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Shooting for the stars feat. Antoine

@ Themis Bercow

Themis Bercow
NEWBIE SUR OML
21 03/07/2023

self britannique
#
Mar 25 Juil 2023 - 15:48


together we are stronger
feat.   @Antoine Beauchamps   


Monaco,
L’année dernière,


A l’écran l’image s’était comme fanée avant de disparaître mais, elle, demeura encore un instant à fixer l’écran. Jusqu’à ce que les ultimes pixels colorés aient disparus ne laissant plus guère que son reflet. Sa mère l’avait trouvée changée, différente. Themis avait souri en abaissant le capot de son Mac. Non, elle n’avait pas changé, était toujours la même jeune femme que lors de son départ il y avait près de quatorze mois de cela. Le mug de café qui réchauffait un peu ses paumes encore un peu engourdies en cette aurore monégasque. Dans ce minuscule meublé qui leur servait de nid avant leur prochaine migration ses congénères dormaient profondément, vaincus par une soirée encore plus riche en bulles qu’elle ne l’avait été en rires. La main de la toute jeune femme qui se faisait visière pour mieux protéger ses yeux si clairs de l’ardeur d’un soleil sur le point de se lever. Bientôt le jour serait et avec lui la ville s’éveillerait gorgée d’envies et d’opportunités.

La veille s’était tenu un match auquel elle aurait rêvé de pouvoir assister. Elle l’aurait d’ailleurs pu. Des mois qu’elle travaillait  pour se payer le voyage ! D’encore plus longs mois encore qu’elle s’échinait sur les réseaux sociaux pour parvenir à monter sa communauté. Au début cela aurait dû n’être qu’un jeu mais Themis s’était prise -et tout autant surprise- à aimer voir le nombre de ses followers croître. Elle partageait ses pensées et surtout ses errances aux quatre coins de ce globe qui l’avait tant appelée que pour lui elle avait fait une pause dans ses études. Au début sa mère avait tout bonnement refusé, rejeté jusqu’à l’idée même de laisser sa fille de tout juste dix-huit printemps s’en aller seule parcourir le monde. Son père n’avait pas été tellement plus enthousiaste mais peut-être était-ce parce qu’elle lui ressemblait trop l’homme avait compris que rien ne pourrait la retenir. Alors après avoir obtenu d’elle mille et une promesses qu’elle s’efforce -presque- scrupuleusement de respecter depuis, les deux anciens agents l’avaient laissée prendre son envol.

Et c’était ainsi qu’elle s’était retrouvée à travailler à la marina. Son côté polyglotte, sa réputation grandissante en tant que jeune influenceuse et ses interminables jambes ayant sûrement aidé à ce qu’elle soit choisie au milieu de tant d’autres. Des heures passées a afficher de si grands sourires qu’elle finissait ses services avec les zygomatiques douloureux et de salutaires envies de faire la gueule. C’était d’ailleurs cette mine qu’elle avait collé à sa frimousse quand le destin avait décidé de venir la percuter de plein fouet. En fait, pour être honnête, le fieffé marionnettiste s’était déjà mis à l’œuvre deux heures plus tôt. Quand, dans un élan de générosité qu’elle regrettait un peu depuis, elle avait offert le fruit de son labeur à un petit garçon aux yeux emplis d’autant de rêves que de larmes. Il voulait tant assister à ce match ! Mais son père n’avait pas pu avoir de places. Un père qui travaillait trop pour trop peu. Un enfant qui ne lui en voulait pas car il disait comprendre que dans la vie il y avait des priorités. L’enfant était trop jeune et trop gentil pour deja verser dans la raison. Themis lui avait offert ses pass VIP, faisant ainsi une croix sur la rencontre prévue avec les joueurs après le match. Se faisant l’effet d’être une Perette pleurant après son pot au lait elle ne regardait pas où elle allait.

« Hey ! Vous ne pourriez pas faire attention !»


Des mots bougonnés alors que ses yeux couleur de jade s’abaissaient sur le désastre à son chemisier. Celui qui jusqu’à quelques secondes plus tôt était d’un blanc immaculé mais qui maintenant ressemblait à un … Si elle avait encore eu une once de sens de l’humour elle aurait pu ironiser sur le fait qu’elle avait déjà vu plus laid dans des musées ou foires d’art moderne. Mais l’humour n’était plus à l’heure du jour. Soupirant, soufflant même pour mieux chasser sa mauvaise humeur alors elle avait pris le temps d’ôter son haut souillé et le roulant en boule elle l’avait rangé dans son sac puis en extirpant un t-shirt blanc qu’elle enfilait elle avait proposé alors que sa tête émergeait par l’encolure quelques mèches rebelles venant griffer doucement son visage.

« Comme ce n’est pas ma journée je décide de la rendre plus festive. J’ai besoin d’un cocktail. Avec plein de belles couleurs, une brochette de bonbons et une ombrelle. Et comme je suis trop jeune pour boire seule devant pareille douceur… Je peux vous inviter ? Pour me faire pardonner d’avoir grogné ! S’il vous plaît ? Dites moi oui ! Please ? »


Amusant, ce visage lui disait vaguement quelque chose. Pour sa défense , et contrairement à nombre de ses congénères, Themis aimait le foot pour le jeu. Pas la frimousse des joueurs. L’ironie eut été que si elle avait vu ses mollets sans doute aurait-elle reconnu le jeune prodige. Mais en voyant ses yeux elle ne put qu’y plonger. Et s’y perdre déjà un peu.


