OXFORD MY LIFE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Blame is on the apple feat. Ralph

@ Naomi Sawajiri

Naomi Sawajiri
NEWBIE SUR OML
11 30/08/2023

Self américaine
#
Lun 4 Sep 2023 - 22:50


together we are stronger
feat.   @Ralph Corrigan   




« Et il suffit d’un courrier pour plomber toute une journée. Dommage qu’il s’agisse de la mienne.»


Les yeux de la jeune femme qui glissaient sur le papier une énième mais, elle se le jurait, dernière fois. Levant les yeux au plafond elle s’était une poignée de secondes laissée absorber, presque subjuguer par les pales du ventilateur profitant au passage de la fraîcheur diffusée jusque sur sa nuque. Dans le coin de sa chambre elle voyait l’ombre des chiffres de son réveil clignoter. Dix heures à peine mais la chaleur était deja écrasante. Par deux fois déjà des employés étaient venus la trouver pour lui signaler un problème dans le système d’irrigation et aussi un retard de livraison de leur fournisseur principal. Magnifique ! C’était l’une de ces journées où Naomi regrettait déjà amèrement d’être debout quand elle avait retrouvé la lettre de son mari. Il débarquait à Oxford pour la voir. Sublime ! Si elle n’avait pas tant procrastiné ou, plutôt, rechigné à ouvrir cette lettre alors peut-être aurait-elle pu inventer une excuse, se trouver un déplacement professionnel urgent qui l’aurait empêché de le recevoir. Mais elle ne l’avait pas fait. Et Alfie arrivait dans maintenant moins de dix heures. Dieu ! Le diable ! Et toutes les choses pouvant être rendues coupables : elle honnissait cette journée !

Elle sortit enfin de sa léthargie, achevant de siroter son café. Froid, et beaucoup trop fort. Elle en grimaçait encore quand elle atteignit cet évier où elle déposa son mug. Un Kinder Bueno qu’elle attrapait et glissait dans la poche arrière de son jean. A la première envie de cigarette elle se jetterait dessus ! Ou, plus probablement, elle irait supplier Johannes pour qu’il lui rende ses clopes. Il refuserait, en bon ami. Elle grognerait et il en rirait. Elle s’en agacerait et bouderait. Peut-être même qu’elle le virerait encore. Sauf s’il cédait avant. Hier il n’avait même pas lutté. Pas drôle ! Le Kinder avait fini fondu dans sa poche. Le paquet de Dunhill avait fini, vide, dans la poubelle et Naomi s’était -comme à peu près tous les soirs- promis de faire mieux demain. Soit aujourd’hui.

« Hey ! GBD  !»


L’homme s’était figé, se morigénant sans doute intérieurement d’avoir été trop lent pour échapper aux envies nicotiniques de sa patronne. Il levait déjà les mains en signe de reddition quand une camionnette fit son apparition au loin, remontant l’allée qui la mènerait juste devant la ferme. L’homme, parfois trop perspicace et trop taquin pour son propre bien, avait souri sûrement prêt à lancer l’une de ces boutades dont il avait le secret quand elle l’avait devancé et lui avait tendu un papier. Un peu plus intéressant celui-ci. Cela venait de leurs meilleurs clients. De ceux qui apprécient qu’on ne leur pose pas plus de questions qu’ils n’en posent. De ceux qui paient rubis sur l’ongle. De ceux, aussi, auxquels il n’est jamais bon de dire non.

« Je te fais confiance pour t’occuper de tout. Ils te connaissent ils ne feront pas de difficultés. Et puis ce soir … Alfie arrive ce soir. Il faut que nous parlions lui et moi.»


Comme à chacune de ces fois où l’un venait trouver l’autre. Les papiers du divorce étaient toujours dans leur poche ou dans leur sac. Le stylo toujours à portée de mains et pourtant ils se quittaient toujours sans rien avoir signé et après avoir, si cela compte, passé une nuit si sensuelle que les draps auraient pu aller se jeter d’eux-mêmes dans la machine à laver. Johannes avait acquiescé puis il s’en était allé, prenant soin de glisser dans la poche de son amie trois cigarettes. Naomi avait souri avant de venir à la rencontre de l’un de ses clients habituels. Si habituels qu’il n’était plus surprenant de les voir se saluer d’une accolade ou discuter d’une recette autour d’une tasse de café ou de thé.

« Salut Mr Droopy ! Je peux te faire un câlin par ce beau et si chaud matin ?»


Des mots lancés dans une bonne humeur non feinte et avec un entrain presque contagieux. L’instant d’après elle serrait dans ses bras l’homme qui la dépassait de plus d’une tête et au côté duquel elle devait ressembler à une brindille. Ou une cosse de petit pois.

« Si jamais cela t’intéresse je t’ai mis de côté mes plus belles prunes rouges et mes adorables mûres. Je suis certaine que tu en feras des merveilles et si tu promets de me faire goûter la recette après alors je te fais une ristourne !»


Naomi si elle devait vivre des revenus officiels de sa ferme serait littéralement ruinée. Une réduction par ici, des paniers offerts là pour des gens qui avaient eux aussi le droit de bien manger même s’ils n’avaient pas les moyens. Heureusement ses activités illicites l’avaient rendue riche. Amusant comme elle pouvait si aisément laisser parler son coeur d’un côté et de l’autre se montrer implacable. Au point d’avoir en effet déjà fait couler le sang. Parfois même directement. Mais au quotidien elle était juste Naomi. Une femme entrepreneure nulle en affaires mais douée pour faire pousser les plus beaux des plants. Et une femme que les gens adoraient. Ou trouvaient étrange.

