together we are stronger
feat.   @Kendall Thomas   

Les lumières de la ville défilaient derrière la vitre de la voiture. Minuscules bulles de couleurs que la jeune femme regardait, comme fascinée, tandis que son front venait lourdement replier contre cette vitre où elle tentait de trouver un peu de fraîcheur. Le sang battait à ses tempes, ses oreilles bourdonnaient et à sa gorge remontait la plus amère des biles. Tiens… Des néons déformés mais pas assez pour qu’elle ne reconnaisse pas ceux du casino. Son petit nez qui s’était un peu plus écrasé sur la vitre tandis que ses mains, menottées, venaient timidement se poser elles aussi sur le verre de la voiture de patrouille qui la ramenait vers le poste. A l’avant, séparés d’elle par le grillage, les deux officiers en uniformes discutaient. Ou, à en juger par les regards qu’ils jetaient dans le rétroviseur, ils s’interrogeaient. Sur le bien-fondé de leur arrestation. Sur leurs chances de s’en sortir sans se mettre ni leurs supérieurs ni, aussi si ce n’est même surtout, la famille de la jeune enivrée sur le dos.

« Je pense que c’était une erreur…
— Sans déconner Einstein ! avait répondu dans un claquement de langue à son palais celui qui ôtait sa casquette et se passait une main nerveuse à ses cheveux blonds ; Je t’avais dit de la laisser tranquille cette môme !
— Hey ! J’suis pas une môme !»

Athena, visiblement pas assez imbibée pour en oublier son orgueil, se redressait. Trop vite vu la manière dont sa tête heurta le plafond de l’habitacle lui arrachant un grognement plaintif et s’attirant les regards de ceux qui, s’arrêtant sur le bas côté de la route, s’étaient retournés vers elle dans un même élan.

« Magnifique !
— Quoi ? Elle a rien ! Au pire elle aura une bosse ? Cela lui apprendra peut-être à moins boire quand elle sort ?
— T’as vraiment envie d’appeler le chef et lui expliquer que non seulement tu as trouvé amusant d’arrêter un membre de la famille Tindall mais qu’en plus tu la lui rends bourrée, sûrement perchée et avec une vilaine bosse à sa tête de linotte ? T’as une bonne assurance vie ? Parce que ta femme et tes gosses risquent d’en avoir besoin! Abruti…
— Vu comme ça…
— Parce que tu vois une autre solution toi ?!»

En effet les deux patrouilleurs s’étaient assurément montrés trop zélés en arrêtant une jeune femme visiblement ivre et qui déambulaient sur le boulevard , désorientée, alors qu’ils patrouillaient dans le coin. Quand l’un des deux avait fini par la reconnaître c’était trop tard son collègue lui avait déjà passé  ses satanées menottes et l’avait poussée dans leur voiture sans ménagement et en prévenant par radio qu’ils la ramenaient au poste. Leur seule chance ? N’ayant pas réussi à lui soutirer son nom tant elle était alors remontée, son patronyme aux relents de royauté n’avait pas été prononcé. Les deux hommes soupiraient alors qu’ils cherchaient une solution quand la jeune femme s’était mise à grogner tout en se démenant comme une belle diablesse sur sa banquette

« Ça me fait mal !»

Les policiers qui roulait des yeux pour l’un et grommelait pour l’autre, légèrement dépassés par la situation autant que par l’attitude de celle qui maintenant semblait jaillir hors de sa léthargie et tentait si bien d’ôter ses menottes qu’elle s’en cisaillait les poignets ! La peau était rougie et, par endroits même, légèrement égratignée. Quand la première goutte de sang comme ça à perler à son derme d’opaline le plus jeune des deux officiers était descendu de voiture et se dirigeait déjà vers l’arrière sous les yeux interloqués de son coéquipier

« Tu fais quoi là ?
— A ton avis ? Je vais sauver nos culs !
— T’es fou !
— Je préfère être fou et en vie que sain d’esprit mais en mode cadavre jeté dans la Tamise et avec des poissons qui me picoreront les chairs !»

