OXFORD MY LIFE
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From this moment on feat. Liev

@ Reagan Dimian

Reagan Dimian
ADMIN — ON CLOUD 9
15 20/06/2023

self britannique
#
Sam 1 Juil 2023 - 1:23


together we are stronger
feat.   @Liev Saada   


Le réveil qui vibrait dans l’air si froid de cette chambre où nos corps ne sont plus que des machines aux mécaniques rouillées qui ne savent plus même pourquoi elles continuent à s’aimer. La veille Winston et moi avons dîné ensemble. Je lui avais envoyé un texto en milieu d’après-midi pour lui demander si, pour une fois, nous pourrions dîner ensemble. Réellement. Pas sur le coin du bar de la cuisine et entre deux appels d’urgence. Transfert d’organes pour moi. Criminel en goguette pour lui.  Un vrai repas que j’avais pris plaisir à nous préparer. Rien que ces plats qui avaient toujours ravis nos papilles et que je nous revois déguster entre deux rires pouffés et deux baisers impatients comme impudiques. Je lui avais même préparé son dessert préféré : la fameuse Key Lime Pie. Recette de famille que nous tenions de sa grand mère et qu’elle nous avait, le plus solennellement du monde, fait promettre de transmettre à nos enfants. C’est douloureux de me souvenir qu’à l’époque c’était bien là ce que lui et moi désirions le plus au monde : fonder notre propre famille. Mais la vie, le travail et la routine du quotidien comme l’on dit trop bien et trop vite… Nous avions laissé notre couple partir à la dérive et si aujourd’hui même les plus succulents plats avaient un goût de cendres nous étions les seuls à blâmer.

Pourtant nous faisions encore semblant d’essayer. Comme si nous voulions encore y croire. A moins que ce ne soit en fait le refus d’assumer notre magistral échec ? Peut-être bien en effet. Mais le fait est que mon époux et moi avions cessé de nous aimer. Un beau jour l’un de nous s’était réveillé sans plus même avoir la moindre attention ni le plus petit regard pour le corps allongé à ses côtés. Une belle journée dont j’avais oublié la saison lui et moi avions renoncé à envoyer ces multitudes de messages dont nous aimions tant nous abreuver. Avant. Avant que la solitude ne nous devienne plus agréable que ces repas où nos mots sonnaient creux et où nos baisers n’avaient plus même la moindre saveur. Pourtant, en ce domaine aussi, nous avions voulu ressusciter le spectre de la fièvre qui avait toujours brûlé à nos peaux quand nous faisions l’amour. Mais pas hier. Hier nous n’étions que des ombres ondulant au rythme d’un requiem. Rien que des corps qui avaient joui de manière si mécanique que cela m’en avait faite frissonner. De tristesse, bien sûr. De dégoût aussi. De lui. De moi. De ce que nous étions devenus. Alors quand il s’était enfin endormi je m’étais détournée de lui, avait repoussé un drap pas même froissé et m’étais relevée pour mieux m’en aller me lover sur le petit banc de bois de notre terrasse.


Tu me manques. Petit déjeuner toute à l’heure ? Je t invite. ♥

Un cœur qui valait bien tous ces mots que je savais penser dès lors que j’autorisais mes pensées à volée vers lui. Récompense hypocrite d’une femme qui n’accomplissait plus son devoir conjugal que pour mieux alléger le poids de son absence de culpabilité quand elle s’en retournait -ne serait-ce que par les plus enflammées des pensées- vers celui qui lui donnait des envies de tout abandonner pour le suivre. Un mot, il suffirait à Liev de prononcer un seul foutu mot et alors je savais que je basculerais. Vers ces temps qui auraient vite faits de virer à l’orage dès lors que les masques tomberaient et que les vérités seraient révélées. Mes propres mensonges, ceux d’un homme qui conjuguait le verbe tromper avec peut-être même bien plus d’assiduité que moi. Et puis il y avait les « autres ». Celle dont je sentais parfois le parfum à la peau de mon époux. C’est idiot mais je m’étais surprise plus d’une fois a tenter de déceler dans les sillages des femmes de sa vie à qui pouvait bien appartenir ce parfum capiteux et un brin trop entêtant pour moi. Charlie fut évidement  la première à qui je pensais. Mais la fée cabossée n’a jamais d’yeux et de cœur que pour son repris de justice aux cheveux d’un blond doré. Les autres femmes du poste ? Non plus, leurs parfums étaient moins précieux. Et c’est là que je sus. Elle. L’avocate évidemment. Et j’en aurais volontiers ri si cela n’avait pas été des plus pathétiquement ironique : Winston et moi avions poussé la farce jusqu’à choisir pour amants les deux faces d’une même médaille génétique. Des jumeaux. La vie est-elle donc cruelle ? Non, juste incroyablement sarcastique.

