OXFORD MY LIFE
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Chit chat between sisters feat. Dilys

@ Niamh Cahill

Niamh Cahill
NEWBIE SUR OML
7 24/07/2023

self française de par ma mère mais il ne fait pas bon le rappeler je suis donc irlandaise pour plaire à mon père comme au reste du clan
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Sam 2 Sep 2023 - 20:22


together we are stronger
feat.   @Dilys Cahill   


Les cours s’en étaient heureusement finis pour une année comme je les détestais tant elles se traînaient en longueur bien plus qu’en cette langueur que je venais presque à m’impatienter de ne toujours pas connaitre. Ce midi Père m’avait emmenée déjeuner dans mon restaurant préféré mais pourtant c’était tout juste si j’avais daigné picorer, du bout de ma fourchette, quelques unes des pommes de terre de cette salade scandinave au saumon fumé qui était pourtant ma préférée. Aujourd’hui encore, alors qu’elle m’était servie, je l’avais entendu me remémorer de son timbre chaud cette période de mon enfance où je ne consentais à m’alimenter que si cette salade m’était servie. Il gardait un souvenir attendri de cette anecdote qui m’était amère. Parce que ce que mon père s’empressait d’oublier, d’enterrer loin et profondément dans sa mémoire des plus sélectives, c’est que cette époque m’avait été douleur. Séparée de ma mère, refilée comme un vulgaire sac à patates à un père qui entendait déjà faire moi une enfant poupée de porcelaine qu’il exhiberait comme un trophée supplémentaire. J’allais mal mais lui ne l’avait pas vu. Lui avait pris le début de mes troubles alimentaires pour une lubie enfantine. Erreur. Mais ça, seule Dilys avait su le voir.

« Salut grande soeur… Tu es à l’Atmolyse ? Je viens de déjeuner avec Papa et…»  


Un soupir soufflé dans le microphone de mon Iphone et ma tête qui se renversait tandis que les doigts de ma main encore libre tapotaient ma nervosité sur le cuir de mon Uber.

« Je peux passer te voir ? S’il te plaît ?»


Mon aînée et moi ne nous ressemblions pas le moins du monde. Elle aussi était un trophée, une autre de ces preuves que notre géniteur avait été en son temps un Adonis à qui nulle femme ne pouvait longtemps résister. Et des conquêtes le patriarche du clan Cahill en avait en effet draguées plus d’une dans ce lit dont ma fratrie et moi étions tous issus. Les utérus différaient cependant. Mais cela ne changeait rien au final. Au contraire, il m’arrivait parfois de songer que c’était notre cohabitation sous ce même toit et sous la férule d’un homme qui nous aimait sans savoir le dire ou le montrer, et en compagnie d’enfants eux aussi privés de leur mère… Oui je suis sincèrement persuadée que cela contribua à nous souder. A faire de nous ce packs de loups aux gueules d’anges mais aux dents acérées et auquel je n’étais pas peu fière d’appartenir.

« Salut ! Tu as vu ma frangine s’il te plaît ?»


Des mots que je lançais à l’un des employés que je croisais en arrivant à l’Atmolyse  et qui délaissa un instant ses clients pour m’indiquer d’un regard plongeant sa réponse à ma question. Un sourire sincère qui vint réchauffer mon visage et me voilà qui me pressait vers les entrailles -ou le coeur tout dépendait des points de vue- de l’établissement de mon aînée. Celui où seuls les initiés ou ceux appartenant au clan pouvaient pénétrer sans crainte… ou presque. Sans peur car il ne fallait pas en être pétri pour venir tester sa puissance sur le ring. Mais il ne pouvait qu’y en avoir ne serait-ce qu’un peu quand, tous les combattants le savaient, il suffisait d’un coup pour que tout s’achève. Le combat comme leur vie. Mais l’adrénaline les faisait revenir soir après soir. Remettre en question leur honneur. Leur ego. Et remporter au passage des sommes rondelettes dont ma famille bénéficiait au passage.

« Je suis passée saluer Angus après avoir résisté à l’envie très prégnante d’envoyer notre père reposer là où il ferait de nous des héritiers libres.»


Comprendre : sa tombe. Mais connaissant ma soeur je savais qu’elle lirait derrière la férocité de mes mots la lassitude d’une âme. Mon sac Birkin que j’ouvrais avec nonchalance si longtemps étudiée qu’elle m’en était devenue naturelle et une enveloppe en papier kraft brun que je tendis à la taulière.

« Les recettes d’hier. Toutes propres !
un soupir qui s’exhalait de mes lèvres alors que j’envoyais valser mon sweat-shirt pour me retrouver en tenue de combat D’ailleurs tu devrais l’inviter à venir enfiler des gants avec toi. Depuis la naissance de son fils il s’empâte le vieux. un rire qui grésillait dans l’air alors que je bandais mes mains Wendy le nourrit trop tu penses ? Ou c’est Angus qui doit se gaver de sucreries pour compenser les nuits fractionnées et le fait que sa presque femme le fasse consciencieusement virer bouc ?»

Honnêtement mon frère et Wendy ? Un couple dont je ne savais toujours pas quoi penser mais à qui je commençais à souhaiter le meilleur puisque, depuis quatre mois, les voilà devenus parents. Pauvre enfant ! A sa naissance comme cadeau je lui avais ouvert un compte en banque que j’alimentais religieusement chaque moi. Pour ses études ? Que dalle ! Cela était de la responsabilité des irresponsables ayant cru malin de le faire braire. Naître. Enfin c’est pareil non ? L’argent que j’économisais pour Eoghan était pour sa thérapie ! Avec ses parents elle promettait d’être obligatoire et bien longue.

« Tu vas bien ? Quoi de neuf soeurette ? Oh ! Pendant que j’y pense… Je dois te parler de mon grand projet de la rentrée prochaine.»


Fin prête je grimpais sur le ring et lâchais, mine de rien.

« J’ai décidé de trouver un homme. Juste histoire de perdre cette virginité devenue encombrante à la fin ! Tu aurais un candidat à me présenter ou je passe une annonce ?»


Le pire de l’histoire : j’étais sérieuse.
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