Puis sans plus s’occuper des recriminations de son ami il était venu ouvrir l’arrière et avait fait sortir du véhicule celle qui en geignit plus qu’elle n’en gémît. Le policier leva les yeux au ciel : voilà bien l’apanage des petites princesses trop pourries gâtées par la vie tiens ! Pour les femmes comme Athena Tindall rien n’avait jamais ni importance ni conséquences apparemment ! Et il la détesta cette fille qui avait tout pour elle mais s’amusait à tout foutre en l’air en buvant plus que de raison. Non mais elle se rendait compte de ce qui aurait pu lui arriver ?! En un sens elle avait eu de la chance de tomber sur eux ! L’adossant au véhicule il lui avait ôté les menottes et la soutenant par les bras lui avait demandé

« Hey ! Elle a assez de neurones pour m’entendre la princesse bourrée ?!
— Ah ca oui ! Suis totalement bourrée ! puis elle avait secoué sa tête et pouffé de rire Par contre suis pas une princesse ! T’as pas vu ? J’ai pas ma robe rose !»

L’homme l’avait regardée, un moment sidéré avant de souffler son agacement et de puiser dans le peu de patience qu’il lui restait pour lui demander en détachant si bien les syllabes que la brunette le regarda sourcils arqués et haussés : il la prenait pour une décérébrée ou quoi ?

« Vous devriez peut-être me remettre les menottes car si vous continuez à me parler comme à une idiote je vais montrer de quoi une Tindall est capable quand on la chauffe trop !»

Oh, ça, les deux coéquipiers n’en doutaient pas le moins du monde ! Mais si aucun ne craignait les menaces de la demoiselle il n’en était pas de même des relations de sa famille !

« Tu as un portable ?
— A ton avis ? Non j’envoie des signaux de fumée pour communiquer ! w
— Tu pourrais appeler quelqu’un pour venir te récupérer ?
— J’imagine que c’est là que je promets de ne pas appeler mon frangin ou mes parents  ?
— Bah elle est pas si perchée que ça la princesse en fait !
— Non, je ne le suis pas. Mais toi, en revanche, t’es pas le plus futé du coin. On ne t’a jamais dit que quand on a quelque chose comme une faveur à demander on évite de foutre la personne en rogne ?»  

Là, la sale mioche marquait un point. Fermant un instant les yeux, inspirant profondément il l’avait ensuite lâchée et s’était reculé pour mieux dégainer son paquet de clopes et en porter une à ses lèvres fines et pincées. Elle, en avait fait de même et puis avait dégainé son portable

« Je peux savoir où je demande à ce que l’on vienne me chercher ?
— Pourquoi pas ici ?
— T’as vraiment passé le concours de recrutement toi ou t’as trouvé ton badge dans une pochette surprise ?! On est en plein champ espèce de bouffon !
— Mais ça t’arrive jamais de la fermer ?
— Si, quand j’ai envie mais là je prends mon pied à te faire suer !»

L’homme s’était éloigné pour ne pas sauter à la gorge de ce poison violent et commettre l’irréparable.

« Au poste. Dis de venir te chercher au poste.»

La femme avait pouffé de rire et composé un numéro. Elle n’avait pas même hésité une seconde et malgré les vapeurs d’alcool qui embrumaient sérieusement son cerveau elle avait immédiatement retrouvé le numéro de celui qui décrochait et à qui elle balançait d’une traite et d’une voix rendue pâteuse par un excès évident d’alcool

« Salut Mr Boom Boom ! Je crois que me suis foutue dans les ennuis. .»  

Elle avait laissé son regard glisser vers les flics attendant penauds dans la voiture et avait éclaté de rire

« Le bon côté de la chose ? Les bleus qui m’ont arrêtée pour ivresse sur la voie publique sont morts de trouille à l’idée que j’appelle ma famille. Donc eux et moi avons fait un deal. J’appelle pas mon frangin mais…»

Elle avait soupiré puis tiré une longue latte sur sa clope

« Tu peux venir me récupérer au poste s’il te plaît ? Sans que mon frère ne l’apprenne tant qu’à faire si tu veux bien ? Je suis juste pathétiquement défoncée pas la peine de l’assommer avec ces détails sordides ?»

Puis elle avait murmuré en remontant en voiture et en narguant les patrouilleurs

« Au poste messieurs les chauffeurs ! Et on s’arrêtera en chemin : j’ai faim ! Je veux une gaufre à la compote de pommes !»   puis en revenant à l’homme au bout du fil elle avait repris sa voix de petite fille S’il te plaît… Viens me chercher.»