~***~


A Manchester,

Il était tôt. Si tôt que même la serveuse peinait à totalement ouvrir les yeux. La pauvre, elle m’avait trouvée sagement assise à même le trottoir quand, la silhouette rendue pataude par une nuit assurément trop courte, elle avait pris son service. Me saluant de quelques mots parfaitement inintelligibles elle avait ensuite fait son ouverture en me précisant qu’elle serait ravie de me servir ma commande dès que les machines auraient, elles aussi, fini leur nuit. Appréciant le trait d’humour je m’étais installée à une table et avait laissé mes pensées voguer jusqu’à celui qui me manquait tant que j’en avais mal dans chacune des fibres de mon corps. Liev. L’opposé absolu de ce que j’appréciais d’ordinaire chez un homme ! Il était cette fantaisie que j’avais toujours fuie plus vite encore que je n’aurais fui la peste. Il était ce soleil à une vie qu’il aimait à emplir de rêves et de paillettes pour les gens venus chercher l’évasion et les émotions au cœur de cette foire où il officiait. C’était aussi bête que cela, notre rencontre. Moi aussi j’étouffais dans ma vie. Même ne me procurait plus guère que les plus insipides et fanées des sensations. J’étais un oiseau à qui l’on avait arraché les ailes mais qui refusait de laisser la vie déchiqueter ses rêves. Alors moi aussi je m’étais laissée séduire par la foire, ses néons et ses odeurs de sucre candy.

Hasard ou destinée mes pas m’avaient menée jusqu’à cette attraction du train fantôme où je m’étais glissée. Plus pâle qu’un fantôme. Plus triste qu’une ombre. Un squelette était venu me surprendre. J’avais senti mon rythme cardiaque s’accélérer douloureusement en mon sein sous la morsure de la peur qui en avait rappelé tant d’autres. Nul ne sert son pays sans en garder ces stigmates qui ont la pudeur d’être invisibles et la cruauté de ne jamais vous lâcher. Le souffle était venu à me manquer et les sens à me perdre. D’aucuns auraient paniqué. Mais pas lui. Pas cet homme dont les prunelles scintillaient parfois des mêmes lueurs mortes que je savais flotter aux miennes. Un café, une barbe à papa et une licorne géante décrochée à un stand de tir plus tard nos chemins s’étaient séparés. J’avais apprécié qu’il ne me suive pas, ne cherche pas même à me soutirer mon numéro de téléphone. Celui que je lui donnais quand, un mois plus tard, nos étoiles nous menèrent l’un et l’autre dans ce cinéma dont nous finîmes par nous enfuir tant nos bavardages incessants importunaient les autres spectateurs. Le récit d’une rencontre. Le début d’une histoire. La redécouverte de l’envie d’aimer et d’être aimée en retour.

« Le mot discretion tu connais ?»  


J’avais pouffé de rire quand, les yeux écarquillés et mes cils papillonnant encore plus vite que ceux de Betty Boop, je vis mon amant pénétrer dans le café tenant à la main un bouquet d’animaux de baudruches. Secouant la tête je m’étais levée et étais venue le rejoindre. Quelques secondes pour arrêter mon choix et le petit renard que je saisis avant que de remercier Liev en déposant à ses lèvres un baiser encore bien trop chaste à mon goût. Nouant nos doigts je l’entraînais à notre table  et m’assis à ses côtés. Alors que la serveuse nous apportait la carte je me mordillais la lèvre et l’observais un peu à la dérobée.

« Ta soeur se tape mon mari.»


Ca c’était dit.

« Je suis enceinte. »


Puis comme si de rien n’était je plongeais mon nez dans le menu et demandais le plus sérieusement du monde.

