TW : leucemie

Fond sonnore en mode épisode de Grey's Anatomy

07.07.23

Il y a des jours comme aujourd’hui où l’on aimerait se réveiller dans une autre réalité, que l’on soit une personne différente le temps d’une journée. Pourtant la routine reste la même, le réveil sonne à 5h du matin, la journée commence pour la jeune femme, mais la fatigue se fait ressentir, une garde et une heures de sommeil, peut-être moins, elle ne compte plus. Léger soupir face au plafond de la salle de repos, Clarisse se relève, cherche son téléphone dans les poches de sa blouse et regarde sans conviction si elle a reçu un message, mais rien. Nouveau souffle, elle enfile sa tenue de combat, son stéthoscope, tente de discipliner sa tignasse rebelle avant de sortir et affronter le monde extérieur.

Les mains dans les poches, visage fermé, elle marche le long du couloir jusqu’au service pédiatrie. “J’ai besoin de café !” Se dit la jeune femme sans prêter attention à ce qui l’entoure, son besoin de caféine devenait urgent tant la fatigue lui criait de rentrer, mais elle ne pouvait pas, elle ne veut pas, car il y avait cette petite fille, Alexandra. Lawrence et Margaret Smith sont arrivés aux urgences après une nouvelle perte de connaissances de la jeune fille. Clarisse venait de finir son service, mais voir le visage des parents lui rappela le regard vide de sa propre mère, la peur de son père impuissant face à la fragilité de son enfant.

Les symptômes semblables à celle de sa sœur, Clarisse n’avait pas hésité à prendre en charge la nouvelle patiente du service pédiatrie contre l’avis de son supérieur. Elle pouvait encore tenir une journée entière avec une bonne dose de café dans le sang. “Les résultats sont arrivés ?” Demande la brune à la secrétaire du service. “Merci !” Le regard sur le papier, la concentration au maximum lorsqu’elle arrive devant la porte d’entrée de la chambre. Inspiration, expiration, son intuition était la bonne, mais elle déteste ça.

“Comment se porte notre belle au bois dormant ?” La douceur dans le ton de sa voix, Clarisse essaya de contenir ses émotions, tout en restant professionnelle. “Je vais parler à tes parents deux petites minutes pendant que la gentille infirmière veillera sur toi, d’accord ?” Elle attendait l’accord d’Alexandra, car il n’y avait rien de plus important aux yeux de Clarisse que son approbation. Un simple hochement de tête était suffisant, elle n’avait besoin de rien de plus. Sourire aux lèvres, elle pria les parents de la suivre dans le couloir.

Oncologue pédiatrique est un métier qu’elle à choisi, un métier qu’elle aime. “Nous venons de recevoir les résultats des examens et…” Le dire à haute voix est difficile, les souvenirs remontent mais Clarisse ne peut se permettre de laisser ses émotions prendre le dessus, elles ont le même âge. “Alexandra est au stade 1 d’une forme de leucémie…” La conversation était du domaine médical, elle expliqua le processus nécessaire et les différentes étapes avant une guérison. L’annonce à Alexandre fut plus difficile, mais Clarisse reste un médecin. “Tout ira bien !!” Sourire bienveillant aux lèvres.

Prendre en charge les petits patients atteints de leucémie est plus difficile, mais Clarisse sait qu’elle à choisi ce métier comme un hommage à Andrea. La promesse de ne plus laisser un enfant partir de ce monde sans remuer ciel et terre. Néanmoins, elle devait s’isoler pour laisser ses émotions sortir sans que personne ne voit la fragilité de son âme. Elle accéléra le pas vers la salle de stockage la plus proche, le visage sans vie.

La porte fermée, dos contre le mur, Clarisse s'effondre, les larmes aux yeux, elle se retrouve assise à terre, les genoux collés à la poitrine. Personne ne doit la voir ainsi, personne dans l'hôpital ne doit le savoir.

TW : leucemie

Fond sonnore en mode épisode de Grey's Anatomy

07.07.23

8h-Hazel avait commencé sa journée comme toutes celles qui s'étaient présentées depuis le début de la semaine. Après s'être levé, il alla jeter un œil furtif dans la chambre de sa meilleure amie, pour voir si une fois de plus elle avait découché pour passer sa nuit à l'hôpital. L’infirmier ne l’avait pas entendu partir plus tôt. Elle ne comptait pas ses heures pendant ses gardes surtout quand un cas l’a touché particulièrement. Connaissant @Clarisse Bell, il savait très bien que dans cette situation il allait devoir faire un détour pour aller chercher le café préféré de son amie. Noir comme son âme, pour elle, bien entendu, et pour lui un café frappé avec un trait de sirop à la vanille pour arrondir l’amertume sur son palet.