Puis elle avait raccroché et s’était sagement laissée conduire jusqu’à ce poste où, en entrant elle avait manqué de bousculer un grand blond dont les traits ne lui étaient clairement pas inconnus. Alors qu’elle sentait le regard bleu acier de Cameron s’attarder une seconde sur elle Athena avait grimacé. Il allait encore lui prendre la tête… Il ne pouvait pas se mêler de ses affaires pour changer ?! Puis sans même se préoccuper de lui elle avait détourné le regard. De la paperasse que les imprudents et trop zélés expédiaient avant que de pouvoir l’enterrer. Plus tard et quand ils seraient enfin débarrassés d’elle. Et puis elle s’était laissée conduire dans la seule cellule où il restait de la place. Avec des tapineuses. Elle, s’en foutait et elle était allée s’asseoir avant que de commencer à échanger avec les filles. Elle commençait même à sympathiser quand apparut la silhouette de son sauveur. Saluant ses nouvelles amies et se levant elle était venue agripper les barreaux et avait passé sa frimousse entre deux d’entre eux et avait souri à l’homme

« Salut toi ! Tu m’emmènes manger une autre gaufre s’il te plaît ? La première était trop petite et j’ai encore faim !»

Athena dans toute sa splendeur avinée.

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feat.   @Athena Tindall   

Kendall avait horreur des soirées trop solitaires, celle où la solitude était surtout imposée. Lorsqu’elle était choisie, elle ne dérangeait pas le moins du monde le plus insupportable de la fratrie. De toute manière, il était du genre à croire qu’au final, même au milieu de la plus grande foule, on était toujours seul. Seul avec ses pensées. C’était pour cela qu’il aimait autant se saouler de gens comme de substances, pour oublier cette masse grouillante de pensées qui s’accumulaient sous son crâne. Ces tempêtes qui étaient siennes et siennes seules, il les gardait pour lui. Il lui arrivait, quelque fois, de ne pas sortir et de passer la soirée seul. Il ne terminait pas forcément plus sobre les soirs où il restait chez lui, cela dépendait généralement de s’il restait seul ou en – parfois en bien mauvaise – compagnie.

Kendall n’avait jamais remarqué ce défaut dans la peinture du salon de son appartement, en plissant les yeux, on pouvait s’imaginer que c’était un canard, ou du moins quelque chose qui y ressemblait, dans la lumière grésillante de l’ampoule à laquelle il n’avait même pas pris la peine de mettre une applique. La télé déversait un flot de mots qu’il écoutait sans réellement les entendre. A vrai dire, Kendall n’écoutait jamais vraiment ce que la télé ou la radio pouvaient déverser comme mots. C’était simplement un bruit blanc pour lui.

Il somnolait presque, avachi sur son canapé, le nez vers le plafond, cherchant parmi les formes abstraites, quand son téléphone s’était mis à sonner. Vu l’heure, les sourcils de l’homme s’était froncés. Il était aprtagé entre l’envie de laisser la sonnerie s’éteindre d’elle-même et celle de décrocher. Vu l’heure, ça ne pouvait qu’être un personne soit qui s’inquiétait pour lui, soit qui avait besoin de lui. Il n’aurait pas été capable de dire qui était le plus rare entre les deux catégories. Il avait fini par sortit le braillard objet de sa poche. Il n’avait même pas regardé l’identifiant de l’appelant avant de décrocher pour entendre l’une des phrases les plus incongrues qui soient.

Mr Boom Boom

Il n’y avait qu’une personne pour l’appeler ainsi. Et la raison derrière ce surnom … n’appartenait qu’à eux.

« Salut la terreur. »

Athena qui se foutait dans les ennuis ? Voilà un retournement de situation qui faisait bien rire la grande perche. Kendall avait eu du mal à retenir son rire. Forcément que les flics avaient peur de la famille de la demoiselle. Son seul nom suffisait à ouvrir ou fermer la plupart des portes du royaume.

« D’un autre côté, tu m’imagines appeler ton frangin ? »

Probablement pas. Même si l’idée pourrait se révéler des plus amusantes. Mais peut-être pas ce soir-là ;

« Laisse moi retrouver mes clés et je viens te récupérer. »

Oh l’ironie, lui qui se rendait au commissariat de son plein gré et pour récupérer quelqu’un… Ah.

« Eh, SAS Kaboom, j’arrive, ok ? »

A peine avait-il raccroché qu’il se mettait en quête d’un pantalon et de ses clés de voiture. C’était d’autant plus drôle qu’il n’allait jamais dans un commissariat pour récupérer qui que ce soit. Il lui était arrivé une fois ou deux – ou peut être plus – de se retrouver dans une cellule de dégrisement.

«  Salut toi. On fait la fête sans moi maintenant ? »

Un sourire et le temps de gérer les formalités et déjà, Kendall entraînait la jeune femme vers la sortie.