« On prend plutôt des pancakes ou des crêpes ? »
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Liev Saada aime ce message

@ Liev Saada

Liev Saada
NEWBIE SUR OML
28 16/06/2023

Absolaime israélienne
#
Dim 2 Juil 2023 - 18:25


If you ever feel like letting go, I won't let you fall
feat.   @Reagan Gibson   


Le bruit de la vie dans tout ce qu’elle pouvait avoir de plus insouciant. Liev aimait se perdre dans les lueurs vivantes de la foire. Un lieu qu’il hantait, d’une certaine manière, lui qui s’était pris d’affection pour le train fantôme. Mais il ne regrettait absolument pas ce choix. C’était ainsi qu’il avait pu rencontrer celle qui l’invitait à petit déjeuner. Derrière son masque pour la soirée, un sourire plus léger était venu étirer ses lèvres. Heureusement que personne ne pouvait voir sous le masque parce que l’attraction aurait probablement perdu de son charme. Mais même lorsque ses pensées étaient tournées vers quelqu’un d’autre, il répondait présent au moment de flanquer la frousse aux clients du soir.


Tu me manques aussi. Dis-moi où et quand et je serais là. ♥

Il lui avait répondu presque en coup de vent, bien qu’impatient d’être déjà au lendemain. Reagan était mariée. Ils n’auraient pas dû. Et pourtant, Liev était toujours impatient de la revoir, de partager du temps avec elle. Il y avait quelque chose chez Reagan qui le fascinait. Ils se complétaient d’une façon qui parfois le laissait perplexe. Ils avaient des similitudes, leurs vécus se rejoignaient en maintes occasions. Lui qui jouait les fantômes brûlait pourtant d’une incandescence dangereuse, un soleil sous forme humaine. Là où Reagan avait été un fantôme. Leur rencontre à la foire aurait pu tourner court, en vérité. Il ne s’était pas vraiment attendu à cette crise de  panique. Il avait compris ou deviné les ombres mortes au regard de la jeune femme. Alors, il avait mis de côté l’attraction – ou du moins, il avait trouvé quelqu’un pour le remplacer, le temps d’aider la demoiselle à retrouver son calme. Il lui avait offert un café et s’était ensuite employé à la distraire, une barbe à papa et une peluche géante à l’effigie d’une licorne à la fois. Leurs routes s’étaient ensuite séparées. Il n’avait pas cherché à lui soutirer son numéro de téléphone. Il aurait sans doute demandé si les circonstances avaient été différentes. Mais pas là. Elle était ressortie de sa vie… pour mieux y revenir par hasard dans un cinéma. Ce jour-là, ils n’avaient pas vu grand-chose du film.


Sa nuit de travail lui avait paru s’écouler avec une lenteur effrayante et enfin, il avait pu rentrer chez lui, non sans avoir récupéré au passage une poignée de ballons de baudruche en forme d’animaux. Sur une impulsion. Parce qu’il savait que Reagan en rirait et qu’il aimait entendre cette cascade de notes dévaler ses oreilles. Qu’importait si ses excentricités faisaient rouler des yeux au monde du moment que cela ne dérangeait pas les personnes auxquelles il tenait plus que tout. Alors au matin, il avait sauté dans sa tenue, trébuchant presque sur ses propres pieds dans sa hâte, il avait ramassé son bouquet de baudruches et il avait filé rejoindre Reagan.

Les regards curieux, presque moqueurs parfois ne lui avaient fait ni chaud ni froid. C’était une belle journée et il en savourerait chaque seconde quoi qu’il arrive. Un air indistinct qu’il avait fredonné entre ses lèvres à mesure qu’il avançait et qui ne s’était évanoui dans le silence que lorsqu’il était rentré dans le café. Reagan l’avait rejoint.

« Discrétion, c’est quoi ça ? Ça se mange ? » il avait ponctué son trait d’humour d’un clin d’œil.

Sans qu’il en soit le moins du monde surpris, elle avait choisi le petit renard qu’il avait judicieusement placé en plein milieu. Le fantôme d’un baiser à ses lèvres et voilà que Reagan l’avait entraîné vers la table où elle était installée. La serveuse était venue leur apporter la carte et Liev l’avait remercié.

« Attends, quoi ? »

Il avait eu un petit moment de bug. Sa jumelle et le mari de Reagan ? Mais avant même qu’il ne puisse dire autre chose, Reagan avait lancé une autre bombe. Trois petits mots qui pourtant lui firent l’effet d’une bombe. Reagan avait enchaîné en parlant du petit déjeuner, mais Liev avait à peine entendu . Il s’était redressé d’un bond, se cognant à moité dans la table et laissant s’échapper les animaux en baudruche.