~***~


Aujourd’hui,
Londres,

Les secondes qui précédaient ce genre d’événement lui étaient toujours pénibles. Ces appréhensions qui remontaient du tréfonds de ses entrailles et venaient piqueter ses insécurités. Cette peur de ne pas être à la hauteur ni même à sa place au milieu de ces jeunez talents choisis par rien de moins que Vogue pour représenter l´avenir d´une société en mutation profonde. Chacun était supposé incarner un champs d’excellence, un espoir de voir les choses enfin changer. Son agent -elle avait fini par en prendre un tant ces choses lui échappaient et l’énervaient- ne lui en avait pas même cité les trois premiers noms qu’elle avait senti la tête lui tourner et l’avait prié de se taire. Greta était la figure emblématique de l’engagement de leur génération pour l’écologie. Amanda Gorman avait bouleversé les âmes et les cœurs avec sa poésie lors de l’investiture de Biden et le troisième menait déjà des travaux qui, tous ses pères et ses pairs le pressentaient, révolutionnerait le milieu de la médecine moléculaire d’ici quelques années. Et soudainement Themis se fit l’effet d’être la pire des erreurs de castings.

« Miss Bercow j’ai rendez-vous…»


Mais elle n’avait pas même fini de murmurer à l’accueil du bâtiment que déjà l’hermétique hôte d’accueil lui faisait signe d’aller patienter sur l’un des sièges à sa disposition pendant qu’il prévenait qui de droit. La jeune femme n’avait pas même réussi à reprendre son souffle que les portes d’un ascenseur en verre quasiment jumeau de celui dans « Charlie et la chocolaterie » s’ouvrirent laissant surgir une créature haute sur pattes et dont le corps était drapé des plus magnifiques des étoffes. Mais dans des vêtements si singulièrement mode que la jeune femme ne put pria s’empêcher d’en hausser un sourcil incapable de savoir si elle trouvait cela sublime ou grotesque.

« Oui, merci le voyage fut bon. Je…»


Mais la demoiselle eut vite fait de comprendre qu’entre ces murs les questions n’étaient jamais que réthorique pure, politesse hypocrite et qu’elles n’attendaient assurément pas de réponses. Aussi se bornât elle ensuite à répondre de manière concise à ces litanies de mot que l’assistante éditorialiste égrenait d’une voix monocorde et monotone bien plus préoccupée par son écran que par la jeune personne à ses côtés. Celle qui sentait son malaise et son envie de fuir grandir un peu plus à chaque seconde révolue. Elle avait tenté de se raccrocher aux directives crachées plus vite qu’une mitraillette ne pouvait le faire de ses balles. Elles allaient au maquillage et à l’habillement. Là elle y rencontrerait son binôme du jour. On les avait choisis parce que physiquement ils allaient si bien ensemble que le shooting serait idyllique. Ils vendaient du rêve dans Vogue n’est ce pas ? La jeune femme n’avait pas même pris le temps de répondre. Blasée par autant de futilités, autant d’attachement à ces apparences dont elle-même se contrefichait mais qui, il est vrai, faisaient vendre. Et si Themis avait accepté de venir c’était parce que ses followers piaffaient de la voir accepter et surtout parce qu’elle savait que c’était une occasion unique de parler de son projet humanitaire. Alors tant pis si cela impliquait de devoir supporter tout ce cirque pour quelques heures. Des heures qui promettaient d’être  encore plus longues maintenant que son guide lui présentait son fameux binôme.

« Antoine…»


Évidemment il avait fallu que cela tombe sur lui. Sur eux. Eux… Elle aurait voulu grimacer mais ne put que sourire au souvenir d’une journée et d’une soirée d’été monégasque. Celui où le tout avait commencé à s’esquisser avant de se finir en un bien âpre vide. Tous les rêves ne sont pas faits pour durer. Pourtant… Pourtant le cœur de la demoiselle s’était pincé alors qu’elle sortait de sa réserve et venait déposer à la joue du jeune homme un bien chaste baiser.

« Mes félicitations ! J’ai entendu dire que tu croulais sous les propositions ? Curieuse de voir si je serais sur les gradins de tes supporters cette saison.»


Puis attendant que l’assistante ait fini de leur exposer le déroulé d’une journée qui devrait en réalité se terminer tard dans la nuit la jeune étudiante s’en était allée errer devant les portants à la recherche de sa première tenue. Ses doigts qui effleuraient les tissus. Ses yeux qui luttaient pour ne pas dériver vers ceux du footballeur.

« Je ne m’imaginais pas te revoir un jour. Pas après… tu sais…»


Elle s’était arrêtée dans ses mots comme dans ses mouvements. Une salopette en jean dans une main et une robe en soie de la couleur de ses yeux dans l’autre.

« Laquelle à ton idée ?»


Puis alors qu’elle se rapprochait de lui

« Alors tu vas me le dire ?»


Elle parlait de l’équipe avec laquelle le français entendait signer. Ou de ce qu’il était devenu depuis leur  première rencontre sur le Rocher. Ou peut-être une partie d’elle cherchait à savoir s’il lui était jamais arrivé de penser à elle.

Elle, avait pensé à lui.
Parfois de manière si peu sage qu’elle en avait rougi.
Mais après tout il avait failli être le premier.
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