OXFORD MY LIFE
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Sweet little lies feat. Aviv

@ Yaeli Kaplan

Yaeli Kaplan
NEWBIE SUR OML
53 03/07/2023

self .absolaime Israélienne et britannique
#
Mer 19 Juil 2023 - 17:17


together we are stronger
feat.   @Aviv Kaplan   



Dans la rue s’alignaient les façades en apparence si semblables les unes aux autres. Des murs en briques apparentés et dont les teintes semblaient varier à intervalles si réguliers qu’en remontant le long du trottoir j’eus l’impression d’être devenue Dorothy errant sur la route de briques jaunes. Loin, bien loin de chez elle. Pourtant c’était bien sous ce ciel comme toujours constellé de boules de coton grisâtres que j’avais grandi. Là, dans ces rues comme tout droit issues d’un épisode de Barnaby que j’avais fait mes premiers pas et mangé mes premiers bonbons. Avant que de pleurer toutes les larmes de mon petit corps tandis que ma mère me tirait dans un sens -et mes pieds dans l’autre- pour mieux m’amener à cet endroit que j’appelais « La maison du diable » : le cabinet du dentiste. Les années ont passé, les façades se sont défraîchies pour certaines ont été refaites pour les autres. Mon petit marchand de bonbons est toujours là et à en juger par ce caramel aux noix collant à mes dents les friandises y sont toujours aussi bonnes. Et je les aime toujours autant. Mes dents, pour ce qui les concerne, sont impeccables. Un autre caramel que j’engloutis avec le contentement de celle qui est heureuse de voir que, en réalité, les choses ne changent jamais vraiment. Ma main qui se saisit des clés de la maison tandis que de l’autre je touchais la mezouza de notre foyer.

Ah si. Une chose avait changée. J’étais désormais une femme mariée.

«  Je suis rentrée ! »


Mes clés que je déposais dans la desserte en porcelaine. Mes chaussures que j’ôtais et omettais une fois de plus de ranger. Aviv, parfois d’une maniaquerie adorable sur certains points, ne manqueraient pas d’en rouler des yeux avant que de les ranger. J’aimais tant mon époux ! Il m’amusait, souvent même sans l’avoir voulu. Il me rassurait quand la nuit certaines images de mes deux années passées dans les rangs de Tsahal me poursuivaient. Il m’était tant de choses que les mots ne suffiraient jamais pour décrire ce que nous étions l’un pour l’autre.

« Je me fais un café je t’en prépare un aussi ?»


A la musique qui me parvenait je sus sans mal que ma moitié devait avoir trouvé refuge dans cette pièce qui, dès qu’il l’eut vue sur les photos envoyées par notre agent immobilier, avait éveillé en lui mille et une idée. Ce serait son bureau. Non, son antre. C’était ainsi que j’aimais appeler cette pièce qu’il choisissait pour être sienne et où j’évitais tant que possible de venir le déranger. Non pas qu’il m’en eut interdit l’accès, très loin de là même, mais j’aimais l’idée qu’Aviv puisse avoir un endroit qui ne soit que sien tout comme, de mon côté, j’avais la mienne. Peut-être était-ce cette conception commune des choses et notamment du respect qui nous avait value de si bien nous trouver là où d’ordinaire on ne trouve que le pire.

Dans mon unité nous étions des éclaireurs et jusqu’à ce jour précis nous n’avions jamais eu la moindre grosse difficulté. Rien que ces aléas ordinaires que tous les militaires rencontrent durant leurs années de service. Ceux qui faisaient trembler ma mère, elle qui ne comprenait pas que j’ai tant tenu à faire mon service quand il m’aurait été aisé d’y échapper. Ceux dont je me plaignais presque pauvre gourde que j’étais. Je pensais être une vraie soldate et en tirais une fierté fort mal placée. Mais il y avait eu cette embuscade et … les pétarades habituelles. Puis les éclaboussures, rouge, chaudes et poisseuses. Le sang dont je découvrais le parfum âcre qui remontait, raclait ma gorge bien des heures plus tard. Quand les yeux emplis de terreur et le sang de mes frères d’armes maculant mon visage j’échappais au pire. Sans Aviv alors mes captifs m’auraient sûrement torturée, violée et enfin tuée. Mais il m’avait … achetée ? Monnayée ? Exigée en paiement ? Il ne me le dit jamais. Je ne le lui demandais pas plus. Ce jour là Aviv était devenu mon sauveur. Mais contrairement à ce que beaucoup pensent et à ce que beaucoup n’auront de cesse de dire au sujet de notre couple : je ne suis pas tombée éperdument amoureuse de mon hero. Je suis tombée folle amoureuse d’un homme qui aime l’art presqu’autant que je l’aime moi.