« J’ai bien entendu ? »

Les regards s’étaient tourné vers eux, mais Liev s’en moquait. Il s’était rassis un peu brusquement. Et puis un sourire timide et hésitant était né sur ses lèvres. Il y avait bien une question qu’il devait poser, mais il se surprenait à en redouter la réponse.

« Est-ce que je suis le père ? » avait-il soufflé à voix basse.

Il ne s’était jamais vraiment imaginé père. Bien évidemment, il avait envisagé l’idée mais jamais de façon si concrète.

« Qu’est-ce qui nous empêche de prendre les deux ? »

Liev avait tendu la main pour la poser sur celle de Reagan et la serrer avec douceur. Il était là. Quoi qu’il advienne il serait là pour elle. Pour l’épauler. Puis, sans même attendre la réponse à ses questions, il s’était levé et il était venu embrasser Reagan. Il n’avait pas lâché sa main.

« Que désires-tu que nous fassions ? »

Nous. Il n’était pas certain d’avoir son mot à dire, la décision quelle qu’elle soit appartiendrait à Reagan. Il voulait simplement l’assurer qu’il serait là. Toujours. Il n’était pas du genre à fuir les responsabilités.

« Pour Zippo et ton mari... »

La situation lui paraissait étonnamment cocasse.

« Je sais pas quoi dire, j’avoue. »

Il n’était pas bien placé pour juger quiconque.
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Olympia O’Leary et Reagan Dimian aiment ce message

@ Reagan Dimian

Reagan Dimian
ADMIN — ON CLOUD 9
15 20/06/2023

self britannique
#
Jeu 27 Juil 2023 - 14:42


together we are stronger
feat.   @Liev Saada   


Quand il était apparu, mon amant au sourire enjôleur de diablotin , les mille et une nuances de ses prunelles masquées par les formes biscornues de ses ballons j’avais ri. Vraiment et comme je ne me souvenais plus même que cela me soit jamais arrivé. Avec cette légèreté et cette gaité qui manquaient tant à ma vie que je me surprenais toujours à en redécouvrir les notes sucrées. Et, tout en sentant le rose monter à mes joues pour mieux y poindre, j’avais senti ma main glisser encore discrètement à ce ventre où nichait une étincelle de vie. Je savais que je n’avais aucune possibilité de savoir avec certitude qui était le père de mon enfant pourtant mon cœur - et mon âme pour aussi incongru que cela soit, me hurlaient que c’était lui.

Liev. L’homme dont le prénom hantait mes lèvres et la moindre parcelle de ma peau même lorsque nous étions séparés. L’homme que lea clients du café dardaient de leurs plus stupides regards. Parce qu’il avait le courage, dans ce monde aseptisé, d’être si pleinement et simplement lui. Au fond de ces prunelles je devinais les jugements sur son attitude si enfantine à lui dont les traits parfois fatigués évoquaient sans honte l’entrée prochaine dans une quarantaine qui lui irait à ravir. Si l’on dit souvent que l’âge n’est qu’un chiffre il est pour moi une histoire et j’aimais à voir celle de mon amant s’esquisser à son visage. La facétie de ce sourire accroché à ces lèvres que je savais s’être crispées à plus d’une reprise quand il était soldat. Les émotions qui venaient assombrir ou illuminer ce regard qui était toujours bien plus éloquent que ne le seraient jamais ses mots. Et je ne l’aimais que plus fort encore pour tout cela. Et pour ce renard que j’effleurais du regard et continuais d’observer alors que nous prenions place à table.

« En voilà un beau défi ! Si je trouve une carte de restaurant avec un plat nommé discrétion dessus le laisserais tu t’y inventer ?»  


Une seconde silencieuse pendant laquelle je me cachais derrière le petit renard. Jeu d’ombres et de lumières où l’homme que j’aimais et moi nous faisions face

« Si ce restaurant était à l’autre bout du monde… Tu me suivrais ?»


