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Diary of Zippo

@ Zipporah Saada

Zipporah Saada
ADMIN - QUEEN OF SPADES
65 17/05/2023

myself (avatar) && underco Madame Saada ou Zippo pour les très rares personnes à m’être proches. Israélienne
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Sam 20 Mai 2023 - 11:28

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Zipporah Saada
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65 17/05/2023

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Mar 6 Juin 2023 - 1:40
CW : Mention de fantasmes sexuels

Le 1er juin,

Il y a quelque chose d’étrange à prendre la plume pour coucher sur un carnet ces mots qui tourbillonnent bien trop en mon esprit pour ne pas que je les libère. Pour ne pas que je me libère moi aussi. Tant d’années à croquer la vie à si pleines dents que j’en avais oublié la fragilité, l’éphémère beauté. Pourtant la mort, de manière assez ironique, fait presque partie de mon quotidien. Quand j’étais encore avocate elle était omniprésente. Mais je ne la voyais pas, la réduisait au des argumentaires qui renvoyaient à tel ou tel texte ou précédent sensés pouvoir m’amener à la victoire. Je sais que je devrais parler de la victoire de mes clients mais ce serait mentir. Je défendais becs et ongles leurs intérêts mais au final la victoire c’est pour moi et pour moi seule que je la désirais. Je réalise aujourd’hui à quel point cela pouvait être vain. À quel point je pouvais l’être, moi aussi. En devenant professeure et mère j’ai littéralement rejeté jusqu’à l’idée même de la mort. L’idée qu’elle puisse venir m’arracher l’un de nos trésors à Julian  et  moi…L’idée même qu’elle puisse le faucher lui qui était mon souffle et les palpitations à mon cœur… Cela m’était si insupportable que j’avais effacé de mon vocable jusqu’au mot lui-même. La mort n’était qu’une aberration qu’il suffisait de conjurer trop fort pour la garder enfermée dans une boîte.

Mais je me leurrais. Nul ne peut aliéner la Faucheuse ni enrayer l’horloge d’une vie lorsqu’elle entend sonner le glas. Pourtant je me surprends à, ce soir, implorer jusqu’à D.ieu pour qu’il permette à Julian de vaincre la Mort.

En la sauvant elle.

Que cela m’est étrange… Sept ans qu’elle a rejoint notre famille. Quatre-vingt-quatre mois pendant lesquels elle a su gagner notre confiance et même notre amitié. Elle n’était encore qu’une toute jeune femme qui portait encore à ses yeux l’innocence d’une enfance quittée depuis trop peu de temps. Le matin elle arrivait parfois avant même que je ne sois levée et elle s’occupait d’Arthur comme j’eus ou le faire mais sans jamais chercher à me remplacer. Elle était la nounou et je demeurais à jamais la maman. Même quand Andréa naquit, éveillant la jalousie de son aîné, ce fut elle  qui lui expliqua que jamais ni son papa ni sa maman ne l’oublierait. Qu’à jamais il serait aimé aussi fort que le serait sa petite sœur. Ils étaient deux trésors. Et Tamsin était un peu devenu notre perle si précieuse.

Elle s’appelait Tamsin et nous l’aimions.

Aimer, tel est le mot. Peut-être en effet est-il fort et beaucoup ne le comprendraient pas mais il est pourtant le plus adéquat. Je l’aimais. Pas comme l’on aime un enfant. Pas non plus comme l’on aime une sœur ou un membre de sa famille. Mais je l’aimais. Comment parler autrement de celle qui répond toujours présente et bien au-delà de ce que ses obligations contractuelles envers nous l’exigeaient. Nous la payions pour s’occuper de nos enfants mais elle savait aussi nous écouter nous. Quand nous célébrions nos réussites elle en était la témoin discrète mais sincèrement réjouie. Quand les orages grondaient au-dessus de notre couple elle savait recueillir nos confidences respectives sans jamais porter de jugement où nous abreuver de conseils qui n’auraient jamais pu être que maladroits et déplacés.

Elle s’appelait Tamsin et il commença à la regarder différemment. .

L’on dit souvent que dans un couple l’un aime et l’autre ment. Tout cela est faux. Si Julian a menti c’est avant tout à lui-même. La première fois que je me suis aperçue que les choses commençaient à changer c’était un soir tout ce qu’il y avait de plus ordinaire. Nous recevions quelques amis et voisins à dîner pour fêter la promotion de Julian. Évidemment elle était là et personne parmi nos proches ne s’en étonnait plus même. Elle était à sa place.

Et quand mon propre frère l’invita à danser sous l’œil un brin agacé de Julian je compris qu’elle glissait lentement jusqu’à cette place qui m’était encore dévolue mais qui m’échappait déjà. Liev semblait l’adorer. Mes parents s’inquiétaient toujours de prendre de ses nouvelles sur ses études et ses amours. Je pense même que secrètement ma mère espérait la voir se rapprocher de mon jumeau. « Elle ferait une très belle femme juive… un jour. » cela voulait déjà tout dire mais quand j’entendis ma mère lui donner la recette des latkes de mon arrière grand-mère je sus que même pour les miens elle était désormais des leurs.