« Je ne te dérange pas ?
avais-je dit en laissant le bout de mon nez apparaître dans ce bureau où les cartons pourtant tout juste arrivés s’entassaient déjà ici et pour la plupart déjà éventrés par un propriétaire impatient de retrouver ses petites affaires Tu sais qu’il est bientôt l’heure de dîner ?»

Bien sûr que non il ne le savait pas comme en témoignaient trop bien les cernes à ses yeux et les boucles blondes fatiguées de ses cheveux. Déposant mon plateau sur le rebord de l’un des rares meubles à avoir été déballés par les déménageurs je vins à l’homme de ma vie et m’assis sur ses genoux. Deux papiers que je sortais de la poche arrière de mon jean. Le premier était la facture de l’électricien venu en urgence mettre notre installation en conformité avec les lois ou du moins bien assez pour que l’assurance nous délivre le certificat. La seconde était ma confirmation d’inscription à Oxford pour la rentrée prochaine. Je savais qu’il serait heureux de me voir reprendre le chemin des étudiants lui qui craignait de me voir gâcher mes chances et mes ambitions pour lui. Il savait que je voulais plus que tout fonder une famille, m’occuper de notre maison et m’investir dans des causes qui me tiendraient à cœur. Devenir ce qui semble aujourd’hui être devenue une tare : une femme au foyer. Et je savais que jamais Aviv ne m’empêcherait de réaliser ce rêve que je ne lui avais d’ailleurs jamais caché. Mais il estimait important si ce n’est même primordial que j’ai le choix. Que j’étais encore jeune. Très jeune disait il. Trop jeune entendais je.

« Ma mère travaille à Oxford.»


Il le savait pertinemment bien que nous n’en parlions jamais. Je me relevais pour aller m’adosser au mur face à lui. Mon café que je sirotais sans le quitter des yeux. Il saurait ce que mon silence et ma distance signifiaient. Que cette fois nous y étions. Qu’il ne pourrait plus reculer. Et que j’exigeais de savoir pourquoi il n’avait eu de cesse de repousser l’hypothèse même de ce qui était en réalité inévitable : rencontrer ma mère. Sa belle-mère donc. J’avoue qu’au départ je n’étais pas la moins frileuse sur le sujet. Mais le temps avait fini par faire son office et désormais j’avais décidé d’assumer pleinement mon histoire d’amour. Mieux, je voulais que tout le monde sache à quel point mon mariage me rendait heureuse. À quel point Aviv me rendait heureuse.

« Quel est le problème à la fin ? Tu as peur du regard des autres ? A cause de notre différence d’âge ? Parce que je suis encore étudiante ? Ce n’est pas à cause de ton métier ça j’en suis certaine ! Même ima devrait approuver -avec le temps- l’idée d’avoir un gendre commissaire priseur chez Sotheby’s !»


Sauf que mon mari n’était pas que cela mais que je l’ignorais. Et c’était sans doutes bien mieux ainsi. Je le lui avais toujours dit : je pourrais toujours tout accepter sauf le mensonge même par omission. Et si j’ai bien des défauts je suis quelqu’un de profondément honnête et je ne pourrais pas vivre avec un homme qui ne le serait pas. Aviv savait tout cela. Il savait que me dire la vérité serait me perdre. Mais il savait aussi que je ne pardonnerai pas de découvrir qu’il me mentait. Il ne lui restait dès lors qu’une seule solution.

Mentir avec talent.
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@ Aviv Kaplan

Aviv Kaplan
NEWBIE SUR OML
6 16/07/2023

absolaime israélienne
#
Dim 23 Juil 2023 - 20:46


together we are stronger
feat.   @Yaeli Kaplan   


L’Angleterre offrait un parfait terrain de jeu pour quelqu’un comme moi. Mais ce n’était pas simplement pour les opportunités professionnelles que j’étais heureux d’être là et surtout, heureux de voir Yaeli reprendre le chemin de l’université. Ma femme. Deux mots qui me tiraient un sourire lorsque je les goûtais sur ma langue. Yaeli et moi, nous nous étions rencontrés dans des circonstances obscures et qui ne présageaient pas un avenir des plus radieux. Pourtant, profiter de ma position de héros ne m’était jamais venu à l’esprit. J’aurais pu, mais ce n’est pas pas mon genre. C’était sur un tout autre terrain que nous nous étions réellement trouvé. Celui de l’art et des longues conversations que nous avions vite fini par partager. Et de fil en aiguille, les rendez-vous étaient devenus sérieux, les jours s’étaient succédé et la relation était donc devenue des plus officielles. Même si parfois, j’avais peut-être une pointe de regret, pas parce que je doutais de la profondeur de nos sentiments, mais plus parce que je me demandais si elle ne passait pas à coté de sa vie ainsi.