«  Une gaufre à la compote, c’est ça ? Comment tu fais pour manger ça, sérieux ? »

Il avait passé un bras protecteur autour de ses épaules.

«  Tu veux me raconter ? Après la gaufre. Ou sinon, on peut aussi se crasher chez moi, comme tu préfères. »

Ce n’était clairement pas lui qui lui jetterais la pierre. Il n’était pas le mieux placé pour juger et de toute manière, Il n’avait pas envie de l’ennuyer, mais si elle voulait parler, il était là. Il n’était pas qu’un sale gosse. Il l’était en grande partie, mais Kendall Thomas ne se résumait pas à ces deux mots.

« Et moi aussi je mangerais bien une gaufre. Ou deux. »

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feat.   @Kendall Thomas   

« Pour être franche c’est bien parce que je ne t’imagine que trop bien l’appeler que je prends la peine de préciser ? »

Décidément que ses fesses étaient trop fatiguées pour se maintenir en apesanteur la peste royale s’était lourdement laissée choir sur le sol et allait reprendre la parole quand le bruit d’un tissu qui se déchirait brusquement lui arracha -et dans cet ordre très précis : un glapissement d’horreur à l’instant où se produisit l’accident, une bordée de jurons que ses parents auraient été atterrés d’entendre s’écouler de ses lèvres et un soupir quand elle énonça à voix haute la tragédie

« Hey ! La bleusaille ! Si vous ne voulez pas que je vous envoie la facture de cette robe - hors de prix et venant de Paris je vous prie- faudra ajouter un thé à l’hibiscus avec ma gaufre !
— Non mais tu l’entends ? Pour qui elle se prend à la fin celle-ci ? Pour une princesse ?
— Tu veux que j’appelle mes parents pour qu’ils vérifient notre degré dans l’ordre de succession ?
— Arrête de la provoquer !
— C’est moi qui la provoque ? Mais cette dinde suffirait à elle seule à faire monter le taux de vasectomie de toute la nation ! Dix minutes avec elle et n’importe quel homme sain d’esprit file se faire stériliser !
— C’est pas très gentil ça dites donc !»

Puis Athena s’était relevée, plutôt chancelante se contrefichant éperdument que dans son dos les officiers n’en finissent plus d’invoquer les cieux comme les enfers que le mystérieux « Mr Boom Boom » se presse de venir récupérer son encombrante amie. Celle-ci, son téléphone encore vissé à l’oreille, esquissait maintenant des pas de danse. Eut elle été sobre que cela eut pu être gracile mais la ballerine aux jupons déchirés était loin d’atteindre ne serait-ce que la grâce des hippopotames de Fantasia. Cela voulait tout dire et heureusement que le ridicule ne tuait pas sinon les policiers auraient été bien embêtés car c’est à la morgue qu’ils auraient du conduire celle qui revenait s’écraser sur la banquette arrière de leur juvéhicule. Alanguie comme si elle eut été sur une plage de la riviera française elle avait levé les jambes jusqu’à ce que ses pieds ne frappent pas n rythme le plafond. Exaspérés mais conscients que le moindre de leur mot ne ferait jamais qu’envenimer les choses ils s’étaient forcés à demeurer silencieux. Et ce fut dur ! Quand elle entonnait pour la huitième fois le refrain de la chanson de Dua Lipa pour la bande originale de Barbie l’un des hommes, toujours le même et assurément le moins patient, avait fini par arrêter de nouveau le véhicule. Puis, ouvrant la portière arrière il avait arraché le téléphone des mains de la plaie blonde qui en râlait déjà

« Hey !
— On se tait et on reste sage !
— Mais !
— Sage, j’ai dit ! Sinon privée de gaufre !
— C’est pas juste !»  

Néanmoins l’argument avait fait mouche et la donzelle s’était rassise normalement sur la banquette, les bras croisés et le visage froissé en signes de protestation et de frustration. En profitant, savourant même son inespéré ascendant l’homme avait ravalé ce fou rire qu’il sentait lui monter à la gorge et il avait rappelé le dernier numéro composé. Quand une voix d’homme avait décroché l’officier avait balancé d’une traite

« Je vous préviens Mr Boom Boom : si vous ne vous dépêchez pas de venir récupérer la blonde survoltée qui prend le plafond de ma voiture de patrouille pour un tapis rouge et qui me gonfle avec ses envies de gaufre à la compote je vous jure que je vous retrouverais et je ferais de votre vie un enfer ! Compris ?!»