Elle s’appelait Tamsin et lors d’une danse Julien et elle esquissèrent un premier ils.

Liev n’avait lâché sa taille que pour mieux prendre délicatement sa main et la ramener jusqu’à mon époux. Je ne suis même pas sûre que qui que ce soit m’ait seulement vue à cet instant où les doigts de mon mari vinrent si volontairement se nouer à ceux de la baby-sitter. Comment, de son côté, elle avait si promptement abandonnés les siens. Ou la façon dont, pendant une fraction d’éclat de temps, leurs regards s’étaient du aisément trouvés et fondus. L’homme de ma vie et moi avions mis des années avant de parvenir à ne plus nous marcher sur les pieds en ces rares occasions où je consentais à le suivre sur une piste de danse. Mais avec elle les choses semblaient si naturelles ! Le détail est idiot mais il veut dire beaucoup : ils dansaient, virevoltaient sans jamais se quitter des yeux… et sans jamais regarder leurs pieds. Quand je lis mes propres mots je rirais presque tant cela semble aujourd’hui presque idiot. Pourtant j’en suis intimement persuadée : c’est ce soir là qui marqua le début de tout. De la fin de mon histoire d’amour. Du début de leur histoire à eux.

Elle s’appelait Tamsin et je l’ai maudite.

Pourquoi mentir ? J’ai souffert de voir l’homme de ma vie se perdre de plus en plus dans le bleu de ses yeux et l’écho de ses rires. J’ai soupiré, hurlé intérieurement et même, pleuré, de les voir se rapprocher avant tant de naturel et de candeur que cela en était plus douloureux encore. Ils ne voyaient pas ? Une part de moi veut croire qu’ils savaient mais ont l’un et l’autre lutté pour ne pas laisser s’épanouir cette émotion qui me laisserait immanquablement un peu sur le carreau. N’était-ce pas déjà le cas ? Si. Quand arpentent le bois de ma terrasse j’entends leurs voix se faire murmures et chuchotements avant que de disparaître dans cette maison où bientôt une lumière s’allume. Une. Pas deux. Ou quand les enfants me racontent toutes ces choses merveilleuses qu’ils ont faites avec Papa et Tammy. Ils ne m’ont rien pris, m’ont tout laissé mais ils n’en écrivent pas moins une autre histoire.

Et je le reconnais : je l’ai maudite. Elle qui sait faire luire aux yeux du père de mes enfants des étoiles et des songes que je ne lui ai jamais inspirés. Elle qui éveille assurément en lui des envies sexuelles que je ne peux que comprendre. Julian et moi  avons toujours eu les mêmes goûts en matière de fantasmes et elle incarne tout cela. Je le sais car moi aussi je me suis quelques fois surprises à imaginer suivre de ma main le galbe ferme de sa cuisse ferme jusqu’à sexe que j’imaginais alors chaud et ruisselant. Mes doigts venant l’honorer pendant que ma langue et mes lèvres auraient flatté ce téton que j’imagine aujourd’hui s’être érigé sous les attentions de la bouche de Julian. J’aurais pu désirer la prendre et la posséder comme je ne doute pas qu’il la possède. Et quand je les ai pour la première imaginés leurs jambes entrelacées, leurs sexes unis et leurs joues rosies alors j’ai joui.

Et j’ai cessé de la détester pour les aimer en tant que couple.

Oh ! Je sais bien que ce n’est certainement pas ainsi qu’ils se voient mais c’est pourtant bel et bien ainsi que je les vois. Et que le monde les verra bientôt. Pour être honnête je ne suis pas certaine  de savoir comment je vivrais cela si cela devait réellement arriver. Mais je sais que ce soir je prie pour que Julian ait la chance de vivre cela.

Elle s’appelait Siobhan et dans son sillage le Chaos elle sema.

Curieusement ce fut la jumelle qui m’apprît la nouvelle. Le sang froid de la gamine me stupéfia à m’en faire remonter le plus glacé des frissons à mon échine. Sans même que sa voix ne tremble elle se présenta et m’expliqua le plus naturellement du monde avoir récupéré mon numéro dans le téléphone de sa cadette. Puis elle me demanda si j’étais encore inscrite au barreau du comté. Quand je le lui dis confirmé elle demanda si je voulais bien être son avocate. Surprise mais il faut bien le dire hameçonnée par son audace je lui dis qu’il me fallait un premier acompte sur honoraires pour officialiser les choses. Moins d’une minute plus tard elle sonnait à ma porte et me tendait une enveloppe.  Une question qu’elle réitéra et la porte de mon salon que je lui ouvris.

Elle s’appelait Siobhan et je venais de lui vendre mon âme.


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