Et de fil en aiguille, nous avions fini par poser nos valises à Oxford, une maison que nous avions choisie ensemble, bien entendu et qui possédait assez d’espace pour que nous puissions avoir nos espaces juste à nous, même si nous étions libres d’y accéder. Je devais avouer que la pièce qui était désormais mon bureau m’avait tapé dans l’œil à la première visualisation des photos et désormais, même si la pièce était encore encombrée de cartons. J’étais en plein rangement, avec un peu de musique pour ne pas trop voir le temps passer, si bien que j’avais été presque surpris quand la frimousse de Yaeli était apparue dans l’encadrement.

« Bien sur que non, Ahouvi, tu ne me déranges pas. »

J’avais arqué un sourcil surpris.

« Non, j’étais perdu dans mes dossiers... »

Simple constat de ce qui était sans doute bien plus qu’évident. Je m’étais passé la main dans les cheveux avant de sourire plus amplement quand elle était venue me rejoindre et s’asseoir sur mes genoux. Je l’avais enlacé en souriant avant de regarder les deux feuilles. L’une portait le logo d’une compagnie d’électricité, l’autre avait le logo de l’université d’Oxford. Un nouveau sourire avait étiré mes lèvres. Cela ressemblait à une lettre d’admission. Mais les mots qui suivirent douchèrent légèrement mon enthousiasme. Elle s’était relevée et éloignée pour s’adosser face à moi.

« Non, ce n’est pas cela. »

Évidemment, Yaeli ignorait tout de mes réelles activités. Pour elle, je n’étais qu’un commissaire priseur. J’aurais du lui dire la vérité, elle était ma femme, mais je pensai – probablement à tort, soyons lucides - qu’ainsi je la protègerai un peu.

« Je ne voudrais pas que ta relation avec ta famille en pâtisse. Je t’aime trop pour te voir souffrir de cela. »

Un léger soupir qui s’envola au dessus de mes lèvres.

« Je ne veux que ton bonheur. Que tu puisses accomplir tout ce que tu veux, sans devoir sacrifier quoi que ce soit. Ni ta carrière ni tes relations avec qui que ce soit. »

C’était vrai. Rien ne comptait plus à ses yeux que de voir sa femme heureuse.

« Je suis le plus heureux des hommes dès que tu es à mes cotés et je me moque de ce que les gens pensent, du moment que cela ne t’apporte pas d’ennuis. Si ta mère décidait que je n’étais pas la bonne personne, ou qu’elle refusait de te voir tant que nous serons mariés ? Je sais que tu assumes tes choix, mais je ne peux pas égoïstement penser que ça ne risquerait pas de pouvoir te nuire. »

Je m’étais levé pour me rapprocher d’elle.

« En revanche, je ne cesserai jamais de m’inquiéter pour toi, Ahouvi. »

Ce qui était vrai. Pourtant, je lui mentais par omission. Belle ironie n’est-ce pas ? Pour la protéger je faisais une chose qui ne pourrait que la blesser le jour où elle apprendrait la vérité.
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Yaeli Kaplan aime ce message

@ Yaeli Kaplan

Yaeli Kaplan
NEWBIE SUR OML
53 03/07/2023

self .absolaime Israélienne et britannique
#
Sam 2 Sep 2023 - 20:49


together we are stronger
feat.   @Aviv Kaplan   




« Et si nous repartions en Israel ? Après tout rien ne nous retient réellement à Oxford, si ?»


L’argument pouvait aisément se défendre et Aviv le savait tout aussi bien que moi. L’Angleterre… Je ne me souvenais déjà même plus des raisons pour lesquelles nous avions décidé de quitter notre maison, nos amis et tout ce qui faisait notre vie pour venir ici. Les freins de l’avion n’avaient pas même encore touché le tarmac que je sentais le froid remonter à mon échine, transpercer mon coeur et venir se figer en mon âme. Par le hublot j’avais redécouvert les paysages de mon enfance. Londres. Sa grisaille, sa bruine et il est vrai des moments heureux. Mais je n’étais alors qu’une enfant et je n’avais pas d’autres ambitions que celles que mes parents avaient esquissées, modelées pour moi. Je ne pouvais les blâmer d’avoir voulu mon bien. Mais le temps, l’expérience et l’éloignement m’avaient permis de comprendre que leurs rêves n’étaient pas, ne seraient jamais les miens.

« Nous étions heureux, non ?»