Puis marmonnant des choses pour le moins inintelligibles où il mêlait hérésie et compote il avait fini par raccrocher et par rendre son téléphone à la trop énergique demoiselle. Quand ils avaient dû la laisser en compagnie des tapineuses arrêtées ce soir là les deux hommes avaient eu un moment d’hésitation. Était-il réellement judicieux de laisser cette encombrante mais pas moins royale personne seule avec sa satanée gaufre, son thé et ces femmes pour la majorité plus promptes à griffer qu’à parlementer ? La suite devait les étonner. Non seulement la poupée éméchée avait survécu cette cohabitation contre nature mais elle semblait même s’être si bien entendue avec ses camarades de cellule que lorsque Kendall arriva pour la récupérer elle finissait d’échanger son numéro avec certaines prostituées.

« Bah si tu décrochais quand je t’appelle peut-être que nous serions tous les deux en cellule de dégrisement ce soir ?»  

Son cou qu’elle allongeait d’une singulière manière et sa tête qu’elle secouait entre les barreaux tout en battant des cils

« Cela aurait été romantique remarque, tu ne trouves pas ?
— Hey ! Barbie Mini Queen c’est lui ton Mr Boom Boom ? avait demandé une fille dans son dos.
— Ouiiiii ! T’as vu ? Je t’avais dit qu’il était beau hein ?
— Dans le genre roseau mal nourri j’imagine que oui, avait ri la sculpturale rouquine avant que de rejoindre Athena et de passer un bras autour de ses épaules et de pointer son doigt vers Kendall, Et toi tu as intérêt à prendre soin de ma copine !»

Athena qui pouffait alors que les portes de sa geôle s’ouvrant elle s’empressait d’aller se jeter dans les bras de celui contre qui elle se pelotonnait devant les yeux pour le moins écarquillés des policiers. Tous avaient reconnu celui qui s’était déjà retrouvé à au moins deux occasions de l’autre côté des barreaux. Et ils furent plus d’un à regarder le couple s’éloigner en priant pour que jamais ces deux phénomènes ne se reproduisent et surtout pas ensemble !

« J’adore Emma ! C’est ma nouvelle copine ! Et comme il est fort probable que j’ai un carillon à la place de ma cervelle demain au réveil tu voudras bien me rappeler de l’appeler s’il te plait ?»

Puis elle s’était tournée et s’était penchée en avant et avait chouiné

« J’ai déchiré ma plus belle robe ! T’as vu on voit ma culotte maintenant ! »

Et le duo de policiers qui passait non loin d’eux à cet instant précis eut l’air d’apprécier la vue. Venant maintenant sauter sur le dos de son amant elle avait laissé sa tête retomber au creux de l’épaule du jeune homme et avait mutuellement dans un bâillement

« Quoi ? Les gaufres à la compote sont les cadeaux de Dieu pour nous rappeler de lui être reconnaissant pour nous avoir créés avec des panses solides. Dommage qu’il n’ait pas jugé bon de nous en mettre plusieurs. Après tout les vaches en ont bien plusieurs ! Tu imagines tout ce que l’on pourrait manger si on en avait autant ?!»

Puis alors qu’ils arrivaient à la voiture du jeune homme elle l’avait libéré de son poids et venant s’asseoir sur le capot elle avait pris une mèche de ses cheveux qu’elle séparait en trois brins avant de les tresser.

« Je crois que ce soir j’ai vu quelque chose que j’aurais pas du voir. un haussement d’épaules Ils se sont battus et puis le plus vieux est tombé. Mais il ne s’est pas relevé.»

Elle s’était encore redressée et avait rejoint son petit ami. Oubliant complètement ce qu’elle venait de confesser elle avait proposé

« On passe chercher des gaufres et on va se cracher chez les Aphrodites ? Pendant les vacances il n’y a presque personne et on aura la paix.»

Un sourire.

« J’ai envie de faire un Cluedo !»

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feat.   @"Athena Tindall Thomas"   

Kendall avait eu du mal à rester sérieux quand le policier avait récupéré le téléphone de la seule personne à l’appeler Mr Boom-Boom. Même défoncé, il lui suffisait d’entendre ce surnom pour savoir que c’était Athena qui lui parlait. Oh, quelqu’un d’autre pouvait bien employer ce surnom, mais il n’y avait que quand c’était elle qui le proposait que la magie opérait réellement.