« Je me demandais si tu accepterais que je t’embauche pour Halloween. J’organise une petite soirée à thème pour mes amis et je ne vois pas meilleur chef que toi pour régaler toutes nos papilles.»


Mais l’homme était marié et Naomi savait trop à quel point un travail peut nuire à un couple. Alfie et elle en étaient les plus parfaits des exemples.

« Si Willow et toi aviez déjà prévu quelque chose ou sintu voulais juste te reposer je comprendrais parfaitement. Promis ! Mais tu pourrais me recommander quelqu’un s’il te plaît ?»


Même si en réalité elle ne voulait que lui. Un ami. Un chef merveilleux.

Certaines histoires se tissent de gourmandise.
me contacter

@ Ralph Corrigan

Ralph Corrigan
NEWBIE SUR OML
6 30/08/2023

absolaime Anglaise
#
Mer 6 Sep 2023 - 22:27


together we are stronger
feat.   @Naomi Sawajiri   


Ralph avait toujours aimé choisir lui-même les aliments avec lesquels il travaillait, le plus souvent, il s’arrangeait pour travailler avec les produits les plus locaux possibles. Frais et locaux. C’était à lui de trouver comment les sublimer pour ses clients. Et à Oxford, il y avait un endroit où il aimait se fournir par dessus tout : la ferme de Wheatley. Il n’avait jamais été déçu des produits achetés et c’était pour cela qu’il aimait tant y retourner. S’il appréciait quand la patronne des lieux lui faisait des remises, il n’avait pas de problème à payer le prix fort pour de bons produits, mais Naomi était intraitable. Il avait fini par s’y faire.

Ralph aimait se rendre à la ferme lui-même. Cela faisait invariablement partie de sa façon de travailler. Parfois, il partait avec des idées bien tracées en tête, mais il suffisait d’une odeur, d’une couleur pour venir chambouler ses plans. Une autre sauce. Un autre accompagnement. Il aimait cette liberté que lui offrait le fait d’avoir ses fournisseurs si près de lui. Au fil du temps, ils avaient fini par esquisser le début d’une amitié qui tournait autour de la cuisine. C’était simple et c’était paisible, autant dire que c’était le genre de chose que Ralph savourait, loin de la pression qu’il se mettait lui-même en cuisine. Une fois qu’il enfilait son tablier, tout devait être parfait, tout était méticuleusement orchestré. En dehors, il n’était, bien souvent, que Ralph.

Cette journée radieuse lui donnait envie de cuisiner quelque chose de frais mais qui réchauffe aussi le cœur. Il avait eu quelques idées en préparant sa liste, mais il était plus qu’ouvert à l’idée de se laisser emporter par ses sens. Après tout, on goûtait d’abord avec les yeux, non ? Il aimait avoir les sens en éveil et il aimait offrir cela aussi. La vue. L’odorat. Le toucher. Le goût. Et parfois même, l’ouïe, quand la nourriture grésillait encore de sa cuisson, ou tout simplement, pour lui, la symphonie propre à la cuisine.

« Monsieur Droopy vraiment ? »

Ralph avait ri.

« Pourtant je suis d’excellente humeur. »

Il n’avait eu que le temps d’ouvrir les bras que la jeune femme était déjà en train de l’étreindre. Ce qui devait être peut-être un peu comique d’un point de vue extérieur à cause de leur différence de taille. Ce n’était pas le genre de détail sur lequel il s’attardait en général.

« Tu enchantes mes papilles à ces mots. » s’amusa-t-il.

Des prunes rouges et des mûres, voila qui lui donnait des idées. De desserts, mais aussi de sauces, il en salivait presque d’avance.

« Cela me paraît une bonne affaire. J’ai quelques idées, mais peut-être que je devrais goûter pour voir quelle idée ira le mieux avec le produit ? »

Mais à force, elle allait vraiment finir par faire banqueroute si elle continuait à faire des ristournes à tour de bras.

« Il va surtout falloir que je te fasse un repas complet, depuis le temps. Tu le mérites amplement. Et les produits que tu me vends sont toujours parfaits. »

Ce serait la moindre des choses. Il manqua de rire à sa proposition, voilà qui rejoignait presque sa proposition.

« J’en suis honoré. »

Il ne s’était pas attendu à un tel compliment, il en était presque gêné à vrai dire.

« J’accepte avec plaisir, je n’avait rien de prévu ce jour-là et Willow a de forte chances de devoir garder un œil sur les occupants de sa Maison. »

Halloween et les étudiants, voilà qui donnait généralement un mélange plutôt explosif. Il avait souri.

« Il va falloir que tu m’en dises plus sur ce repas, le nombre de convives, les goûts et les allergies de chacun. »

Cela lui permettrait de penser à un menu qui puisse convenir à tout le monde. Et bien entendu, qui avait aussi un petit goût de défi pour le chef. Plaire à des inconnus, pour qui il n’avait sans doute jamais cuisiné, voilà le genre de défi qu’il appréciait.

« C’est toujours un plaisir que de venir ici, alors cuisiner pour tes amis et toi sera un privilège. »

Il avait souri. Ralph appréciait leur amitié, le côté étrange de la jeune femme ne l’avait jamais dérangé, au contraire. Passé la surprise lors de leur première rencontre, il l’avait immédiatement trouvé sympathique. Alors, dès qu’il avait besoin de se fournir, elle était toujours la première adresse qu’il visitait.

« Et ne t’inquiète pas pour mon planning, vraiment. C’est l’avantage d’être mon propre patron, je décide de mes horaires. Donc si c’est bon pour toi,, nous n’aurons que les détails à gérer. Considère le créneau comme réservé. »

C’était aussi simple que cela. Ou presque.

« Allons voir ces prunes et ces mûres, que je les ajoute à mon menu. »
me contacter

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum