près des oreilles indiscrètes.
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Clémentine Lefaye aime ce message

@ Clémentine Lefaye

Clémentine Lefaye
ADMIN LADY RIP
14 30/06/2023

36 self .absolaime franco-colombienne
#
Sam 2 Sep 2023 - 20:12


together we are stronger
feat.   @Alexandre Mayfair   



« Si je remets chaque jour ma vie entre tes mains, mon amour, c’est parce que je n’ai aucun doute sur le fait qu’il n’y a pas d’endroit au monde où elle soit plus en sécurité.»


Les mots, si sirupeux qu’ils en devenaient niais, dont les amoureux raffolaient. Ces serments qu’ils se faisaient entre deux bécots échangés sur l’un de ces bancs publics dont Brassens parlait toujours avec sa tendresse habituelle même si un brin désabusée. Pour mon amie la fleuriste nos échanges n’étaient jamais que les jeux littéraires de deux pigeons voyageurs venus roucouler dans cette ville lumière qui semblait n’avoir été créée que pour ça. Mais c’était un monde de ténèbres qui s’ouvraient derrière ces mots que nous pensions néanmoins si fort. Mais là où elle ne voyait que l’emphase propre à tout cœur enamouré j’énonçais une vérité crue et sanguinaire. Alexandre protègerait toujours ma vie. En donnant la sienne s’il l’estimait nécessaire. Et même s’il ne me le disait jamais je savais qu’il estimait me le devoir. En me laissant entrer dans son lit j’étais devenue un fusible pour ses innombrables ennemis. En m’ouvrant son coeur j’étais devenue un pion possible. En faisant de moi sa reine j’étais évidemment devenue la cible favorite.

« Tu n’as pas pu t’en empêcher ? Ou y aurait-il une raison particulière qui t’ai amené à prendre des précautions supplémentaires ? »


Dans ma voix il n’y avait pas d’ inquietude ni la moindre once de jugement. Rien que des faits. Ma manière de dire à mon compagnon que je les avais vus. Ces hommes, presque aussi bons que moi, et qui sous couvert de jouer les touristes protégeaient nos arrières.

« Je dois avouer que je m’étonnais du choix de Jerry mais j’imagine qu’il profite de sa petite… Comment s’appelle l’enfant déjà ?»


Mon ton était, comme toujours, léger. Mais mes silences et mes regards étaient, eux, de plomb. Alexandre n’avait jamais eu peur de quoique ce soit ni comme même de qui que ce soit. Même pour ses jumelles, les prunelles de ses yeux, il n’avait jamais cillé. Pas par inconscience ou vanité comme le déduisaient si souvent ses rivaux et ennemis. Mais par conscience de ses capacités. L’homme de ma vie était l’un des plus dangereux au monde. Au sens le plus littéral du terme. Il savait tuer, le faisait bien et sans même ciller. Toute à l’heure, entre la poire et le dessert, lui et moi irions pendre par ses propres tripes notre cible. Et nous dégusterions ensuite notre dessert comme si de rien n’était. Et je savais, pour l’avoir vu faire, que la dernière personne à avoir fait perler des larmes aux yeux de June avait vu les siennes se tarir avant même que le repos éternel ne lui soit accordé. Mais je n’étais pas June. Je savais me défendre et même mieux j’étais une reine vénéneuse. Dommage que mes maris précédents ne puissent plus en témoigner.

« Te décideras tu à me parler ou devrais-je t’arracher la langue pour palier à ma frustration ? Et tu sais à quel point j’aime pourtant te voir l’agiter la coquine.»


Mais son excès de précautions m’avait rendue nerveuse. Et  son obstination à se taire ou, pire encore, à esquiver mes réponses commençait à faire naître en moi une chose que j’exécrais : la peur.

« Qui ?»


Le nom. Je voulais entendre claquer dans l’air d’une nuit emplie de surprises le nom de l’être qui était parvenu à faire naître aux prunelles de mon amour le trouble de l’inquiétude. Pour me montrer parfaitement honnête je ne voyais qu’un nom. A un moment ceux de Caleb Pearson, Angus Cahill, Liam Cooper et de leurs organisations auraient pu me venir. Mais l’alliance entre nos familles semblait solide et je savais ces êtres trop intelligents pour menacer un équilibre toujours des plus précaires. Tant que les affaires des uns et celles des autres pourraient prospérer en bonne intelligence alors la paix tiendrait. Mais cet arrangement n’était pas du goût de tous et à Londres comme à Dublin ou même plus loin encore notre conglomérat dérangeait.

« Les Hamilton ? Ou serait-ce nos chers amis les Cebrian ?»


Les américains ? Ou les espagnols ? Et plus important encore.

« Rassure-moi… Elle vaut chère au moins ?»


Ma tête. Celle qui devait avoir été mise à prix par nos ennemis.
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