« Oh, ne vous inquiétez pas pour moi monsieur l’officier. »

C’était surtout d’Athena qu’il ferait mieux de se méfier. Il avait rit dans le vide avant de ranger le téléphone dans sa poche et de se mettre en route après avoir trouvé un pantalon et ses clés de voiture. Le tout en savourant l’ironie de la situation. C’était lui qui d’ordinaire se retrouvait à devoir attendre que quelqu’un vienne le faire sortir.  Et il détestait toujours autant ces locaux… Non. Quand il n’y était pas de son plein gré, il n’avait pour eux que de l’indifférence. Kendall n’aimait juste pas qu’elle se retrouve à sa place. Il n’avait pas vraiment été surpris de la voir récupérer les numéros de prostituées. En vérité, l’idée l’amusait assez. Ce n’était pas lui qui irait juger ses relations. Après tout, vu les activités annexes du disquaire, il était mal placé pour juger qui que ce soit.

« Et il aurait fallu demander à l’un de nos frangins de venir nous chercher ? Merci mais non merci, c’est au-dessus de mes forces de les supporter avec la gueule de bois. »

Il lui avait fait un clin d’oeil.

« Roméo et Juliette dans une version fêtarde ? »

Il n’avait pu s’empêcher de rire à la remarque de la prostituée avant d’avoir la grâce de piquer un léger fard quand Athena souligna qu’elle avait dit qu’il était beau. Heureusement pour son ego, l’autre jeune femme l’avait traité de roseau mal nourri.

« Oui m’dame. » avait-il répondu quand elle l’avait tancé de prendre soin de sa copine.

Quelques secondes plus tard, il se retrouvait avec la jeune femme dans les bras. Il l’enlaça sans y penser.

« Promis, je l’emmène manger une gaufre à la compote et ensuite je l’envoie se coucher. »

Il avait écouté Athena tout en sentant les regards des officiers de police peser sur eux. Mais il s’en moquait éperdument.

« Promis, je te servirais de pense-bête. Si j’y pense. »

Il avait levé les yeux au ciel avant de retirer sa veste pour la passer autour des épaules de la jeune femme. Elle était suffisamment longue pour couvrir un peu la déchirure mais si la jeune femme la passait autour de sa taille, on ne la verrait plus du tout. Trois seconds plus tard, il se retrouvait à jouer les montures humaines.

« Vu ce que je peux manger parfois, vaut mieux que je sois limité à un estomac. »

Il avait laissé échapper un rire avant que la demoiselle ne finisse par descendre de son dos pour aller s’asseoir sur le capot de sa voiture. Kendall s’était figé en entendant la confession de la demoiselle.

« Athena, tu es sure que ça va ? »

Il était venu la prendre dans ses bras et déposer un baiser sur son front.

« Tu veux faire entrer le grand méchant loup dans la bergerie ? »

Il avait essayé de rester sérieux mais un sourire s’était rapidement épanoui sur ses lèvres. Il aimait quand Athena l’invitait ainsi. Et il se moquait bien qu’on le voit rôder chez les Aphrodite.

« Cluedo et gaufres ? C’est la meilleure proposition qu’on m’ait fait. »

Il avait déposé un baiser sur ses lèvres.

« Sinon, on peut aussi se caler chez moi , là où vraiment personne ne viendra nous embêter. Ni nous faire la morale. Et on pourra faire une razzia sur les gaufres et la compote. »

Il n’était pas forcément un grand fan de compote mais il en avait toujours au cas où Athena ait une fringale.

« Un cluedo, des gaufres. Vos désirs sont des ordres. Votre Altesse, je suis à ton service. »

Il lui avait fait un clin d’œil. Il lui avait fait une révérence qui n’avait rien de classe avant de lui ouvrir la portière.

« Grimpe dans ton carrosse, notre festin nous attend. »

Il était grimpé à son tour dans la voiture et après pris la direction de leur distributeur officiel de gaufres.

« Tu l’as dit aux flics ? Pour la bagarre. »

Kendall n’était peut-être pas le plus grand adorateur de la police, mais c’était peut-être mieux de signaler ce qu’elle avait vu ? Il glissa un coup d’œil inquiet vers la demoiselle. Pour une fois, lui avait l’esprit parfaitement clair. Pour l’instant, Athena ne réalisait peut-être pas vraiment ce qu’il s’était passé.

« Alors, chez moi ou chez les Aphrodites ? C’est comme tu préfères. » lui demanda-t-il alors qu’ils attendaient leurs gaufres.