Pour déguster un plat dont je me foutrais bien du goût comme du nom si tant est que je puisse le déguster avec lui. Me suivre pour une soirée, une nuit ou pourquoi pas une vie entière. Me suivrait il ? Lui qui avait erré de par les continents au gré de ses envies avant que devenir finalement poser ses valises dans cette ville et cette foire devenues sa vie. Lui qui ne semblait jamais aussi serein que lorsqu’il me contait sa famille et ces anecdotes qui faisaient la saveur d’une existence. Les rires et les engueulades avec sa jumelle. Sa douleur quand il la sentait malheureuse. Ses inquiétudes pour leurs parents et la fierté quand il parvenait à saupoudrer leurs jours d’un peu de joie. Me suivrait il loin d’eux si la situation l’exigeait ? Honnêtement je ne savais pas quelle réponse me ferait le plus peur.  

« Pour être franche je trouve cela presque ironique notre situation à tous les quatre, non ?»


Le ballon que je gardais en main tandis que, saisi de stupeur, Liev laissait les siens lui échapper. Ces regards, agacés, qui vinrent nous toiser, nous punaiser de tous leurs mépris mais que je ne pus qu’accueillir que d’un sourire tendre. Il y avait eu cette seconde, comme suspendue hors du temps, pendant laquelle ma tête avait cessé de fonctionner et mon cœur de battre. Poussière d’éternité où je me fis l’effet d’être l’une de ces héroïnes de comédie romantique qui voit presque leur vie défiler dans lors qu’elles viennent de confesser leur amour et à l’élu de leur cœur. Allait il fuir ? J’en eus presque peur à cet instant où je le vis sursauter à en faire trembler notre table. Ma bouche s’était ouverte sans qu’aucun son n’ait la force d’en jaillir. Et ce dust finalement mon doigt qui, comme celui d’une enfant, se dressa pour mieux l’interrompre. Ce que je voulais dire ? Je l’ignore. Plaider ma cause. Rire. Pleurer. L’implorer. Peut-être rien de cela. Peut-être tout. Peu importe. Je savais le plus important.  Il n’avait pas fui.

« Je suis au regret de t’annoncer que ton audition est parfaite, oui.»


Un sourire pour ne pas rire. Et la tendresse à mes iris alors que je voyais les effets du choc s’estomper et les questions commencer à s’écrire à ses lèvres. Il était beau  ainsi. Perdu dans un trouble bien légitime. Quand la première question tomba je dois bien dire qu´elle me coupa le souffle. Était-ce lui le père ? Le rose âmes joues qui se dilua sous l’appréhension de cette vérité que je refusais de lui cacher. Liev comptait pour moi. Si fort que cela m’en faisait souvent mal. Mais en tous cas bien assez pour que je lui offre mon respect et une vérité qui finit toujours par être dévoilée.

« Je ne sais pas. Je ne sais pas qui est le père biologique de mon enfant.»


Un répit qu’il m’offrît alors qu’il venait me rejoindre et m’offrait un peu de sa chaleur à ma main lorsqu’il y apposa la sienne.  

« Ça changerait quoi si un jour nous venions à apprendre qu’Arthur est le père de l’enfant ? Je veux dire que j’ai bien conscience que cela pourrait tout changer pour toi, pour moi, pour… nous ?»


Un pluriel que je n’avais encore jamais utilisé pour parler de notre … équipe ? Non. Liaison ? C’est une possibilité. Couple ? Le mot me sembla subitement paré de toutes les qualités possibles et imaginables. Une carte que je repoussais. Un ballon renard que j’attachais à mon poignet pour ne pas qu’il s’envole lui aussi et un baiser que je déposais à ses lèvres.

« Liev Saada… Veux-tu me faire l’honneur et le plaisir de devenir le père de mon enfant ? Dans les trains fantômes et en me gavant de pommes d’amour pour les sept mois à venir. Dans les jours pluvieux et sous les voûtes étoilées de nos nuits. Quand je ris ou quand je boude. Tu veux être le papa de mon enfant ? .»


Un autre baiser.

« Je vais parler à mon mari ce soir.»


Parce que je l’avais aimé si fort lui aussi que je lui devais la vérité de mon cœur.

« Je t’aime. Toi. Juste toi. Rien que toi.»