Je l’étais, moi. J’adorais notre appartement proche de cette mer dont je pouvais entendre le doux chant au réveil et sentir les embruns alors que nous prenions notre petit déjeuner sur notre balcon. C’était peut-être un peu petit, bien plus que cette maison sublime mais impressionnante de froideur. Une fois que je l’aurais décorée et meublée elle le serait déjà moins mais …

« Aviv…»


Mon époux avait cette manière de toujours vouloir me protéger, m’offrir le monde dont je ne savais pas si cela me faisait fondre ou, parfois, me donnait de furieuses envies de sortir les griffes. Me détournant de l’endroit où il était assis j’avais même quitté la pièce pour mieux m’en aller fureter dans celle adjacente. Le bruit d’un cutter dont je faisais jaillir la lame. Un carton que j’éventrais pour mieux en explorer les entrailles. Et cette enveloppe en papier kraft brun que je pris délicatement entre mes doigts . Le cachet de cire que j’avais moi-même apposé et que je brisais pour mieux en sortir les trésors.

« Ça, c’est toi. Moi. Nous. Notre vie.»


Des polaroids que j’épinglais les uns après les autres sur ce tableau de liège où mon époux avait l’habitude d’exposer les clichés des œuvres qui lui étaient confiés pour les ventes qu’il présidait ensuite. Sur les premiers je souris en retrouvant un peu de l’homme qui m’avait sauvée et dont j’étais éperdument tombée amoureuse. Sur certaines Aviv portait dans son uniforme de Tsahal. Ses lèvres souriaient, se relevant un peu sur des dents si parfaitement blanches que j’en avais toujours été jalouses. Mais à ses yeux c’était la dureté que je voyais luire. Sur d’autres, prises pendant nos premiers rendez-vous, j’aimais à voir les traits de son visage se détendre peu à peu. Comme s’il avait appris à laisser la vie dans ce qu’elle a de beau le rattraper. Il m’arrivait même d’avoir la vanité de songer que j’étais ce beau là.

« Ma mère ? J’adore ma mère et tu le sais. Mais tu sais connais aussi nos difficultés.»


Un index dont j’usais pour tapoter sur les clichés pris par nos amis ou la famille d’Aviv lors de ce jour parfait que fut notre mariage. Mes préférées ? Celle-ci. Sous la houppa, devant notre rav. Nous venions de signer notre ketouba et nous briserions bientôt le verte blanc. Nous étions fous amoureux et j’adorais le lire sur nos visages. Celle-là, ensuite. La fête entourée de tous les gens que nous connaissions et avec lesquels nous avions à coeur de partager notre bonheur. Il y avait les parents d’Aviv, sa fratrie. Nos amis. Et même certains de ses collègues de travail. Mais ma mère n’y apparaissait pas. Sur aucune des photos. Normal, je n’avais pas souhaité l’inviter.

« Je suis désolée. De m’être emportée. Ce n’est pas à toi que j’en voulais.
avais-je confessé en revenant à lui, repoussant juste assez le fauteuil pour mieux m’asseoir sur ses genoux Mais j’ai un mauvais pressentiment.»

De ceux qui collent à l’âme et font se tendre ces nerfs qui en deviennent douloureux. Je ne m’expliquais pas ces angoisses sourdes qui me réveillaient même parfois la nuit et me retenaient éveillée jusqu’à cette aube où je me dépêchais de venir me glisser sous la couette avant qu’Aviv ne se réveille.

« Pourquoi ? Pourquoi ne pas repartir maintenant ? Là, maintenant, tout de suite ?! On rentre et on laissera un agent s’occuper de revendre la maison pour nous ? Je suis sûre que pour la moitié du prix nous pourrions nous trouver la villa en bord de mer dont nous rêvions tu te souviens ?»


Nos rêves. Nous les avions bâtis ensemble, lovés dans les bras l’un de l’autre et les joues encore rosies de nos ébats. Il rêvait de toucher du doigt toutes ces œuvres d’art qu’il admirait et dont il se promettait parfois de parler à nos enfants. J’aimais ces moments. Où le mot famille s’invitait à nos lèvres. Ça, c’était le genre de vie dont je rêvais.

« Au fait… il fallait que je te demande quelque chose amour de ma vie…»


Un sourire et un baiser puis je n’éclipsais de nouveau avant de revenir avec cette arme. Ce pistolet dont j’éjectais le chargeur avant que de la faire claquer sur le plateau de son bureau. Mon visage ne laissait place à aucun doute : j’attendais des réponses. Des, au pluriel oui. Parce que…

« Tant que tu y es tu pourras en profiter pour m’expliquer pourquoi nous avons un million -oui j’ai passé la nuit à compter- en petites coupures planqué sous le plancher de notre chambre ?»


Et sur ce coup là Aviv avait réellement intérêt à être très convaincant !
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