Il donna des croquettes à leur chat avant de s’occuper de lui et se précipita par la suite dans la salle de bain pour se préparer. Une fois prêt, l’infirmier attrapa tout ce dont il avait besoin pour aller travailler et se mit en route après plusieurs caresses à Tormund.

Ce qui était bien dans le quartier qu’ils habitaient, et qu’il n’y avait nul besoin de prendre une voiture ou un quelconque moyen de transport, tout était à portée à pied. Aussi bien l’hôpital où ils travaillaient que là où ils faisaient leurs commissions. Hazel fit un arrêt dans leur café préféré, à mi-chemin entre chez eux et l’hôpital, et prit les 2 boissons dont ils étaient accro et finit par arriver sur son lieu de travail.

Le brun salua le personnel à l’accueil, et comme à son habitude il se mit en quête de sa meilleure amie. Quête qui se solda par un échec. Cette dernière demeura introuvable malgré ses recherches et il commença à s’inquiéter, si elle n’était pas à l’hôpital et pas à la maison, où se trouvait-elle? Puis Hazel interrogea ses collègues pour en savoir un peu plus et si elle était bien là, quels patients elle avait vu. Et à l’évocation d’un nom en particulier, il comprit la situation et il sut où la trouver. Là où elle était toujours quand ça n’allait pas. Une des nombreuses réserves que l’hôpital leur offrait. Toujours ses deux cafés à la main, il toqua à toutes les réserves sur son trajet et au “hum” à la tonalité des plus déprimée, il savait qu’il l’avait trouvé.

Hazel entra dans la petite pièce de stockage et s’accroupit devant la brune. "Tient mocheté, boit ça et raconte moi tout.” Bien qu’il savait déjà de quoi il en retournait chaque fois que Clarisse s’occupait d’un cas semblable à celui d’Andrea.

TW : leucemie | mort

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07.07.23

Le métier qu’elle a choisi d’exercer est un ascenseur émotionnel quand on traîne un passé comme le sien. Sa vie, sa manière de penser et son comportement avec l’être humain sont régis par la perte de sa sœur. Il faut être masochiste pour se former dans une spécialité qui n’a pas réussi à sauver Andréa, mais aussi à faire preuve de courage. Clarisse s’était fait la promesse que plus aucun enfant ne devait mourir sans avoir essayé, le traumatisme causé par la mort de sa sœur reste son pire cauchemar, chaque résultat est important. Les guérisons une victoire qu’elle ne retient presque jamais, mais garde le souvenir les pronostics fatals lui rappelant son inefficacité face à la maladie. Pire, lorsque le cas lui est familier. Elle n’arrivait pas à se détacher comme un médecin devrait le faire et dans ses moments, elle trouvait refuge dans une réserve de l'hôpital.

Repliée sur elle-même, la tête plongée ses genoux, elle répète à tue-tête la procédure, le nez qui coule, elle renifle sans aucune grâce. Clarisse est perfectionniste, la procédure sa litanie qu’elle énumère les yeux fermés avec un aplomb effrayant. Les secondes deviennent des minutes, elle ne se rend pas compte du temps passé dans cette réserve, encore quelques minutes et elle pourra sortir sans paraître fragile aux yeux de ses collègues.

Alors qu’elle reprenait ses esprits au fur et à mesure que les secondes passaient, elle entend quelqu’un toquer. “Et merde !” Pense la brune. Rapidement, elle essuie les gouttes d’eau sur les joues rougies par la tristesse à l’aide de ses manches. Simple “hum” déprimant qui sort de ses lèvres, Clarisse est dans la merde, les rumeurs sur l’absence de cœur disparaîtra si l’on aperçoit sa faiblesse.

Esquisse d’un sourire aux lèvres, le soulagement de voir son meilleur ami café en main apparaître tel George Michael dans toute sa splendeur. “Aussi noir que ton âme ?” Riant à cette question rhétorique, le bras tendu pour attraper le café proposé par Hazel, l’invitant à s'asseoir à côté d’elle. “Tu crois que j’arriverai un jour à dépasser ce traumatisme ?” Elle doute de ça, mais savoir qu’elle aura toujours Hazel pour répondre à ses questions apporte un certain réconfort. Il est son meilleur ami, le gardien de ses secrets et des parts d’ombre enfoui en elle.