Et il suffirait d’un mot de sa bouche pour que je rajoute éternité aux miens.
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@ Liev Saada

Liev Saada
NEWBIE SUR OML
28 16/06/2023

Absolaime israélienne
#
Dim 30 Juil 2023 - 21:36


If you ever feel like letting go, I won't let you fall
feat.   @Reagan Dimian   


Liev se moquait des regards interloqués qu’attiraient le plus souvent son attitude. Etait-il en train de faire un perpétuel pied-de-nez à la morosité ? Bien évidemment. Les bagages qu’il se traînait, son passé qui parfois était un boulet qui semblait vouloir l’attirer au plus profond du gouffre, c’était aussi ce qui le poussait à profiter de chaque instant et l’ironie qui faisait qu’il était un maître dans le royaume des fantômes – ceux du train fantôme en vérité – c’était lui qui l’avait choisie. Et surtout, c’était parce qu’il aimait la vie qu’il agissait ainsi. Il ne voulait plus perdre une seconde, se gâcher la vie avec trop de sérieux. Et puis, il y avait cette femme qui toujours amenait la lumière à son regard, même lorsqu’il se faisait hanté… surtout lorsqu’il était hanté par son passé.

« Bien sur que je le ferais. »

Il avait ri, heureux de la voir choisir le renard. Heureux d’etre là. La question de Reagan lui fit arquer les sourcils. Le bout du monde, vraiment ? Mais il savait que ce n’était pas une question anodine.

« Si c’était pour y aller avec toi, sans la moindre hésitation. »

Partir ailleurs, recommencer de zéro, cela ne lui faisait pas peur après tout. Il l’avait déjà fait. Sa famille comptait plus que tout à ses yeux mais cette femme face à lui, elle aussi comptait, sans qu’il soit capable de pouvoir estimer à quel point. Et puis, les moyens modernes lui permettraient toujours de pouvoir garder contact avec les siens. Pourrait-il partir loin de tout ? Probablement.

Les informations qu’elle lui avait données tourbillonnaient sous son crane et il ne savait pas vraiment s’il devait rire de cette histoire de… carré amoureux ? Mais c’était l’autre information qui avait fait s’échapper les ballons qu’il tenait encore. Il se moquait d’attirer les regards. Il se moquait de tout, à vrai dire. Reagan ne savait pas qui était le père. Liev ne s’en étonna pas vraiment. Après tout, il était son amant. Il l’avait regardée, presque comme s’il la voyait pour la première fois.

« ça ne changerait rien. »

Il le pensait vraiment. Le nous avait fait bondir son coeur dans sa cage thoracique. Nous. Un mot si fort et si doux à la fois. Il avait doucement caressé la main de la jeune femme avant de la porter à ses lèvres pour y déposer un baiser.

« Pour moi, cela ne changera rien. Je te le promet. »

Elle avait noué le cordon du ballon à son poignet et Liev avait souri avec tendresse. Un baiser à ses lèvres et le souffle qui lui manqua quand elle lui posa la question fatidique. Il avait l’impression que l’univers entier pouvait entendre son coeur battre. Ba boom. Ba boom. Ba boom.

« Oui. »

L’émotion avant manqué d’étouffer sa voix au fond de sa gorge.

« Je veux être le papa de notre enfant, plus que tout. Pas seulement pour les sept mois à venir. Pour tous les mois. Pour tous les jours. Toutes les nuits. Par temps radieux et parmi les tempetes. A travers les rires comme les larmes. »

Cette fois ce fut lui qui l’embrassa.

Je vais être papa. La pensée tournait en boucle dans son crane. Père. Papa. Il n’avait jamais pensé le devenir un jour. Ce n’était pas une idée qui le révulsait mais il s’était dit que ça n’arriverait peut-être pas.

« אֲנִי אוֹהֵב אוֹתָךְ »

Il lui avait souri.Il savait que la confrontation avec Arthur allait probablement s’avérer compliquée.

« אמא  »

Maman.

« Ce nom te va à ravir. »

Ima. Aba. Il se réjouissait déjà d’entendre un petit bout les appeler comme ça. Qu’importe le langage, à vrai dire. Ce qui lui importait c’était l’enfant, Reagan et lui. Tous les trois ensemble.

« Je t’aime aussi. Juste toi. De toute mon âme. »

Et surtout, sans concession.

« Et pour l’éternité. Désolé si c’est complètement guimauve, mais c’est la vérité… Je proposerais bien de t’accompagner voir Arthur… Mais je ne suis pas certain que ça soit la chose à faire. Mais si tu le souhaites, alors je viendrais. »

Après tout seule la jeune femme – et leur futur enfant – lui importaient. Il se fit la promesse que jamais ni Reagan ni leur enfant ne manquerait de quoi que ce soit.
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