@Julian Bell  

Marchant le long des rues d'Oxford Street, Clarisse admira l'architecture du centre-ville derrière ses lunettes de soleil, cheveux attachés en arrière telle une queue-de-cheval virevoltant au gré de ses mouvements enjoués. George Michael lui murmurant à l'oreille As around the sun the earth knows she's revolving… That's I'll be loving you always. “Moi, aussi George, je t'aimerai toujours.” Répond Clarisse comme si les mots chantés lui étaient personnellement adressés. Qui connaît Clarisse, connaît son amour pour Georges Michael. Un amour qu'elle transmet aux versions miniatures de l'aîné de la fratrie Bell, pour son plus grand malheur. Sourire aux lèvres à l'idée de retrouver Julian, elle s'arrêta dans une pâtisserie du coin, elle le faisait à chaque visite, par habitude sans doute ou gourmandise… Ou les deux. Au fil du temps, monsieur Smith avait pris l'habitude de voir la cadette des enfants Bell s'arrêter dans sa boutique à l'aspect d'une époque révolue, mais lorsque l'on passe les portes, on y découvre une ambiance chaleureuse. Clarisse adorait se tenir informé des derniers potins en vogue, même si, Oxford Stalker était à l'affût des derniers ragots de la ville, il y a des histoires qu'une commerçante sait mieux qu'un individu derrière un écran et l'interaction est si gratifiante lorsque les regards en coin et mouvement de rapprochement pour s'assurer qu'elles sont assez loin des clients, mais au final tout le monde sait que monsieur X est parti voir la fille de joie de la rue à l'arrière la boutique du boucher. “Je vous le dis ma jolie, ce vieux bougre d'Anglais finira par rendre son dernier soupir en pleine action. J'espère juste que cela ne traumatise pas trop Ellie, elle est gentille la petite, elle n'a pas une vie facile… 15 livres sterling pour nous, mon cœur." Annonce madame Smith. C'était si peu pour une tarte à la fraise, un potin et la bonne humeur de la dame, Clarisse paie son achat en souhaitant une agréable fin d'après-midi.

Il était quinze heures et dix minutes, lorsque Clarisse arriva devant l'entrée de Julian. Le temps d'ouvrir la porte avec son double et voilà la jeune femme à l'intérieur lorsqu'elle entend son frère qu'il est dans le jardin. “Je n'ai aucune raison d'être ici, alors. Je vais voir Zipzip…” Dit-elle les traits du visage faussement boudeur, bouche grande ouverte, tout en posant la tarte sur une table. “Bonjour, salut, bye bye !!” Un tantinet dramatique ? Absolument pas. Il n'en fallait pas plus pour se mettre à rire de sa propre connerie. Si, elle adorait les enfants, Clarisse aimait aussi les rares moments entre eux. “La culpabilité ronge tous les os de mon cœur, rien que de penser que je déroge à mon rôle de tata préférée.” Fermement persuadée, qu'elle est la préférée. Avaient-ils le choix ? Pas sûre. “Quelque chose de plus fort, merci. Je pense avoir suffisamment dopé mon corps de caféine depuis ma première garde, il y a…. Huit ou dix jours, je ne sais plus !! J'ai arrêté de compter au bout de deux gardes et d'un remplacement.”

Beaucoup trop familière avec la maison, Clarisse se rend dans la cuisine pour y prendre un couteau et deux assiettes. “J’ai eu maman au téléphone, elle fait dire que si tu ne lui réponds pas au téléphone, elle appelle Scotland Yard et déclare ton enlèvement, mais je lui ai dit que tu es occupé à bécoter… Ta petite amie.” Ouvrant les guillemets avec ses doigts à “Petite amie" Elle prenait trop ses aises avec sourires.